"Les musulmans sont très en colère en ce moment", affirme Mustapha Ettaouzani, sur France Bleu Orléans ce mardi, au lendemain de l'attaque devant la mosquée de Bayonne commise par un retraité, ancien candidat FN à des élections locales : "j'apporte tout mon soutien aux deux hommes de 74 et 78 ans grièvement blessés, et à leurs familles".
Pour le président de l'union des associations musulmanes de l'Orléanais, "la parole politique des dernières semaines a été de criminaliser tous les musulmans" : "depuis des semaines, 75% des débats des grands médias focalisent sur cet aspect islamophobe", référence aux débats sur le port du voile, notamment pour les mères de confession musulmane qui accompagnent des sorties scolaires.
Je vous invite à me dénoncer tout de suite en tant que musulman !"
"Je vous invite à me dénoncer tout de suite en tant que musulman pratiquant. Parce que oui, quand on dit que le port d'une barbe, que faire la prière pendant le ramadan ou jeûner, ce sont des prémices de radicalisation, alors là on a une globalisation de tout un pan de la société qu'on met sur le bas côté et qu'on associe à des extrêmes qu'on condamne et combat tous les jours", poursuit Mustapha Ettaouzani.
Montée des actes islamophobes
Pour le président de l'union des associations musulmanes de l'Orléanais, "aujourd'hui, on subit les conséquences" de ce climat islamophobe, "il y a eu cette femme voilée humiliée au conseil régional à Dijon, une femme blessée au couteau près de Saint-Etienne, une tentative d’assassinat contre l'imam Rachid Eljay... et des actes qui peuvent paraître plus bénins depuis le début de l'année, des dégradations sur des mosquées en France".
A Orléans, "un climat plutôt apaisé"
Et à Orléans ? "On a eu des graffitis, des commerces vandalisés il y a quelques années, aujourd'hui on a un climat un peu apaisé, car il y a un travail fait par les associations musulmanes et de la société civile, mais on ressent cette tension en train de monter", répond Mustapha Ettaouzani.
"Vous savez ce qui se passe ? On remet en cause une liberté fondamentale en France, la liberté religieuse, la liberté de conviction, d'opinion, sous prétexte d'un danger de radicalisme qu'on va surjouer même s'il est réel. Demain on vous dira comment vous habiller, comment croire, en quoi, quelles sont les bonnes et les mauvaises croyances", s'exclame le président de l'union des associations musulmanes de l'Orléanais.
France Bleu