Sayed Hassan Nasrallah:

"Plus aucun soldat américain ne restera en vie si l’Amérique s’obstine"

22:47 - January 05, 2020
Code de l'info: 3471608
Le secrétaire général du Hezbollah a déclaré que le martyre de Qassem Soleimani constituait un tournant historique, non seulement pour l’Iran, mais pour toute la région.
Seyyed Hassan Nasrallah a déclaré, dimanche 5 janvier, lors d’un discours télévisé que les États-Unis n’avaient réussi à atteindre aucun de leurs objectifs ni en Syrie, ni en Irak, ni en Afghanistan, ni au Liban, « d’où leur désarroi face à notre région », a souligné le secrétaire général du Hezbollah libanais.    
 
Seyyed Hassan Nasrallah a ajouté : « Trump se réserve le droit d’exploiter le pétrole irakien pour compenser les sommes que les États-Unis ont dépensées pendant toutes ces années en Irak. Aux yeux de Trump, il n’existe aucun État ni gouvernement en Irak, ce qui lui donne le droit de prendre le contrôle des puits de pétrole de ce pays et de les exploiter. Le principal objectif des États-Unis est donc l’exploitation des puits de pétrole irakiens. Il ne peut tolérer aucun gouvernement ni État en Irak et il souhaite que l’État irakien suive à la lettre les décisions de l’ambassadeur et de l’armée américains, soit sur le plan politique, soit sur le plan militaire. Voici le plan des Américains pour l’Irak qui est tombé dans l’impasse en raison de l’éradication de Daech, lorsque le peuple, les responsables et la source religieuse à Nadjaf ont pris une position ferme en anéantissant ce groupe lors d’une période pas très longue. Là, Qassem Soleimani et Abou Mahdi étaient deux principaux éléments pour l’anéantissement de Daech. C’est ainsi que les Américains ont perdu leur prétexte pour rester en Irak. Après la défaite de Daech, les Irakiens ont commencé à réclamer le retrait des forces US et les Américains ont tenté d’évoquer Daech pour pouvoir retourner en Irak ».
 
Le numéro un du Hezbollah s’est ensuite attardé sur les élections législatives en Irak : « Je ne parle pas d’un parti ou d’un autre. Je parle d’une approche générale qui a remporté ces élections, une approche qui s’oppose à la présence des États-Unis sur le sol irakien. Les Américains appellent cette approche une “ligne de conduite iranienne”, mais ce n’est pas un terme subtil pour la qualifier. Appelons-la une approche patriotique qui rejette le diktat américain ! Les partis ayant une telle approche constituent le gouvernement et c’est exactement ce qui déplaît aux États-Unis ».
 
Le secrétaire général du Hezbollah a énuméré les évolutions qui ont nui aux Américains : « Premièrement, l’Irak ne s’est pas engagé dans la guerre économique contre l’Iran. Deuxièmement, le gouvernement d’Adel Abdel-Mahdi a rejeté le plan du Deal du siècle. Troisièmement, Abdel-Mahdi s’est rendu en Chine où il a conclu des contrats de valeur de plusieurs milliards de dollars. Quatrièmement, le gouvernement irakien a repris le contrôle de la frontière entre l’Irak et la Syrie. Cinquièmement, les députés du Parlement ont commencé à réclamer l’expulsion des militaires américains. Donc, les États-Unis ont commencé à avoir le sentiment qu’ils allaient perdre l’Irak. Ensuite, les Américains ont tenté de faire basculer l’Irak dans une guerre civile, le projet qui a échoué grâce à la position sage de la source d’imitation chiite et des responsables irakiens ainsi qu’à la position ferme des groupes de Résistance et des tribus. Après cela, les États-Unis ont projeté de semer la discorde entre les nations iranienne et irakienne par le biais de leur armée cybernétique. Pourquoi ? Parce que l’Iran apporte toujours son soutien à l’Irak. Les Américains ont multiplié leurs tentatives pour ne pas perdre l’Irak et ils ont finalement assassiné Qassem Soleimani et Abou Mahdi ».
 
Seyyed Hassan Nasrallah a rappelé que l’administration américaine avait besoin d’un acquis à l’approche des élections : « Les élections s’approchent aux États-Unis, mais qu’est-ce que l’administration américaine a obtenu ? Non seulement dans notre région, mais en plus au Venezuela, les États-Unis n’ont rien gagné. À Cuba non plus ! Quant à la Corée du Nord, les négociations n’ont mené à nulle part. Ni en Chine, ni en Russie, ni même avec les pays alliés, les États-Unis n’ont rien gagné. Lors de leurs discours, les responsables américains ne cessent de parler de trois choses : primo, ils ont pris 400 milliards de dollars à l’Arabie saoudite, ce qu’ils rappellent à chaque occasion avec tant d’ironie. Secundo, ils évoquent les contrats d’armes qu’ils ont signés avec les pays arabes en échange des dizaines de milliards de dollars et tertio, le transfert de l’ambassade des États-Unis à Qods. Tous ces trois éléments qu’ils considèrent comme acquis, ont eu lieu dans notre région ».
 
Et d’ajouter : « Trump et l’administration américaine ont donc besoin de passer à une nouvelle étape. C’est le début d’une nouvelle phase américaine dans la région. Ce n’est pas nous qui avons commencé la violation. Ils ont déclenché une nouvelle guerre d’un nouveau type. Ce qu’ils veulent est d’affaiblir l’axe de la Résistance et de le briser ainsi que d’ébranler l’Iran, de briser notre autorité et d’imposer leurs propres conditions dans les élections. Cet événement n’était pas une guerre, car une guerre nécessite un aventurisme. Quiconque écoute les propos du chef d’état-major de l’armée israélienne comprendra ce que je dis. Les États-Unis savent ce que veut dire une guerre contre l’Iran ».
 
Seyyed Hassan Nasrallah a déclaré que les États-Unis cherchaient, pendant toutes ces années, à semer la discorde entre l’Iran et l’Irak alors que les funérailles des martyrs iraniens et irakiens à Bagdad, à Kadhimiya, à Nadjaf et à Karbala mettaient en évidence la loyauté du peuple irakien. « En plus, la source d’imitation chiite, les partis, les responsables officiels et le Premier ministre réclament tous le retrait des forces US de l’Irak », a-t-il ajouté.
 
Hassan Nasrallah a déclaré que les Américains avaient assassiné Qassem Soleimani et Abou Mahdi pour ne pas perdre l’Irak alors qu’ils allaient, au contraire, perdre ce pays grâce à la résistance et la volonté des combattants et du peuple irakien. « Qassem Soleimani, Abou Mahdi et ses compagnons avaient largement contribué dans la libération de l’Irak du joug du terrorisme et leur sang contribuera également dans une deuxième libération : celle des mains des Américains ! »
 
Il a ajouté que le châtiment juste devait viser une personnalité du calibre de Soleimani. Et d’ajouter : « Mais elle n’existe pas chez les Américains. Il faut donc cibler la présence militaire US dans notre région, soldats, officiers... Mais il ne faut pas s’en prendre aux civils américains. Quand les officiers et les soldats américains rentreront aux États-Unis dans les cercueils horizontaux, Trump comprendra ce qu’il a fait. La riposte au sang versé de Qassem Soleimani et d’Abou Mahdi sera l’expulsion de toutes les forces américaines de la région ».
 
Nasrallah a également appelé les parlementaires irakiens à voter contre la présence militaire US en Irak et à révoquer le Pacte sécuritaire signé en 2010 avec Washington.
presstv
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