Les Talibans et le sort inconnu d'Al-Azhar à Kaboul

11:32 - September 04, 2021
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Téhéran(IQNA)-Le 15 août 2021, après la fuite d'Achraf Ghani et l'effondrement de l'armée américaine en Afghanistan, les talibanes sont entrées dans Kaboul après 20 ans d’occupation. À l'extérieur de l'aéroport et des ambassades étrangères, de longues files ont été vues de gens qui, dans la chaleur, espéraient pouvoir obtenir des visas et des vols à l'étranger.

Les écoles et centres éducatifs, les bureaux et les organisations ont été fermés, plongeant les étudiants dans la panique. Les étudiantes étaient plus inquiètes pour leur avenir car avec les talibans, l'éducation, notamment dans l'enseignement supérieur, risque d’être impossible.

Dans ces conditions, la représentation d'Al-Azhar a également été touchée, ses professeurs et enseignants sont retournés en Egypte, les cours ont été suspendus et les étudiants afghans qui y étudiaient, n'avaient plus aucun espoir de poursuivre leurs études. Il a fallu 10 jours à la délégation égyptienne pour quitter l'Afghanistan, mais ce n'est pas la fin de l'histoire, de nos jours personne ne sait quel sera l'avenir de l'Afghanistan, 10 millions d'étudiants afghans, surtout des filles, ne savent pas quel sera leur sort. Le centre d’Al-Azhar est fermé, aucune mission pour la délégation d'Al-Azhar à Kaboul n'a été définie, et les cheikhs du centre ont laissé la décision aux autorités.

Ce centre de trois étages avait été construit dans un style moderne en 2009, suite à un accord entre Al-Azhar et le ministère afghan de l'Éducation. La famille de Ramin al-Rahmani après des examens d’entrée difficiles, a envoyé son fils au centre Al-Azhar.

طالبان و سرنوشت نامعلوم الازهر در کابل

La branche d'Al-Azhar a été créée avec de nombreuses écoles et universités à Kaboul. Ramin cite son père qui disait qu'après 2001, l'éducation s'était progressivement améliorée, que les écoles françaises, allemandes et turques étaient parmi les meilleures écoles et que les filles y étudiaient alors qu'avant 2001, lorsque les talibans étaient au pouvoir, aucune fille n'allait au lycée et le nombre de filles du primaire ne dépassait pas les 9000, mais en 2003, deux ans après la chute des talibans, 2,4 millions d'étudiantes s’étaient inscrites dans les écoles, et un tiers des étudiants étaient des femmes.

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La situation en Afghanistan, a progressivement évolué. Mohammad al-Sayed Saleh, un journaliste qui s'est rendu à Kaboul en 2010 avec une délégation égyptienne, et a visité le centre d'Al-Azhar, décrivait l'Afghanistan comme un pays différent de celui des Talibans. Il écrivait que les femmes occupaient des postes importants et ne portaient plus de niqab, que le centre d’Al-Azhar était important pour les Afghans, et que de nombreux étudiants y étudiaient à cause respect dont jouissaient les érudits d'Al-Azhar dans la société afghane. Muhammad al-Sayed Saleh avait visité les mosquées de Kaboul à plusieurs reprises, où les gens écoutaient les sermons des savants d'Al-Azhar qui mettaient l'accent sur la modération dans l'Islam et ne soutenaient aucun groupe particulier. Les messages et discours des cheikhs d'Al-Azhar ne se limitaient pas au Centre Al-Azhar de Kaboul ou aux mosquées, mais étaient également diffusés sur les chaînes de télévision afghanes, et on demandait souvent à Ramin de traduire.

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Le cheikh Karam Abdul Aziz, enseignant d'Al-Azhar à Kaboul, a déclaré : « Le secret de notre popularité était notre neutralité. Nous avions des étudiants qui parlaient de politique, mais nous étions prudents afin qu'aucun problème ne se pose ».

Le cousin de Ramin, Wathiq al-Rahmani, n’a pas réussi à rejoindre Ramin en Egypte, Ramin a déclaré : « Chaque fois qu'ils m'appellent d'Afghanistan, j'ai peur de répondre et je me dis, Mon Dieu, qu'est-ce qui a bien pu se passer ? ».

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