La jeune fille voilée sur son skateboard, l’œuvre inspirante d’un graffeur anglais

9:58 - October 07, 2021
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Téhéran(IQNA)-Alors qu’il arpentait les rues de Lozells, comme à l’accoutumée, Waseem Zaffar, le conseiller municipal chargé des transports et de l’environnement, n’a pu détacher son regard de l’une des nombreuses peintures géantes qui habillent, depuis peu, les murs de ce quartier populaire situé à l’ouest de Birmingham, dont il connaît les moindres recoins.

Contemplant la fresque murale inspirante, qui recouvre l’un des anciens bâtiments industriels de son arrondissement, il s’est félicité de la voir se déployer en plein centre-ville, au milieu d’une mosaïque de cultures, de religions et de traditions.

Illustrant la diversité britannique, dynamique et stimulante, et plus particulièrement l’autonomisation de la gent féminine musulmane, à travers une jeune fille voilée faisant du skateboard, l’œuvre originale réalisée par le graffeur Bunny Bread ne laisse personne indifférent dans ce quartier cosmopolite, animé et bigarré, niché au coeur des Midlands de l’Ouest.

A coups de bombes de peinture projetées avec dextérité sur un mur devenu tout un symbole, le talentueux artiste anglais brise magnifiquement les préjugés tenaces, d’où qu’ils viennent. Et ce, avec l’assentiment plein et entier des autorités locales.


Waseem Zaffar
« J’admire le travail incroyable de Bunny et de son équipe créative », s’est enthousiasmé l’adjoint au maire, Waseem Zaffar, devant la presse accourue des quatre coins du comté pour recueillir ses impressions à chaud, mais aussi celles de la population métissée de Lozells. « Unifier les diverses communautés de Lozells et utiliser l’art comme vecteur de changement, c’est un vrai challenge que Bunny a relevé haut la main ! », a ajouté ce dernier, intarissable d’éloges envers un expert en art urbain, membre du groupe « Create Not Destroy », qui puise son inspiration dans la vie réelle.

« J’étais en train de peindre en extérieur quand j’ai vu cette jeune fille passer devant moi, sur son skate. Je me suis dit aussitôt : Wow, ce n’est pas quelque chose que l’on voit souvent !», a expliqué Bunny Bread. « Elle a gentiment accepté de répondre à mes questions. Elle faisait du skate depuis 8 mois et était heureuse de le faire. J’ai proposé à ses parents de peindre sa silhouette, sans montrer son visage. La famille a aussitôt accepté, sans la moindre objection », a-t-il précisé.

Devenue l’égérie de son œuvre artistique à Lozells, c’est en apercevant, médusé, une adolescente musulmane, vêtue d’un hijab, en train de sauter joyeusement sur son skateboard que Bunny Bread a su qu’il lui fallait impérativement immortaliser cette scène extraordinaire, et son héroïne, iconoclaste sans le savoir, qui roulait allègrement sur les stéréotypes.


L’artiste graffeur Bunny Bread à pied d’oeuvre

oumma

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