Le Conseil français du culte musulman en voie de désintégration

8:43 - March 24, 2021
Code de l'info: 3476140
Téhéran(IQNA)-Quatre des neuf fédérations de mosquées qui composent le CFCM veulent faire émerger une nouvelle structure.

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) traverse une nouvelle crise. Cette fois, l’institution représentative de cette confession, déjà chroniquement paralysée, pourrait ne pas s’en relever. Le gouvernement, qui s’appuie sur cet organisme, créé en 2003 sous la pression des pouvoirs publics, pour accompagner son action en matière de prévention du « séparatisme » et de la radicalisation, pourrait rapidement se retrouver face à plusieurs interlocuteurs musulmans concurrents.

Quatre des neuf fédérations de mosquées qui composent le CFCM ont annoncé, dimanche 21 mars, qu’elles constituaient une coordination destinée à faire émerger une nouvelle structure en lieu et place du CFCM. « La nouvelle instance représentative incarnera les valeurs essentielles de l’islam authentique et ouvert, dans la dignité et l’équité, en parfaite symbiose avec les valeurs et principes de la République », indique leur communiqué.

Ce début de scission est conduit par la Fédération nationale de la Grande Mosquée de Paris (FNGMP), qui rassemble des lieux de culte liés à l’islam algérien. La GMP est alliée dans cette affaire à Musulmans de France (MF), l’ex-Union des organisations islamiques de France (UOIF), proche de la mouvance des Frères musulmans ; au Rassemblement des musulmans de France (RMF), une des deux fédérations liées au Maroc ; et à la Fédération française des associations islamiques d’Afrique, des Comores et des Antilles (FFAIACA).

Nouvel acte de défiance
Conduite par Chems-eddine Hafiz, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, cette initiative est un nouvel acte de défiance envers le président actuel du CFCM, Mohammed Moussaoui, également président de l’Union des mosquées de France. Entre les deux hommes, l’atmosphère est tendue depuis des mois. Le dernier épisode a eu lieu mercredi 17 mars. Le bureau exécutif du Conseil devait se réunir ce jour-là pour valider le choix du nouvel aumônier national pénitentiaire. Cette personnalité coordonne les quelque 230 aumôniers musulmans intervenant dans les prisons, fonction jugée essentielle par l’Etat dans le cadre de sa politique de prévention de la radicalisation. Le changement d’aumônier national est prévu de longue date. Mais les fédérations contestataires refusent d’y participer, dénoncent une réunion tenue « de manière illégale et contre l’avis des principales fédérations fondatrices » et annoncent leur « retrait définitif du bureau exécutif »...

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