Le turban des mémorisateurs du Coran en Algérie une tradition de plusieurs siècles
Le port du turban par les imams et les lecteurs du Coran dans les mosquées algériennes, ressemble à la cérémonie traditionnelle d'attribution d'un grade militaire dans l'armée.
Chaque étudiant en sciences islamiques, obtient trois grades religieux, le premier, lorsqu'il mémorise l'intégralité du Coran, le deuxième, quand il a mémorisé le Coran et les hadiths du Prophète (psl), dont le livre le plus important est le livre de jurisprudence islamique « Mota Ibn Malik » , et le troisième, quand il réussit à obtenir un certificat religieux auprès de deux cheikhs qui lui permet d’émettre des fatwas.
Youssef bin Afif, imam de la mosquée Al-Kulfa dans la province d'Adrar, à 1400 km au sud-ouest d'Alger, a déclaré à ce sujet : « La cérémonie commence avec la récitation de la sourate Fath, suivie d’un poème en l’honneur du prophète (psl). Chaque étudiant apporte un sac contenant une abaya blanche, un turban blanc et un flacon de parfum. Les étudiants se présentent devant les érudits religieux et les imams, et baisent la main du cheikh auprès duquel ils ont appris le Coran. Puis les cheikhs mettent le turban sur la tête de l’étudiant qui est obligé de le porter tout au long de sa vie. La cérémonie se termine avec la récitation d'une prière pour les étudiants et le parfum versé sur les turbans ».
Le Dr Akashe Benader, professeur de religion islamique à l'Université d'Adrar, à 1400 kilomètres au sud-ouest d'Alger, déclare : « Selon les récits historiques, la tradition des turbans portés par les mémorisateurs du Coran, qui est populaire dans les mosquées de certains pays islamiques, date du deuxième siècle de l’Hégire. Les habitants de la région du Maghreb qui ne parlaient pas l’arabe méritaient d'être honorés s'ils mémorisaient le Coran, c'est pourquoi une cérémonie du turban était organisée pour eux, dans leur pays ».
