Réduction des tensions entre Washington et Téhéran grâce à la diplomatie culturelle

11:49 - April 29, 2020
Code de l'info: 3472705
Téhéran(IQNA)-Il est important pour l'Iran que la diplomatie continue de donner la priorité à la confrontation avec les États-Unis. L'un des moindres résultats de cette diplomatie est que les gens du monde entier expriment leur sympathie pour l’Iran, et elle est un outil efficace pour réduire les tensions et parvenir à une paix durable dans la région.
Les relations entre l'Iran et les États-Unis se sont tendues avec l’arrivée de Donald Trump à la présidence. Le retrait américain de l'accord nucléaire connu sous le nom de Barjam, et l'imposition de lourdes sanctions à l'Iran, ont contribué à cette augmentation des tensions dans les relations entre les deux pays.
 
Le déclenchement de l’épidémie de coronavirus dans le monde, avait fait naître l'espoir d'une réduction ou d'une suspension temporaire des sanctions pour des raisons humanitaires, mais Donald Trump, en plus de rejeter tout changement dans sa politique de sanctions et de pression maximale, a imposé de nouvelles sanctions à l'Iran. Cette situation et les tensions récentes dans le Golfe Persique, entre l'Iran et les États-Unis, ont suscité une grande inquiétude sur la possibilité d'une confrontation directe entre les deux pays.
 
Le professeur Arshin Adib Moghadam, expert en affaires internationales, estime que les politiques de Donald Trump sur de nombreux problèmes mondiaux comme l'Iran et la lutte contre le coronavirus, reflètent une sorte de nationalisme réactionnaire et dysfonctionnel.
 
Le professeur Adib Moghadam travaille actuellement à la faculté de recherches africaines et orientales de l'Université de Londres (SOAS) en tant que professeur de de philosophie comparée. Il est aussi membre honoraire de la société européenne de l'Université de Cambridge et auteur de plusieurs livres sur les révolutions arabes et iranienne, publiés en 2013, et sur le Psycho-nationalisme, publié aux éditions de l’université de Cambridge en 2017. Il a publié plus de 50 articles dans des revues scientifiques, et a donné de nombreuses conférences à travers le monde, notamment au Japon, au Qatar, en Arménie, aux États-Unis, en Iran, en Allemagne et au Royaume-Uni. 
 
Dans une interview avec l’Agence iranienne de presse coranique (Iqna), il a exprimé son point de vue sur l'escalade des tensions entre l'Iran et les États-Unis et déclaré : 
« L’épidémie de Coronavirus en premier lieu, a révélé le manque de leadership mondial et en second lieu, a montré qu'un pays et une nation à eux seuls, sont incapables de relever les défis mondiaux. 
 
Face à cette épidémie mondiale, la plupart des pays ont fait exactement ce qu'ils n'auraient pas dû faire en s’isolant, c'était une erreur fatale. Ce qui est scientifiquement nécessaire et prouvé, est la nécessité d’une coopération internationale. Pourquoi n'avons-nous pas un centre d'urgence mondial pour traiter le Corona avec les meilleurs scientifiques du monde ? Pourquoi n'avons-nous pas un laboratoire mondial qui rassemble toutes les ressources humaines pour trouver un vaccin ? La réponse est que la politique est séparée de la science.
 
 Aujourd'hui, la politique est un milieu de menteurs qui nous trompent et marginalisent les scientifiques, et le résultat a été une augmentation du nombre des morts dans le monde entier. La classe politique dirigeante aux États-Unis, a exactement la même approche. L'administration de Trump est complètement opposée à la vérité. En fait, les États-Unis ont eu l'une des politiques les plus réactionnaires de l'Histoire contemporaine. Ce gouvernement refuse de coopérer à l'échelle mondiale parce qu'il est basé sur une forme hystérique de nationalisme réactionnaire ou comme je l'appelle, une forme de psycho-nationalisme. 
 
La politique de l'administration Trump repose sur la prétention que des pays comme le Venezuela, l'Iran ou Cuba méritent être sanctionnés. Cette politique n'est pas le résultat d'une analyse ou d'une forte stratégie, mais est basée sur des rumeurs qui ressemblent plus à un rêve. Il est important pour l'Iran, que la diplomatie continue de donner la priorité à la confrontation avec les États-Unis. 
کاهش تنش بین واشنگتن و تهران با دیپلماسی فرهنگی/ دولت ترامپ مخالف حقیقت است
L'un des moindres résultats de cette diplomatie est que les gens du monde entier expriment leur sympathie pour l’Iran, et elle est un outil efficace pour réduire les tensions et parvenir à une paix durable dans la région. Il y a toujours eu et il y aura toujours des pressions sur la présidence américaine pour une confrontation avec l'Iran, mais si Biden est élu, il adoptera certainement une approche plus douce pour réduire ces pressions. Je pense qu'il y a une chance que l’accord sur le nucléaire soit réactivé mais plus important encore, est de relier tout accord nucléaire à un accord de paix avec les États-Unis. 
 
Le gouvernement de Rouhani n'a pas cherché à obtenir un tel résultat et Biden s’il est président, pourrait préparer le terrain. Bien entendu, cela dépend aussi de la situation en Iran qui doit s'accompagner d'un changement calme et plus constructif, dans l'intérêt des couches plus vulnérables de la société. Des mesures doivent aussi être prises pour reconstruire l’Irak et améliorer la situation de ce pays qui souffre depuis des décennies de la dictature, de la guerre et de la destruction. 
کاهش تنش بین واشنگتن و تهران با دیپلماسی فرهنگی/ دولت ترامپ مخالف حقیقت است
L'amélioration de la situation en Irak, doit fournir des conditions permettant aux soldats de retourner dans leurs bases et aux diplomates, de prendre leurs responsabilités. À cette fin, les États-Unis et l'Iran pourraient établir une sorte de Modus vivendi permettant aux deux parties en litige de s'accommoder de la situation et de trouver un compromis dans leurs relations. L'objectif principal serait de permettre au gouvernement irakien d'assurer sa souveraineté et sa sécurité intérieure, sans ingérences étrangères. Mais si Trump est réélu, les mauvaises politiques des États-Unis et les tensions qui en résultent continueront. Certes, si Trump reste au pouvoir encore quatre ans, nous serons confrontés à un monde plus dangereux ».
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