Musulmans et chrétiens manifesteront devant la Mosquée Mère d'Amérique contre l'islamophobie

8:07 - March 13, 2019
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Elle est sortie de terre en 1934, au milieu de vastes étendues de champs de maïs, la mosquée de Cedar Rapids, dans l’Iowa, n’est pas seulement la première petite mosquée dans la prairie à avoir émergé dans une Amérique profonde qui a la foi.
Elle est aussi celle qui a marqué de son empreinte l’histoire religieuse des Etats-Unis, ce qui lui a valu l’appellation honorifique de « Mosquée mère d’Amérique » (Mother Mosque of America). Une mosquée à forte charge symbolique, vers laquelle tous les regards convergent actuellement, en ces temps troublés par une montée alarmante des actes islamophobes.
 
En avril prochain, ils seront nombreux à cheminer vers cette Maison de Dieu qui, pour être de taille modeste, n’en est pas moins le haut lieu emblématique de la présence musulmane Outre-Atlantique, résonnant d’invocations islamiques vibrantes, au cœur d’une ruralité américaine puritaine, depuis 85 ans.
 
 
Sous l’impulsion d’associations musulmanes et chrétienne locales, auxquelles se sont jointes plusieurs personnalités de la sphère académique, un grand rassemblement sera organisé devant ses portes, afin de marcher main dans la main pour une Amérique unie, tout en serrant les rangs contre le fléau du racisme anti-musulmans et les sombres artisans de la haine.
 
« L’islamophobie est un problème qui existe partout, d’un océan à l’autre, dans les petites villes et les grandes villes, aussi bien dans les communautés où la présence musulmane remonte à loin, que dans celles où les musulmans font figure de nouveaux arrivants ou relativement nouveaux », a fait observer fort judicieusement Todd Green, un professeur émérite de religion au sein du Luther College.
 
« L’histoire de l’islam à Cedar Rapids nous rappelle que la religion musulmane n’est pas une religion étrangère ici, aux Etats-Unis, et qu’elle ne contrevient nullement aux valeurs américaines. Contrairement à ce que prétendent ses détracteurs à longueur de temps, elle ne représente pas non plus une menace pour l’identité américaine », a-t-il renchéri.
 
Dans l’Amérique de Trump plus que jamais tourmentée par ses vieux démons, comme l’attestent les statistiques tristement édifiantes brandies par le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR), et à l’heure où les musulmans américains sont rongés d’inquiétudes face à l’avenir, des centaines de leurs concitoyens se préparent à crier « Stop à l’islamophobie ! » à l’unisson, aux marches de la petite mosquée chargée d’histoire de l’Iowa.
 
« C’est un message puissant à l’ère de l’islamophobie et de la terreur anti-musulmans ! », s’est exclamé Todd Green. Ce dernier nourrit l’espoir qu’il aura une résonance d’autant plus forte qu’il sera scandé d’une même voix aux abords de la Mosquée mère d’Amérique qui, en ouvrant ses portes aux fidèles, a œuvré à bâtir des ponts entre les croyants depuis plusieurs décennies.
oumma
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