La destruction de la mosquée, symbole de la violence et de la haine dans la plus grande démocratie du monde

11:22 - December 07, 2020
Code de l'info: 3475030
Téhéran(IQNA)-Le 6 décembre 1992, la mosquée Babri en Inde, a été détruite par des hindous extrémistes déclenchant une vague de violences qui ont fait plus de 2000 morts. 
Bien que 28 ans se soient écoulés depuis la démolition de cette mosquée, cet incident est connu comme l'un des jours les plus sombres de l'Inde après l'indépendance, et a eu un grand impact sur la politique de ce pays. Plusieurs politiciens éminents ont été accusés d'avoir incité la foule ce jour-là, notamment LK Adwani, Morley Manouhr et Emma Baharti qui ont tous été acquittés par le tribunal spécial de Lucknow qui a jugé que la démolition de la mosquée n'avait pas été planifiée et qu'il n'y avait aucune preuve concluante contre les accusés.
 
Le différend entre hindous et musulmans concerne un terrain à Ayodhya en Inde, où a été construite la mosquée de Babri ou mosquée de Babur, au XVIème siècle. Les Hindous considèrent que ce site était l’endroit où avait été construit un temple consacré à Râmaun et le lieu de naissance de Ram, un des dieux hindous. Les hindous estimaient que la mosquée Babri avait été construite en 1528 après la démolition du temple. 
 
En 1885, des hindous de Faizabad ont fait une pétition pour pouvoir adorer Ram à l'intérieur de la mosquée Babri, mais le tribunal ne l'a pas permis. En 1949, certains groupes hindous sont entrés dans la mosquée et y ont placé des statues de Ram. À la fin de cette année, le gouvernement a déclaré la mosquée « zone contestée » et a fermé ses portes.
 
En 1986, un tribunal local a ordonné que les portes de la mosquée soient ouvertes et que les hindous soient autorisés à y entrer pour leur culte. Les musulmans ont protesté contre l'ordre du tribunal et créé le comité d'action de la mosquée Babri. 
 
En 1990, la mosquée a été endommagée par des groupes hindous, entraînant des violences. Mais ces tensions ont atteint un sommet en 1992, et ont conduit à des émeutes généralisées en Inde, qui ont fait plus de 2 000 morts. Le gouvernement central a créé une commission pour enquêter sur la question.
 
En 2017, la Cour suprême a décrété que cette question sensible devait être résolue à l'amiable et a appelé toutes les parties prenantes à dialoguer pour trouver une solution satisfaisante. Le centre des dons a annoncé qu'une nouvelle mosquée serait construite à distance du site contesté.
 
En 2019, un tribunal de cinq juges présidé par Ranjan Gogoy, a été mis en place pour étudier cette affaire foncière litigieuse. Le 9 novembre 2019, le tribunal a rendu une décision historique et permis la construction d’un temple à cet endroit, et a fourni aux musulmans un terrain pour construire une mosquée. Ranjan Gogoy a déclaré que le gouvernement devrait céder un terrain au conseil de dotation sunnite.
 
À l'occasion du 28ème anniversaire de la démolition de cette mosquée, le conflit entre musulmans et hindous s'est intensifié dans le cyberespace. Les utilisateurs musulmans ont lancé l’hashtag #BabriYaadRahegi (la mosquée Babri vivra) qualifiant la décision du tribunal « d'inéquitable » et « de honte pour un pays démocratique ». 
 
Un utilisateur musulman a déclaré qu'il pensait que l'objectif était de détruire la mosquée et non un temple. 
 
Afarin Fatemeh, étudiant à l'Université Jawaharlal Nehru, a également tweeté que la place de la mosquée Babri était là et le restera.
 
La violence contre les musulmans en Inde, est devenue courante au cours des dernières décennies, en particulier sous le gouvernement extrémiste de Narendra Modi, dans un pays qui prétend être la plus grande démocratie du monde, et certaines statistiques évaluent à 10000 le nombre de musulmans tués dans ces actes de violence.
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