Les entrepreneuses musulmanes et une économie qui fleurit
Dans 18 pays, les femmes représentent 40 % ou plus des étudiants en sciences et technologie.
En ce qui concerne l'entrepreneuriat, l'Indonésie et la Malaisie font partie des 13 économies du monde avec un pourcentage plus élevé d'activités entrepreneuriales des femmes que chez les hommes.
D'autres pays musulmans affichent également des pourcentages élevés. Au Kazakhstan, l'activité entrepreneuriale des femmes représente 80 % de celle des hommes, tandis qu'aux Émirats arabes unis, elle est de 63 %.
DoctHers, une société pakistanaise de télémédecine visant à résoudre un problème culturel et économique, est un bon exemple. Les femmes au Pakistan sont diplômées des facultés de médecine en plus grand nombre et avec de meilleures notes que les hommes. Mais de nombreuses femmes médecins qualifiées ne pratiquent pas la médecine après le mariage, et il y a une grave pénurie de médecins dans le pays, en particulier dans les zones rurales.
C'est là qu'est intervenu « DoctHers » une startup fondée par Sara Khorram, qui fournit une formation et des compétences de base aux ménagères diplômées en médecine, puis une connexion en ligne au télétravail à temps partiel, via une plateforme vidéo.
De tels marchés numériques ont vu le jour dans le monde islamique, offrant des solutions technologiques aux contraintes culturelles et offrant de nouvelles formes de subsistance et de services aux femmes.
Samira Negm, une ingénieure vivant au Caire, a créé un programme de parking automatique « Raye7 », une application d'autopartage, pour des millions de personnes dans sa ville de plus de 20 millions d'habitants, dont les trajets pour se rendre au travail, peuvent parfois durer trois heures ou plus, dans le trafic du Caire.
Amira Azzouz est la fondatrice de « Fustany.com » au Caire, un site de mode et de style de vie pour les femmes arabes sur la santé, la beauté, la nutrition, la mode, le travail et les enfants.
Basée à Dubaï, Elissa Freiha est la co-fondatrice de « Womena », une plateforme qui met en relation des femmes investisseurs avec des entrepreneurs.
Basé à Jakarta, Diajeng Lestari, fondatrice de « Hijup.com », est une pionnière du commerce électronique de vêtements islamiques, qui rassemble les fabrications de 200 créateurs de mode et compte 1,5 million de visiteurs par mois.
Les gouvernements des économies du monde islamique doivent revoir leurs politiques dans divers domaines, notamment la numérisation, le travail, le congé parental, la garde d'enfants, la fiscalité, la sécurité, l'accès au financement et les transports, et développer de nouveaux domaines pour leur main-d'œuvre féminine, y compris les entrepreneuses.
La mondialisation et la technologie de ces dernières années ont autonomisé des millions de femmes avec des conséquences positives pour leurs familles, leurs communautés et leurs pays.
Si l'image d'un entrepreneur typique de la Silicon Valley est celle d'un jeune homme en sweatshirt à capuche, dans de nombreuses zones urbaines du monde musulman, il pourrait facilement s'agir d'une jeune femme portant un hijab.
La passion, l'énergie et la volonté de résoudre les problèmes locaux sont les mêmes.
Les gouvernements doivent maintenant reconnaître et soutenir ces nouvelles employeuses, consommatrices et contribuables, qui représentent une véritable force pour l’économie.
