En effet, l’assistant du maître d’ouvrage, le canadien Dessau-Sauprin, sélectionné pour suivre la procédure d’organisation du concours, a différé sa contre signature sur le rapport.
Le bureau d’études canadien veut s’assurer de la conformité du rapport avec le code des marchés publics.
« En langage diplomatique, cela signifie que le rapport n’est pas conforme à la législation. Il faut savoir que le chef de projet pour Dessau-Sauprin pour le suivi de la grande mosquée d’Alger est Serge Vezina, connu pour avoir dirigé l’étude du monument des martyrs, Riadh El Feth. Il a une réputation de rigueur et n’avalise pas n’importe quoi », explique un architecte proche du concours.
La controverse viendrait du fait que le classement proposé par le jury n’agrée pas le ministère des Affaires religieuses qui penche ouvertement en faveur d’un ouvrage traditionaliste qui souligne « l’identité culturelle et architecturale algérienne ».
Or, parmi les trois projets retenus dans le short liste de cinq, celui qui se rapproche de la vision des fonctionnaires du ministère des Affaires religieuses, appuyé par le ministre Bouabdellah Ghlamallah, n’a obtenu que le troisième rang, notamment à cause de sa « relative convenance conceptuelle » et de son coût plus élevé.
La pression de la tutelle se serait - rapporte une source sûre - exercée de plusieurs manières, notamment en demandant un audit technique avec l’arrière-pensée de faire éliminer les deux projets high tech de Architecture Studio (France) et de Atkins-ATSP (Grande-Bretagne, France, Algérie), en les faisant butter sur le test de constructibilité. L’audit aurait finalement conforté ces deux projets dans leur faisabilité, tant et si bien que le lobbying du ministère des Affaires religieuses, au profit du projet le plus classique, est devenu trop pressant pour ne pas faire dérailler la procédure de sa feuille de route juridique.
Source : elwatan