En dehors de Madrid, Cordoue et Grenade où il existe des cimetières musulmans assez équipés, très peu de cimetières espagnols réservent une place aux sépultures musulmanes. Jusqu’à présent, les corps de la majorité des musulmans décédés en Espagne, des Marocains pour la plupart, ont été rapatriés dans leur pays d’origine. Les Espagnols convertis à l’islam, eux, sont enterrés selon le rite musulman, au cimetière de la santé de Cordoue et à celui d’Almodóvar del Río.
Avec le fort taux de décès enregistré en cette période de crise sanitaire, et la fermeture des frontières, il n’y a pas d’endroits où enterrer les musulmans en Espagne. De fait, la communauté musulmane est obligée de rechercher des places un peu partout. Ainsi, rapporte Pedro Ruiz, le directeur de la compagnie du cimetière municipal de Cordoue, des cadavres sont arrivés à Cordoue, en provenance d’El Campo de Gibraltar et de Castilla La Mancha. Une trentaine d’autres, en provenance d’Algésiras, ont été enterrés à Grenade, Ceuta et Valence.
« Les cimetières en Espagne ne sont pas confessionnels. Nous avons le droit d’avoir une inhumation dans un cimetière public », précise pour sa part Isabel Romero, la présidente de l’assemblée islamique d’Espagne qui rappelle la loi 26/92 qui reconnaît aux musulmans « le droit d’être enterré en Espagne ». Selon cette loi, il suffit d’être inscrit dans une commune pour jouir de ce droit. « Même les migrants sans papiers y ont droit. Il suffit d’avoir une résidence pour réaliser l’inscription », ajoute-t-elle.