« Bien des entreprises ne savent pas encore comment procéder, mais elles savent qu'il faut prendre des mesures », a dit à l'USINFO M. David Miller, directeur du Centre pour la foi et la culture de l'université Yale.
Selon M. Miller, responsable du programme intitulé « Éthique et spiritualité sur le lieu de travail », les entreprises des États-Unis sont « assoiffées » d'informations sur la façon d'aborder les questions religieuses touchant leur personnel.
Les immigrés de foi musulmane, hindoue, bouddhiste, entre autres, augmentant régulièrement, la main-d'œuvre est désormais bien plus diverse que jadis au plan religieux. En vertu de la loi en vigueur aux États-Unis, les employeurs doivent prendre les mesures qui permettront à ces personnes de respecter le rituel de leur religion, à moins que cette « adaptation » n'entraîne des aménagements au coût trop lourd pour l'entreprise.
Mais ce n'est pas la seule raison pour laquelle les employeurs doivent trouver des solutions aux questions liées à la religion.
« La foi, au travail, est un authentique mouvement social », a souligné M. Miller, ajoutant que, pour nombre d'employés, la foi est le guide de l'honnêteté et du bon comportement ; elle peut les aider à accepter leurs obligations professionnelles et à ne pas baisser les bras lorsque la situation au plan du travail n'est pas idéale. La foi est donc un élément indissociable de leur personnalité.
D'ailleurs, sur un marché du travail de plus en plus concurrentiel, les sociétés attirent davantage d'employés qualifiés qui leur demeurent fidèles et elles disposent d'une base de clients plus large lorsqu'elles respectent les différences religieuses.
« Il s'agit là d'une tendance puissante qui prend de l'ampleur (...) Lorsque nous avons commencé à nous pencher sur la question, tout le monde disait que la dimension religieuse de la diversité était insignifiante. Aujourd'hui, lorsque vous assistez à des réunions sur la diversité, la religion est une question qui figure en bonne place à l'ordre du jour », a dit Mme Georgette Bennett, présidente du Centre Tanenbaum pour la compréhension entre les religions.
De l'avis de Mme Bennett, les sujets qui exigent des adaptations sont, entre autres, le port de vêtements associés à une religion en particulier (le voile islamique par exemple), le port de croix (chrétiens) ou de la kippa (juifs), l'autorisation de prendre des congés pour respecter des traditions religieuses, et l'installation de lieux pour la prière et la méditation.
D'autres autorisent la création d'associations d'employés ayant une affinité religieuse. Si nombre d'entreprises craignent que de tels groupes encouragent la division, d'autres, notamment American Express, Fannie Mae et IBM, les ont autorisés et ne se sont heurtées à aucune difficulté. Dans une autre entreprise, Texas Instruments, les employés ont commencé à créer des groupes de discussion où chrétiens et musulmans se retrouvent autour de la table.
Il y a quelques années, le Centre Tanenbaum a organisé un groupe de discussion chez General Motors (GM) composé de personnes de religions différentes. Les participants au groupe ont parlé de l'importance qu'ils attachaient à leurs croyances, des stéréotypes liés à leur religion, des sentiments que suscitaient ces stéréotypes et du rôle que jouait leur foi dans l'exécution de leur travail.
Source: usinfo