Il aura fallu une faute sur la pelouse du stade Ficht pour que le racisme fasse son apparition à la Coupe du Monde. Jusqu’à ce Suède-Allemagne, le Mondial s’était déroulé dans une atmosphère cordiale et, alors que la FIFA avait pris des mesures exceptionnelles pour contrer les actes racistes, il a finalement été question de football et non de potentiels débordements qui n’ont finalement pas eu lieu. Jusqu’à cette faute de Jimmy Durmaz dans les arrêts de jeu. Alors que la Suède tient l’Allemagne en échec, un but partout, le joueur de Toulouse percute un joueur allemand. La sentence est terrible : coup-franc, puis but de la victoire de l’Allemagne.
Dans les heures qui ont suivi la rencontre, le joueur suédois à l’origine de la faute a été conspué sur les réseaux sociaux. Jusque là, rien de bien neuf. Sauf que la majorité des insultes étaient à caractère raciste, Durmaz étant d’origine araméenne. Devant ses coéquipiers, Durmaz a pris la parole pour dire : « Je suis un footballeur de haut niveau et être critiqué fait partie de notre métier et nous l’acceptons tous les jours. Mais être appelé ‘négro sanglant’, ‘kamikaze’ et que ma famille, mes enfants soient menacés de mort, c’est totalement inacceptable. »
Puis le joueur a rappelé : « Je suis Suédois et fier de l’être, je porte ce maillot et ce drapeau. » Avant de remercier les supporters qui lui avaient énvoyé des « gentils messages. » Durmaz a tenu à conclure que le racisme ne devait pas être présent dans le football et dans son pays. « On reste unis. Nous sommes la Suède », a-t-il asséné avant de crier haut et fort, selon les médias suédois : « Fuck racism ! » Originaire de la Turquie, le joueur suédois envoie là un beau message de paix à une nation qui, longtemps, a adulé son champion du ballon rond, un certain Zlatan Ibrahimovic né d’une mère croate et d’un père bosnien.
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