Répartition géographique des khojas dans le monde / la clé de leur succès en économie

11:20 - December 04, 2019
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Un grand nombre de chiites vivent dans diverses régions de l'Afrique de l'Est et du Sud. Les chiites khojas de ces régions, notamment au Kenya et en Tanzanie, font partie des plus importantes communautés khojas et jouent un rôle important dans la formation de la Fédération mondiale et de ses organisations de propagande religieuse.

L’Hodjat-ol-islam Sayed Mohammad Shahedi, qui a passé de nombreuses années en tant que représentant d'Al-Mustafa Al-Alamiya et du Guide suprême au Soudan, en Mauritanie, en Côte d'Ivoire, en Tanzanie, au Kenya, au Rwanda et au Burundi, et qui représente désormais le Guide suprême en Afrique de l'Ouest, a expliqué la répartition géographique des chiites khoja et la situation économique de ce groupe de musulmans, et déclaré :
« On peut dire que la fédération chiite la plus importante et la plus ancienne est la Fédération africaine dont le siège est à Dar es Salaam, ce centre est dirigé par Anwar Ali Dramsey, un important commerçant khoja né à Lindi, en Tanzanie. Un grand nombre de chiites vivent dans diverses régions de l'Afrique de l'Est et du Sud, les communautés Khoja représentent les plus importantes communautés chiites, en particulier au Kenya et en Tanzanie, et jouent un rôle important dans la formation de la Fédération mondiale et de ses organisations. 
 
Les chiites de Tanzanie se sont installés dans des villes de Dar es Salaam, Pangani, Tanga, Arusha, Kigoma, Moshi, Kilwa, Lindi, Bukoba, Bogia, Mwanza, Tabura, Morogoro, Dodoma, Sangida, Mutida et Sengia mais au fil du temps, en raison de problèmes économiques et pour les études de leurs enfants, ils ont émigré à Dar es-Salaam et dans les pays européens et américains, laissant les centres chiites aux chiites autochtones. La plus grande population chiite vit actuellement sur le continent africain en Tanzanie, selon les chiffres publiés par la Fédération africaine, à Dar es Salaam, avec plus de 10000 habitants et dans d'autres régions du pays, avec environ 5000 habitants.
 
Environ 2000 personnes vivent à Mombasa au Kenya. La plupart d'entre elles sont issues de l’immigration de 1870 et de 1903. Les immigrés chiites se sont installés dans des villes comme Nairobi, Nakuru, Lamu, Malindi et Kisumu. Dans les années 60, la communauté chiite en particulier à Mombasa, était considérée comme l'une des plus performantes communautés khojas et envisageait de créer une fédération mondiale avec les principaux penseurs de la ville. Le premier président de cette fédération était le regretté Mullah Asghar.
 
La date d'arrivée des chiites en Ouganda, remonte aux années 1900, quand un certain nombre de familles chiites sont venues à Mumbai et à Nairobi, et ont fondé leur première congrégation en 1918. Au fil du temps, ils ont réussi à trouver une base économique et social solide et en 1960, ils ont pu exercer une grande influence dans le pays et au niveau des États, grâce à leur cohésion et leur organisation. Le Président ougandais Idi Amin Dada, accusant les Asiatiques d'envahir le pays, a expulsé tous les Orientaux vivant en Ouganda y compris les Khojas, et a confisqué tous leurs biens. Certains ont émigré vers les pays européens et après Idi Amin Dada, sont revenus après qu’on leur a promis de leur remettre les biens qui avaient été confisqués.
 
