Belgique : l’enquête qui démontre l’islamophobie ambiante

9:47 - January 11, 2017
Code de l'info: 3462029
Vingt ans après, Le Soir a remis au goût du jour son enquête « Noir, Jaune, Blues », en collaboration avec la RTBF. Une réalité domine : le Belge moyen s’est trouvé une victime, l’étranger.
Belgique : l’enquête qui démontre l’islamophobie ambiante
Prenez un échantillon de 100 Belges représentatifs de la population… belge (sans les étrangers donc, et sans nos compatriotes issus de l’immigration non européenne), et testez l’affirmation suivante : « En tout cas, aujourd’hui, on ne se sent plus chez soi comme avant ». Sur 100, plus des trois-quarts (77 exactement) assurent sans détours que « oui, ils ne sentent plus chez eux comme avant ».
La xénophobie ambiante, décomplexée, est l’un des principaux enseignements de l’enquête « Noir, Jaune, Blues 2017 » menée par Le Soir et la RTBF avec l’institut Survey&Action et la fondation Ceci n’est pas une crise.
« Ce type de sentiment n’est pas neuf, il devient même répandu et régulièrement remarqué à travers des enquêtes dès le début des années 80. Il n’a pas toujours été perçu avec la même force au fil des années mais ce n’est pas du tout un phénomène nouveau  », assure le professeur Jérôme Jamin (ULG).
Benoît Scheuer, sociologue et auteur de l’enquête acquiesce mais nuance : « La différence fondamentale entre hier et aujourd’hui, c’est que d’une part la question des immigrés n’était pas une préoccupation centrale, et d’autre part elle ne se focalisait pas à ce point sur les musulmans. »
 
Belgique : l’enquête qui démontre l’islamophobie ambiante
 Plus inquiétant, plus d’un citoyen sur deux estime que « même après plusieurs générations, les descendants d’un immigré ne seront jamais vraiment belges  ». « Ceci traduit clairement une confusion entre origine et nationalité, décode Benoît Scheuer (sociologue et auteur de l’enquête). Pourtant, de génération en génération, trois Belges sur dix assurent qu’un de ses parents ou grands-parents avait une nationalité autre que belge. En fait, nous sommes tous des 
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