Les courants politiques d'Asie centrale dans la tourmente du fondamentalisme islamique

11:27 - July 21, 2020
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Téhéran(IQNA)-Les courants politiques dans les pays d'Asie centrale, ont été fortement influencés par l'extrémisme ces dernières années, après l'effondrement de l'Union soviétique, spécialement au Kirghizistan.

Selon l’attaché culturel de la République islamique d'Iran au Kirghizistan, la situation religieuse en Asie centrale, est difficile et complexe, bien que toutes les agences gouvernementales de l'ex-Union soviétique et d'Asie centrale déclarent que la situation religieuse est actuellement stable. Les experts non musulmans dans le monde, estiment que la croissance de l'extrémisme islamique en Asie centrale et au Moyen-Orient, ainsi que la croissance du nombre des membres et des activités de divers groupes terroristes, sont de graves menaces pour la sécurité religieuse d'un pays. A titre d’exemples, entre 1999 et 2010, 1059 opérations extrémistes ont été enregistrées au Kirghizistan, et 14 attaques terroristes ont eu lieu dans le pays, au cours des cinq dernières années, où 90 personnes ont été tuées. En République d'Ouzbékistan, 70% de la population considère le terrorisme et l'extrémisme religieux comme la menace la plus importante pour la sécurité du pays. Ces statistiques montrent que l'influence de l'islam dans les courants politiques de la région, se renforce chaque année. L'islam et les opposants islamistes font désormais partie intégrante de la vie politique des pays post-soviétiques d'Asie centrale où différentes forces politiques utilisent la religion à leur avantage. L'influence extérieure qui s'est accrue depuis l'indépendance des pays d'Asie centrale, est souvent négative. Des pays islamiques comme le Pakistan, l'Arabie saoudite et la Turquie cherchent à appliquer leur modèle de développement au Turkestan. Cette situation est observée dans presque tous les pays d'Asie centrale avec des caractéristiques et des effets différents.
 
Au Kirghizistan, de nombreux experts estiment que l'extrémisme religieux est en augmentation en raison de l'influence des centres extrémistes religieux et des centres d'enseignement religieux étrangers, car il n'y a pas de loi interdisant l'apprentissage des sciences religieuses à l'étranger, au Kirghizistan. Selon la Commission d'État pour les affaires religieuses, 20 groupes extrémistes et terroristes ont été découverts et identifiés au Kirghizistan entre 2003 et 2017, qui sont financés et gérés par des pays étrangers. Hizb ut-Tahrir al-Islami et Jamaat al-Tabligh ont le plus grand nombre de partisans au Kirghizistan. Le nombre des membres de ces groupes est respectivement de 15 000 et 20 000. Ces groupes ont des solutions alternatives pour améliorer la situation socio-économique difficile du pays. Le nombre d'adeptes de Jamaat al-Tabligh augmente chaque année, et ce groupe est désormais le plus grand groupe religieux en termes de périmètre d'activités. Il n'y a pas de consensus parmi les experts sur la manière et le fonctionnement du groupe Jamaat-e-Tabligh. Certains experts, y compris des membres de la Commission d'État kirghize chargée des affaires religieuses, estiment que Jamaat al-Tabligh est un groupe apolitique qui ne représente aucune menace pour la sécurité du Kirghizistan. Des experts comme Yigorov, activiste politique russe, affirment qu'à long terme, les partisans du Jamaat-e-Tabligh revendiqueront le pouvoir. Certains autres experts, comme Qadir Malikov, éminent islamologue russe, considèrent l'interdiction de ce groupe au Kirghizistan, comme très dangereuse, car il n’est possible de contrer l'idéologie salafiste et djihadiste dans le pays, qu’avec l'aide du Jamaat al-Tabligh qui est le principal obstacle et bouclier contre la diffusion et la promotion des idées djihadistes. Malikov estime que si le groupe est interdit, ses membres rejoindront l'islam radical. L'analyse montre qu'il n'y a pas de groupe islamiste proprement kirghiz en dehors des deux groupes autochtones, le Jaish al-Mahdi qui a organisé plusieurs opérations terroristes à Bichkek et dans sa banlieue, et le Yakin Ankar, la branche radicale du groupe Jamaat al-Tabligh, créé en 2014. Les experts estiment que ce groupe a un aspect non extrémiste et non terroriste mais qu’il est dangereux et destructeur à cause de son opposition au progrès social et au développement. Les autres groupes sont basés à l'étranger et opèrent librement au Kirghizistan, profitant des lois libérales qui existent dans ce pays.
رشد روزافزون قدرت تأثیرگذاری اسلام بر جریان‌های سیاسی آسیای مرکزی
Au Tadjikistan qui connait une situation socio-économique difficile depuis l'indépendance, les pays musulmans ont commencé à combler le vide idéologique qui existait dans le pays, ce qui a conduit à l'islamisation de la société tadjike. La construction de mosquées, l'ouverture d'établissements d'enseignement religieux, l'envoi dans des pays étrangers pour les études religieuses et les prédicateurs étrangers ont radicalisé les mouvements islamiques, et la renaissance de l'islam dans ce pays, a immédiatement pris un aspect radical. 
 
Les activités de Seyed Abdullah Nouri ont créé des conditions propices à l’apparition d’un islam politique et à la lutte pour le pouvoir, après la guerre civile de 1992-1997. Le président tadjik Imam Ali Rahman a déclaré que l'influence étrangère sur les personnes mal instruites et la faible éducation religieuse étaient les raisons de la montée de l'extrémisme, en particulier chez les jeunes. La situation au Tadjikistan est d'autant plus dangereuse que les islamistes changent habilement de cap et abusent des démocrates, des communistes et des représentants du gouvernement, pour atteindre leurs objectifs. 
 
Au Tadjikistan, de nombreux pauvres croient que cet « islam » est la religion de leurs pères et grands-pères, et constituent un groupe approprié pour la promotion des courants extrémistes comme le Hizb ut-Tahrir, le salafisme, al-Qaïda ou Daech. L'une des caractéristiques de l'islam politique tadjik est que le Tadjikistan est le seul pays où le « Parti de l'opposition islamique » a été créé et était actif de 1990 à 2015 de préférence dans les activités parlementaires. Cependant, en 2015, le groupe a été déclaré extrémiste et interdit. Au Tadjikistan, par rapport à d'autres pays de la région d'Asie centrale, le mélange de groupes islamiques radicaux nationaux et étrangers, est plus sensible.
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