La grande victoire du Hezbollah

8:26 - December 11, 2019
Code de l'info: 3471360
Le Cheikh Nabil Qawouk, membre du Conseil central du mouvement de la Résistance a mis en garde Israël contre la poursuite des tentatives de marginalisation du Hezbollah, car celui-ci a prouvé de quoi il est capable au cours des deux derniers mois de crise au Liban.
Le Hezbollah, principale cible du scénario américano-israélien, a démontré ses capacités d’acteur étatique comme il a d’ailleurs déjà prouvé ses larges potentiels en matière de défense des Libanais et du Liban.  
 
Des dizaines de tentatives US/Israël pour déclencher des heurts à caractère confessionnel ont tout bonnement échoué, et ce, en grande partie grâce à la vigilance de la Résistance et a sa parfaite synergie avec l’armée. 
 
Le Hezbollah a non seulement évité la guerre civile, mais il a également réussi à renforcer la position de ses alliés. Aux premières semaines de la crise, le Président Aoun et son parti ont été rudement mis à l’épreuve, mais le Hezbollah leur est resté fidèle sans jamais abandonner ses alliés. Les observateurs affirment désormais que la situation est sous contrôle et que le Président et le leader du Courant patriotique libre ont une longueur d’avance sur leurs adversaires politiques.
 
Le Hezbollah a-t-il été exclu du gouvernement ? Au bout de deux mois de complots, il est là plus solide que jamais: le Hezbollah fera partie du nouveau gouvernement, car « ce n’est pas parce que la présence du Hezbollah au sein du nouveau gouvernement dérange l’administration américaine, qu’il doit plier bagage et partir… Bien au contraire, il doit rester ou nommer ses ministres ».
 
Car Le Hezbollah a un droit légitime à être représenté au sein du gouvernement eu égard le fait qu’il dispose d’une large coalition au sein du Parlement. Mais il y a plus : sans le Hezbollah, aucune partie libanaise ne saura empêcher les États-Unis de laisser Israël annexer les frontières maritimes libanaises sujettes à conflits, personne ne saura faire campagne pour le retour des réfugiés syriens dans leur pays d’origine. Le Hezbollah jouit d’un large soutien populaire qui ne s’est pas démenti malgré les restrictions et les sanctions. 
 
L’administration US a raté son objectif d’entraîner le Hezbollah dans des combats de rue à l’ostraciser lui et ses alliés. Les États-Unis n’ont pas réussi non plus à isoler la Résistance puisque le Hezbollah est un acteur étatique par excellence ouvert à la Syrie, à l’Irak et à l’Iran soit à une grande partie du Moyen-Orient. Le Hezbollah a su jouer par ailleurs sur ce front de mer méditerranéen dont bénéficie le Liban et qui lui permet d’importer les produits de base.  
 
Mais ces deux mois de troubles ont aussi porté au grand jour le destin géostatique d’un Liban ouvert désormais à la Russie et à la Chine. Le Hezbollah continue de convaincre les partis politiques de diversifier les ressources et de cesser de dépendre uniquement des États-Unis et de l’Europe. La Russie a fait ses preuves sur la scène politique internationale, même si elle ne jouit pas encore d’une grande influence au Liban. Et cette dernière est capable de tenir bon face à l’hégémonie américaine. Quant à la Chine, elle est prête à mieux investir voir à ouvrir une banque au Liban, à collecter et recycler les déchets, à offrir de l’eau potable et à construire des générateurs électriques. La Chine est prête à investir près de 12,5 milliards de dollars au Liban, soit beaucoup plus que les 11 milliards de dollars offerts par la Conférence CEDRE qui exige en retour la privatisation des infrastructures libanaises.
 
Les portes du Liban sont ouvertes à une alternative aux États-Unis. Et c’est là la méga victoire du Hezbollah. L’axe US/Israël a perdu un pari : plus il essaie de faire plier le gouvernement et le peuple libanais, plus ces derniers se rapprochent de la Russie et la Chine.
 
Les Libanais ont beaucoup perdu depuis le début des manifestations. Mais tout ce que Washington a gagné, c’est que la société libanaise dans son ensemble souhaite désormais échapper à l’hégémonie américaine, sans compter que les États-Unis et leurs alliés n’ont pas réussi à isoler le Hezbollah qui a fait preuve de maturité stratégique en faisant échouer les agents du chaos. 
presstv
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