Évolution de la situation sécuritaire en Jordanie et tensions sur la voie de la normalisation des relations avec Tel Aviv

11:05 - April 07, 2021
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Téhéran(IQNA)-Il semble que le régime sioniste, en plus de faire avancer le projet de normalisation des relations avec les pays arabes, a mis le changement de certains de ces gouvernements à son ordre du jour, même pour les États arabes qui reconnaissent l'existence de ce régime depuis de nombreuses années.

Selon l'Agence iranienne de presse coranique (IQNA), la nouvelle d’un coup d'État manqué et les récents développements en Jordanie, ont fait que le nom de ce pays, qui était un des endroits les plus calmes et les moins tendus de la région de l'Asie occidentale, apparaisse dans les médias à travers le monde.

Aux premières heures du soulèvement, le gouvernement jordanien a annoncé qu'une agence de renseignement étrangère était impliquée dans le coup d'État manqué, et bien que les Émirats arabes unis et le régime sioniste aient été parmi les premiers à condamner le coup d'État, certains pensent qu'il pourrait s’agir de ces deux gouvernements, en particulier celui de Tel-Aviv.

Le gouvernement jordanien a arrêté deux hauts responsables, dont le prince Hamza, demi-frère du roi Abdallah, Bassem Awadullah, ancien chef de la Cour royale, et Sharif Hassan bin Ziad, ancien ambassadeur de Jordanie en Arabie saoudite, accusés de relations avec les étrangers. Le prince Hamza est actuellement assigné à résidence, et Bassem Awadullah et Sharif Hassan, anciens hauts fonctionnaires jordaniens, ont été arrêtés avec au moins 14 autres personnes.

Le roi Abdallah, 59 ans, avait désigné Hamza comme prince héritier en 1999, mais en 2004 l'a dépouillé de ce titre qu’il a transmis à son fils, le prince Hussein, aujourd'hui âgé de 26 ans.

Ayman Safadi, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, a accusé l'ancien prince héritier d'avoir commis « un crime odieux », lors d'une conférence de presse, dimanche soir.

Quelques heures après cet évènement sécuritaire, certains médias ont accusé Mohammed bin Rashid, l'émir de Dubaï, et le prince héritier saoudien, Mohammed bin Salman, d’être impliqués dans ce prétendu coup d'État. L'Arabie saoudite a cependant été le premier pays à réagir en faveur du roi Abdallah II et a condamné le coup d'État. L'Arabie saoudite a publié une déclaration ferme en faveur du roi Abdallah pour dissiper les déclarations selon lesquelles elle pourrait avoir joué un rôle dans le complot, et dimanche, les médias d'information saoudiens ont annoncé que le prince Mohammed ben Salmane, afin de montrer son soutien, avait téléphoné au roi Abdallah. Les Émirats arabes unis, l'Égypte, le Liban, le Qatar, la Turquie, l'Irak, la Grèce, le Maroc, la Ligue arabe et les États-Unis ont tous exprimé leur soutien au roi Abdallah II.

Sa’id Khatibzadeh, porte-parole du Ministère iranien des affaires étrangères, en réponse aux récents développements en Jordanie, a souligné l'importance de la paix et de la stabilité en Jordanie, et a déclaré : « Toute tension ou instabilité dans la région d'Asie occidentale, est dans l'intérêt du Régime sioniste dont on trouve toujours les traces dans les séditions qui touchent les pays islamiques.

La Jordanie a longtemps été considérée comme l'un des pays les plus stables du Moyen-Orient, malgré les longues guerres et des conflits militaires dans son voisinage (Irak et Syrie), faisant de la Jordanie un allié fiable pour la plupart des pays arabes de la région et les puissances étrangères comme les États-Unis. D'un autre côté, en tant qu'un des premiers pays arabes à reconnaître le régime sioniste, la Jordanie joue un rôle important dans la question palestinienne. La Jordanie est un État pro-palestinien qui abrite des millions d'exilés palestiniens, malgré les liens politiques officiels d'Amman avec Tel Aviv. Le gouvernement jordanien est également le gardien officiel de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem. Malgré la reconnaissance par la Jordanie du régime sioniste, la Jordanie a toujours insisté ces dernières années, sur la nécessité d’une résolution de la question palestinienne et du respect des droits des Palestiniens. Par exemple, en 2014, lors de la visite du roi Abdallah au Centre israélo-canadien pour les affaires juives, il a déclaré que la paix entre Israël et l'Autorité palestinienne, était une des priorités de la Jordanie, et que les relations entre Amman et Tel Aviv étaient tendues ces dernières années. En novembre 2019, Le roi Abdallah a qualifié de « minimes » les relations de la Jordanie avec le régime sioniste.

Les médias israéliens ont rapporté que Netanyahu était au courant des développements jordaniens, mais n'en a pas informé le roi jordanien car il préférait que quelqu'un d'autre que le roi Abdallah II soit au pouvoir en Jordanie.

Si le prince Hamza a jusqu'à présent, nié sa responsabilité dans le coup d'État et déclaré le 6 avril 2021, son allégeance et son soutien au roi de Jordanie, de nombreux observateurs internationaux voient dans la confrontation entre le roi et le prince, un signe de la fragilité des structures sociales jordaniennes. Le pays est également touché par l’épidémie de Corona et ses conséquences économiques et sociales, et par la guerre syrienne, et a jusqu’à présent, accueilli 600 000 réfugiés syriens

En outre, le gouvernement jordanien fait face à une opposition politique. En 2020, par exemple, des centaines d'enseignants ont été arrêtés pour avoir protesté contre leurs salaires.

Freedom House, une organisation américaine qui publie un rapport annuel sur les droits de l'homme dans le monde, a récemment déclaré que la Jordanie n'était plus une société libre.

Il semble que le régime sioniste, parallèlement à son projet de normalisation de ses relations avec les pays arabes de la région, ait mis à son ordre du jour un changement de gouvernement dans certains pays arabes, même ceux qui reconnaissent l'existence de ce régime depuis des années.

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