Les musulmans français ont célébré la fin du ramadan dans de rares mosquées ouvertes

10:28 - May 26, 2020
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Téhéran(IQNA)-"Pendant ce mois-là c'est le côté convivial qui a été bloqué (...) quand les voisins s'invitent, la famille", explique Nazim, devant la mosqué de Mantes-la-Ville, à 50 km de Paris.
"Ça nous a manqué !": malgré l'appel des autorités musulmanes de France à rester "chez soi", des fidèles ont prié dans les quelques mosquées ouvertes en France dimanche, jour de la fête du Fitr marquant la fin d'un mois de ramadan confiné.
 
"Beaucoup de musulmans sont venus pour faire la prière, ça fait plaisir", se félicite Omar, 15 ans, tapis de prière sous le bras et masque chirurgical sur le visage, à la sortie de la Grande mosquée de Pantin, en région parisienne. La jauge a été revue à la baisse, là où d'ordinaire, "environ 1.400 fidèles" peuvent être accueillis dans l'enceinte du lieu de culte, explique M'hammed Henniche, l'un de ses responsables. En ce dimanche matin, environ 800 croyants, répartis en deux cérémonies pour réguler l'affluence, ont assisté à la prière et au prêche, dont environ la moitié à l'intérieur de la mosquée, estime-t-il.
 
Les cérémonies religieuses ont pu reprendre en France, après une décision de justice ordonnant le 18 mai au gouvernement de lever l'interdiction "générale et absolue" de réunion dans les lieux de culte, instaurée pour limiter la propagation du nouveau coronavirus. Dès samedi, des messes ont ainsi eu lieu dans le pays. "Faut pas rester attroupés devant la mosquée", rappelle, à un groupe de jeunes, un des membres de la sécurité du site, chasuble orange sur le dos.
 
Outre la distanciation physique, un sens de circulation a été défini, du gel hydroalcoolique et des masques mis à disposition, conformément aux consignes données samedi aux gestionnaires des lieux de culte par le gouvernement, à quelques heures de l'une des deux dates les plus solennelles du calendrier musulman. Après deux mois de fermeture, les réouvertures de mosquées restaient cependant minoritaires, vu les délais. "Beaucoup de responsables associatifs ont paniqué et n'ont pas voulu ouvrir", reconnait M'hammed Henniche.
 
A Ozoir-la-Ferrière, à une trentaine de km à l'Est de Paris, la mosquée avait convié les fidèles dans un stade de 7.000 m2 en plein air. Initiative similaire à Levallois-Perret, dans la proche banlieue parisienne, où 2.000 personnes se sont réunies sur les terrains d'un complexe sportif, selon la radio France Bleu.
 
"Frustration"
 
Le Conseil français du culte musulman - l'instance représentative de l'islam auprès des pouvoirs publics français - avait appelé les croyants "à ne pas célébrer dans les mosquées la prière de la fête du Fitr", préconisant de "l'accomplir chez soi et en famille". Mais pour de nombreux fidèles, l'occasion de tourner la page de ce mois de ramadan confiné était trop belle. "Pendant ce mois-là c'est le côté convivial qui a été bloqué (...) quand les voisins s'invitent, la famille", explique Nazim, devant la mosquée de Mantes-la-Ville, à 50 km de Paris.
 
Quelque 300 fidèles ont été autorisés à assister au prêche de l'imam, dans une mosquée qui peut accueillir 1.200 personnes habituellement. Moussa, qui asperge les mains des fidèles d'eau savonneuse avant leur entrée dans la mosquée, dit s'être adapté aux circonstances particulières de ce ramadan, que "la crise sanitaire a même facilité". "On avait cette souplesse de se réveiller tôt pour faire la prière et ensuite de se rendormir un peu, alors que d'habitude, il faut aller travailler, être dans les transports", confie-t-il. Le confinement "a permis de se rapprocher de ce qui est essentiel, on était plus concentré sur le religieux", explique de son côté Loubna, venue prier avec son compagnon Ahmed et ravie de retrouver la mosquée.
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