«Vous savez que nos préoccupations concernant les effets de la loi sur la sécurité (à Hongkong) n'ont pas été dissipées», a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas lors d'une conférence de presse à Berlin avec son homologue chinois Wang Yi. «Nous voulons que le principe ''un pays, deux systèmes'' soit pleinement appliqué», a-t-il ajouté alors que l'Allemagne assure actuellement la présidence de l'Union européenne.
Le chef de la diplomatie faisait référence à cette région administrative spéciale dont Pékin tente désormais de limiter les prérogatives. Concernant les Ouïghours, minorité de confession musulmane réprimée en Chine, Heiko Maas a réitéré sa demande que la Chine permette à un observateur indépendant des Nations unies de visiter les camps d'internement dans lesquels nombre d'entre eux sont enfermés.
«Camps de rééducation»
Plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme accusent la Chine d'avoir interné au Xinjiang (nord-ouest) au moins un million de musulmans dans des «camps de rééducation». Pékin dément ce chiffre et parle de «centres de formation professionnelle» destinés à soutenir l'emploi et à combattre l'extrémisme religieux. Wang Yi a de son côté balayé ces critiques en estimant: «comment tant de Chinois peuvent-ils être satisfaits du travail du gouvernement si celui-ci est vraiment si mauvais?».
Un peu plus tôt, quelques centaines de dissidents de Hong Kong et de représentants des Ouïghours avaient manifesté devant le bâtiment du ministère des Affaires étrangères abritant la rencontre. «J'appelle à l'aide, c'est aussi un appel au réveil pour tous les pays occidentaux. Nous devons agir avant qu'il ne soit trop tard», a exhorté Nathan Law, un jeune militant de Hong Kong qui s'est récemment exilé au Royaume-Uni. «Ce dont nous avons besoin, c'est d'une action (...) et celle-ci devrait être accomplie par l'UE toute entière et l'Allemagne devrait en prendre l'initiative», a-t-il ajouté alors que l'Allemagne assure actuellement la présidence de l'Union européenne.