L’islam est un symbole de paix et de dialogue entre les hommes, et une religion qui préconise la paix et l’amour du prochain, et embrasse l’humanité toute entière. Cependant le christianisme, comme religion dominante sur le territoire, a eu un impact sur le développement de l’islam au 21 siècle.
Nous avons interviewé Monsieur Amavi Mehoton Rodolphe, enseignant de philosophie chrétienne au collège Sainte Rita, sur l’islam en Afrique de l’Ouest.
L’islam vient du mot « salam » qui signifie la paix dans la foi au Seigneur Eternel, ordonne l’adoration d’un seul Dieu et le rejet du mal ou de l’idolâtrie. Chronologiquement l’islam est le troisième grand courant monothéiste abrahamique après le judaïsme et le christianisme, qui possèdent des éléments communs.
Pour l’islam ce qui compte est la croyance absolue en Dieu et en Son messager Mohammad (psl), et le respect des cinq piliers de la religion.
Par contre, le christianisme est basé sur la croyance en Jéhovah et au saint esprit, c’est une religion qui date de plus de 2000 ans et qui se traduit par la foi au père, au fils et au saint esprit.
Le christianisme a trois branches, les catholiques, les protestants et les orthodoxes, et respecte les mêmes principes que l’Islam, la miséricorde, la révélation, l’aumône, la prière et le jeûne, avec quelques divergences.
Oui bien sûr, les deux religions ont des points communs, d’abord elles sont des religions monothéistes. Ensuite les musulmans s’appuient sur le Saint Coran qui est « la parole de Dieu rapportée par le prophète Mohammad », un livre qui regroupe toutes les écritures, les évangiles de Jésus et la bible de Moise, et reprend les thèmes de l’Ancien testament.
Le Coran, enrichi d'un lexique de termes propres au catholicisme et à l'islam, et d'un tableau récapitulatif après chaque chapitre, est un outil précieux pour les chrétiens et les musulmans qui souhaitent un indispensable et véritable dialogue, et également pour les non-croyants.
L’histoire mondiale de l’islam depuis la fin du XIXe siècle, a été façonnée par un paradoxe apparent entre deux de ses caractéristiques les plus significatives. La première consistait à des appels persistants au renouveau, à la réforme et à l’unité des musulmans à travers le monde, vers une unification ou un dépassement des anciennes formes traditionnelles. La seconde s’est manifestée, au contraire, par une fragmentation croissante des structures d’autorité au sein de la tradition, par une prolifération de significations qui lui étaient attribuées, de pratiques adoptées pour l’incarner, et une acuité renouvelée des conflits sectaires.
C’est un paradoxe que seule peut appréhender une compréhension de l’islam en tant que pratique sociale ancrée dans les rapports entre États et religions, caractéristiques des sociétés modernes – et non de l’islam en tant que religion « médiévale » et exclusivement « résistante à la sécularisation ».
La propagation de la religion fut relayée par les Africains subsahariens eux-mêmes, (Haoussas, soninkés, Peuls, Dioulas) dans le cadre de leurs activités commerciales. Au moment où les Arabes conquirent l'Afrique du Nord, la plus grande et la plus puissante entité politique au sud du Sahara était l’empire du Ghana dont la richesse était fondée sur le commerce de l'or et du sel. L'influence de l'islam s'y est fait rapidement sentir, les commerçants se convertirent et devinrent majoritairement musulmans. Ainsi émergea une élite politique islamisée autour d'un roi resté cependant, comme sa population, animiste.
Oui absolument, malgré le nombre de dogmes ou vérités révélés par l’Islam, cette religion est pure et compréhensible, et il n’est pas nécessaire qu’un prêtre fasse des recommandations ou qu’un religieux interprète le Coran. Plus précisément au Benin qui est un pays laïc, la solidarité et la fraternité des musulmans envers nous, les chrétiens sont louables. Les musulmans respectent tous les dogmes religieux tout en gardant leurs traditions et leur culture. Cela favorise la paix et permet d’éviter toute forme de violence ou de méfaits au nom de la région.
Le djihad a joué un rôle de premier plan dans la transformation de l'Afrique à partir du XVIIIe siècle, notamment dans ses sociétés et ses structures d'État. Ces changements furent particulièrement importants durant le premier tiers du XIXe siècle, avec la mise en place de gouvernements musulmans à l'issue de luttes présentées comme des actions de djihad, qui ont notamment entraîné la formation de nouveaux États et de nouveaux empires, d'abord en Afrique de l’Ouest, puis en Afrique de l’Est, jusqu’à la mer Rouge et l’Éthiopie à la fin du XIXe siècle.
Par contre en 2001, le djihad s’est transformé négativement en « djihadisme » qui est une idéologie politique et religieuse qui prône le recours à la violence afin d’instaurer un Etat ou de rétablir une rébellion. Ce qui est interdit formellement par l’islam.
Par Mohamed Sadis, de l’Université Internationale des Ahl-ul-Bayt (Centre international d’innovation et de Technologie (YAS)