Des stylos pour lutter contre l’islamophobie

8:43 - January 04, 2017
Code de l'info: 3461959
Primée par la Ville de Lausanne pour sa campagne contre le racisme, Sarah Zerika s’engage au quotidien pour la tolérance.
Des stylos pour lutter contre l’islamophobie
En mars dernier, les Lausannois ont pu croiser la quinzaine de bénévoles d’«Actions Feuilles blanches» parcourant la ville armés de papiers, invitant les passants à répondre à des questions comme: «Je suis musulman(e) et cela fait de moi?» ou «Que voulez-vous dire aux Vaudois(es) musulman(e)s?»
Initiatrice de cette campagne contre l’islamophobie, l’helvetico-algérienne de 21 ans Sarah Zerika, étudiante à la Haute Ecole Pédagogique de Lausanne, a été récompensée le 9 décembre dernier par le Prix Engagement du Prix Jeunesse de Lausanne 2016.
Comment est née votre campagne «Actions Feuilles blanches»?
Je trouve que l’image que certains médias transmettent des musulmans est très négative et je venais de voir une vidéo tournée à Zürich, d’une action similaire à celle que nous avons menée à Lausanne. J’ai trouvé l’idée géniale et l’Union Vaudoise des Associations Musulmanes, avec qui j’avais collaboré auparavant, m’a proposé de monter un projet dans le cadre de la semaine d’actions contre le racisme. J’ai décidé d’importer ce concept ici.
D’où vous vient ce désir de vous impliquer?
Je suis musulmane et l’interreligieux me touche particulièrement. Mais il y a énormément de causes que j’aimerais défendre. Quand j’étais petite, mon plan c’était «Je veux changer le monde!» Puis je me suis dit que je pourrais commencer par faire des actions plus ponctuelles, plus locales.
Donc vous n’en êtes pas à votre première?
Non! Quand j’avais dix-sept ans, en 2012, j’ai participé à un projet avec les Jeunes Musulmans de Lausanne, puis il y a eu la Soupe à l’Ours, où l’on servait des repas aux plus démunis avec mon gymnase. Ensuite, en 2014, je me suis engagée une année en politique avec les Jeunes Verts. J’ai aussi participé au projet «Chemin de méditation de l’interreligieux», au Parc de Milan, en 2015.
Les réactions à «Feuilles blanches» vous ont-elles surprises?
Oui, en bien! Presque tous les passants ont eu des réactions hyperpositives. Bien sûr, certains restaient en retrait en nous regardant un peu du coin de l’oeil, mais dès que nous les approchions, ils acceptaient de nous donner leur avis, mais aussi de nous écouter.
Quels sont vos projets pour le futur?
Pour le moment, je voudrais surtout transmettre un message au quotidien, montrer que pour la plupart des musulmans, mais aussi dans beaucoup d’autres spiritualités, la foi est quelque chose de magnifique, d’enrichissant.
L’enseignement, une manière de vous impliquer?
Je pense que l’enseignement est une forme d’engagement et en voyant la manière dont les enfants abordent la multiculturalité, je suis persuadée qu’il faut être optimistes pour l’avenir. Cela ne veut pas dire rester «à la surface», mais au contraire, embrasser cette complexité et nous demander comment nous allons prendre ces différences pour créer quelque chose de nouveau tous ensemble. 
TDG

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