Une députée israélienne veut interdire les drapeaux palestiniens lors des manifestations

13:01 - August 24, 2018
Code de l'info: 3467101
Une députée israélienne a déposé un projet de loi qui vise à punir d’un an de prison les personnes qui agiteraient un drapeau de la Palestine lors des rassemblements dans l’Etat hébreu.

Sera-t-il bientôt interdit d’agiter un drapeau rouge, vert, blanc et noir lors des rassemblements en Israël ? C’est en tout cas la proposition faite par la députée du Likoud, Anat Barko. L’élue, qui a déposé ce mercredi une nouvelle proposition de texte au parlement israélien, demandant l’interdiction des drapeaux palestiniens lors des manifestations en Israël, sous peine d’être emprisonné pendant un an. Dès la rentrée, le texte de loi sera discuté à la Knesset. A l’origine de cette proposition, des manifestations d’opposition à la loi sur l’Etat-Nation du peuple juif, à Tel Aviv, pendant le mois de juillet. Des drapeaux de la Palestine avaient alors été agités. « Le drapeau d’une entité ennemie ne peut pas être autorisé à flotter dans la sphère publique israélienne. Nous ne pouvons pas le tolérer », a insisté la députée.

L’élue vise les manifestations mais aussi les petits rassemblements : elle propose que sa mesure s’applique dès lors que trois personnes au moins seront réunies. La peine prévue : un an de prison. Anat Barko a assuré que le gouvernement avait « garanti son soutien au projet de loi » et qu’il « mettrait tout en œuvre pour accélérer le processus législatif. » La proposition de loi inclut en réalité les drapeaux de tous les pays hostiles à Israël, soit ceux qui ne reconnaissent pas l’Etat hébreu. Les députés de l’opposition dénoncent un projet de loi « raciste, lâche, visant à cacher l’identité palestinienne. » Loin d’être digne d’un pays qui s’autoproclame plus grande démocratie du Proche-Orient.

Mais cette future loi est-elle véritablement révolutionnaire ? Depuis un demi-siècle, l’ordonnance militaire israélienne 101 interdit déjà « de brandir des drapeaux ou des emblèmes et de publier tout document ou image dont le contenu a une portée politique sans autorisation d’un commandant militaire israélien », comme l’explique Amnesty International. L’ONG affirme que, « au cours des 50 dernières années, des Palestiniens ont été arrêtés et placés en détention pour avoir exposé dans une pièce une affiche considérée comme politique ou pour avoir brandi le drapeau palestinien. » Et ce malgré l’accord de paix de 1993 qui vise notamment à reconnaître les droits politiques des Palestiniens. Un Palestinien, Issa Amro, avait par exemple été arrêté pour avoir porté un t-shirt « I have a dream » et après avoir agité le drapeau palestinien.

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