A l’heure où tous les regards inquiets se tournent vers le tribunal militaire israélien d’Ofer, où Ahed Tamimi, 16 ans, l’icône de la résistance palestinienne, et sa mère Nariman, emprisonnée pour la cinquième fois, subissent l’arbitraire d’une justice aux ordres, éloignées l’une de l’autre par les barreaux de la honte, l’Institut palestinien de diplomatie publique (PIPD) vient de lancer une grande campagne sur le sort effroyable infligé aux enfants palestiniens par un Etat d’Apartheid cruel, qui brise leur jeune existence et piétine les droits sacrés de l’enfant.
A la lumière de chiffres qui font froid dans le dos – environ 700 enfants palestiniens terrifiéssont arrêtés chaque année par Israël, arrachés à leur famille avec une extrême brutalité, souvent en pleine nuit, avant de connaître l’enfer de la détention et d’en ressortir à jamais traumatisés, 2017 battant un triste record avec 1 150 petits palestiniens kidnappés, menottés, et incarcérés – les responsables du PIPD ont décidé de dénoncer ces vies naissantes foudroyées par Israël qui, comble de l’horreur, continue de jouir d’une impunité scandaleuse pour parachever sa colonisation implacable.
Intitulée « Je suis palestinien », la campagne testimoniale choc élaborée par le PIPD donne la parole aux victimes de la vie sous le joug israélien, afin de sensibiliser un large public international à l’interminable calvaire qu’endure le peuple palestinien depuis près de 70 ans, et à son combat héroïque du pot de terre contre le pot de fer, ou encore de l’opprimé face à l’oppresseur, qu’il livre avec une détermination et un courage admirables.
Dans l’une de ces vidéos déchirantes postées sur la page Facebook du PIPD, Hasan, un lycéen de 17 ans, relate face caméra sa douloureuse expérience dans les geôles israéliennes pendant huit longs mois, alors qu’il avait tout juste 16 ans.
« Il y avait beaucoup de jeunes enfants en prison avec moi, ils pleuraient, ils voulaient leurs familles, ils appelaient leur mère », se souvient-il avec une émotion palpable, en décrivant les conditions horribles de son interpellation et de sa détention, mélangé à plusieurs autres mineurs palestiniens en grande détresse.
« Ils nous ont emmenés à la prison d’Ofer, pendant l’interrogatoire, ils (les interrogateurs israéliens) voulaient que nous confessions des choses que nous n’avions pas faites, ils ont menacé de démolir nos maisons et de blesser nos familles », raconte Hasan, en précisant qu’il a toujours refusé de collaborer avec les soldats israéliens, en dépit des intimidations, des interrogatoires musclés, des humiliations et sévices de tous ordres (dont des agressions sexuelles), de la privation de nourriture, sans oublier les menaces de représailles contre leurs proches.
« 76% des enfants arrêtés subissent des sévices physiques, 71% subissent des abus verbaux, des humiliations et des intimidations, tandis que 45% subissent des menaces et de la coercition », précise Salem Barahmeh, le directeur de l’ONG.
« Nous estimons qu’il est important d’humaniser le peuple palestinien afin que le monde entier mesure les terribles injustices et souffrances qu’il endure depuis des décennies et qui culminent aujourd’hui dans une violence intolérable. C’est un peuple opprimé qui lutte sans relâche pour sa liberté et ses droits fondamentaux. Notre travail est de veiller à ce que ces histoires personnelles bouleversantes soient connues du plus grand nombre et d’aider les Palestiniens eux-mêmes à les partager très largement », a-t-il poursuivi.
oumma