La Congrégation de Zanzibar est la plus ancienne congrégation Khoja, fondée en 1882 quelques années avant la Congrégation de Mumbai. Dans les années 1970, nombre d'entre eux pour le commerce des clous de girofle et des épices, se rendirent de Zanzibar et à Pemba. Après leur arrivée à Zanzibar, ils construisirent leur première mosquée, appelée "Al-Islam" et un Husseiniyah avec l'aide d'un des commandants de l'armée du sultan Majid, monarque omanais de Zanzibar, le général Kolb Ali Khan irani, qui a ensuite construit une grande mosquée sur l'île, deux autres mosquées et un certain nombre de Husseiniyah. Les chiites khodjas ont commencé à s’organiser et à consolider leur communauté, et à promouvoir les enseignements religieux. Hadji Dodge Jamal et des personnalités éminentes se sont rendus à Karbala avec d'autres chiites, pour demander à l'Ayatollah cheikh Zayn al-Din Mazandarani d'envoyer un religieux à Zanzibar. Après son accord, Seyed Abdul Hussein Shoushtari, membre du clergé iranien de Najaf et élève de l'Ayatollah Mazandarani, vint à Zanzibar en 1885. C'était un homme pieux et vertueux qui durant ses 23 années de séjour sur l'île, réussit à réunir tous les chiites de Zanzibar et les chiites bahreïnis. Son fils adoptif, Sayed Hussein Shoushtari, élève de l'Ayatollah Mirza Hussein Khalil, poursuivit les précieux services d’Abdul Hussein Shoushtari à Zanzibar, jusqu'à sa mort en 1945. Plusieurs autres érudits iraniens, tels que Seyed Morawaj et Sayed Nasir al-Islam, sont également arrivés à Zanzibar dans les années 1950 et 1960, et leurs petits-enfants vivent tous à Zanzibar ou dans la ville de Dar al-Salaam. Zanzibar était un des centres chiites les plus importants et les plus peuplés avant la révolution de 1963, mais après le massacre de 1963, plus de 98% d'entre eux ont émigré dans diverses villes de Tanzanie et en partie vers l'Europe et les États-Unis. 
 
La Somalie est également un des pays de l’Afrique de l’Est où ont émigré les Khojas dans les années 1880, à Mogadiscio. En 1960, ils formaient une des plus puissantes communautés de Khojas mais en 1991, à cause des conflits dans le pays, ils ont émigré dans d'autres pays.
 
Les chiites de Madagascar remontent au début des années 1930 quand un groupe a émigré de l'Inde à Zanzibar, puis à Madagascar dans les années 1960 et 1970. Leur population dépasse maintenant les 5000 personnes.
 
Les Khojas duodécimains sont présents aux Comores, au Mozambique, en Afrique du Sud, au Burundi, à la Réunion (île du sud-ouest de l’océan Indien) et aux Seychelles (pays insulaire de l’océan Indien), en Afrique de l’Est et en Afrique du Sud. Ils vivaient également dans l'est du Congo et au Rwanda, mais ont émigré vers d'autres pays en raison des guerres civiles.
 
L’économie et le commerce sont les principales activités de cette minorité religieuse. Un grand nombre de capitalistes dans ces pays, étaient des ouvriers qui travaillaient dans les mines et les champs avant les années 60, mais sont devenus les plus grands capitalistes de la région. À l’heure actuelle, ils ont consolidé leur position dans les pays africains, et ont créé un large éventail de sociétés privées d’importation et d’exportation, d’usines, d’entreprises, de bourses, de banques, de centres de transport, d’édition et de fermes agricoles.
 
Ainsi, malgré les problèmes de sécurité de ces pays, les Khojas ont acquis une partie de leur profits économiques, notamment dans les exportations des pays d’Afrique de l’Est et du Sud (thé, café, cacao et lin), et malgré l'extrême pauvreté, l’inflation et la hausse des prix des produits de base, ils ont pu augmenter leur richesse. Certains commerçants khojas sont considérés comme les plus riches commerçants de Tanzanie, du Kenya et d'Ouganda. Ils ont acheté et investi dans l'immobilier, et ont réussi à devenir les plus importants propriétaires terriens du pays ces dernières années, et ont construit d'énormes tours à Dar es-Salaam.
 
Leur succès est évident mais la réalité est que les affaires religieuses ont joué un rôle très important dans leur situation économique. Les chiites sont très fidèles à leurs règles religieuses, en particulier à la question du Khums et des dons de charité, la participation aux projets de travaux publics et l'aumône quotidienne.
 
La fédération régionale des Khojas était autorisée à dépenser, pour la question des Khums, la part de l'Imam dans les cas qu'elle juge appropriés, cette autorisation remontant à l'époque du regretté Sayed Mohsen Hakim et à d’autres autorités religieuses, et a conduit les érudits de Najaf et même de Qom à autoriser le versement de la part de l'Imam (as) pour la propagation du chiisme.
 
La part de l'Imam (as) et des Sadat en Afrique de l'Est, représente environ 8 millions de dollars qui sont collectés chaque année dans la région, dont une partie est dépensée dans la région et une partie remise au bureau des sources d'imitation ».
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