Mohammad(SAWA), le priseur d’idoles

11:56 - October 26, 2011
Code de l'info: 2212116
Article(IQNA)- L’histoire de l’étude et de la connaissance du Prophète de l’Islam va se poursuivre pour toujours, parce que la réalité du Prophète Mohammad (SAWA) en acte d’être et sa réalité prophétique sont en cours de la prééternité jusqu’à l’éternité et sont reliées à la Réalité Transcendantale.
L’Imam Moussa Sadr est l’un des chercheurs et penseurs islamologues qui, tout en connaissant les besoins du temps, ont présenté le fruit de leurs études et de leur savoir, à diverses occasions et dans des lieux variés, compte tenu de leurs interlocuteurs.
C’est pourquoi dans l’ensemble de ses discours, de ses écrits et de ses interviews, nous trouvons toujours de nouveaux points en ce qui concerne la connaissance du Prophète de l’Islam.
Ce qui va suivre est la traduction d’un article publié le 14 septembre 1960, sous le titre de « Mohammad, le priseur d’idoles » dans l’hebdomadaire d’expression arabe « An-Nahj ».
Nous espérons pouvoir dans les futures publications, vous offrir le fruit du cheminement de l’Imam Moussa Sadr vers la connaissance et l’aperception visionnaire.
L’Institut pour les études culturelles et les recherches sur l’Imam Moussa Sadr envisage de publier certains discours et articles importants de l’Imam Moussa Sadr sous forme d’une série simple et belle ayant pour titre « Rayons », afin de permettre aux volontaires d’avoir facilement accès à ses différents ouvrages.
Le texte ci-après est la traduction d’un article écrit par l’Imam Moussa Sadr et publié dans le bihebdomadaire « An-Nahj » le 14 septembre 1960, à l’occasion de l’anniversaire de la naissance du Prophète Mohammad (SAWA).
Dès l’aube de sa création, l’homme a cherché à connaître. C’est pourquoi, il a commencé à découvrir ses mystères et ceux de son milieu, et au cours des milliers d’années, il a mené des efforts navrants en quête de la réalité. Ce qui, plus que tout, l’obligeait à essayer et à penser, c’était sa crainte par rapport à son sort. Il se trouvait impuissant dans un monde redoutable dont la terre et les cieux faisaient de grands ennemis pour le dominer, sans qu’il trouvât les moyens d’y faire face. La sécurité et la stabilité étaient deux profonds motifs et deux objectifs inaccessibles, cachés dans l’énigme de la nature, derrière ses regards éblouis et craintifs. Pour la réalisation de la sécurité et du bien-être, il n’avait que deux possibilités :
1. Maîtriser la nature ;
2. S’adapter à la nature par tous les moyens.
Puisqu’à l’époque, il avait failli de réaliser le premier, il s’est donné, avec beaucoup de peine, à essayer le second. C’est pourquoi il a commencé à faire divers êtres imaginaires et se mettre à leur service. Le Coran y fait allusion, comme il a été souligné dans l’histoire des religions et des croyances.
L’ignorance, qui était à l’époque une cause justifiée, a éloigné l’homme, pendant la longue période de l’idolâtrie, de sa place élevée. Nous entendons par l’idolâtrie, en général, tous les systèmes associationistes. Le point commun entre les objets faits par l’homme et les divinités comme les corps célestes, les arbres et les animaux, c’est l’imagination issue de ces symboles, devant lesquels les hommes se montrent modestes d’une manière hypocrite, pour convaincre la raison. Comme l’homme calme ses enfants par des jeux de distraction, il a conduit son cerveau au silence.
Au cours de cette longue période dure, à cause de sa peur, il s’est prosterné devant les corps naturels dont le soleil et la lune. Il s’est penché devant les animaux et les arbres, en espérant obtenir sa nourriture. Puis il s’est prosterné devant les êtres qu’il avait incarnés dans son esprit. Il a fait ces divinités dans des temples se trouvant près de lui pour s’y réfugier quand il avait peur, ou qu’il avait besoin de quelque chose. Ces idoles ont empêché l’homme d’acquérir les sciences ou de concevoir les réalités, parce que leur sacré retenait l’homme de penser dans leur nature et leur essence. Au lieu d’analyser les événements et d’en trouver les origines, il se contentait de les considérer comme résultats des volontés sublimes. S’il lui est indispensable de leur témoigner du respect, il est plus faible d’en saisir le mystère.
Il n’osait donc pas se libérer de la domination d’une classe de gens qui se donnaient le même sacre que les divinités. Il croyait que la situation du monde était inchangeable. Ce sont les systèmes sacrés qui ont créé les problèmes et qui jouent de son sort, et puisqu’il n’avait rien à l’égaler, à cause de faiblesse et de ses souffrances, il s’est approché d’eux. Ce système associationiste était au service des idoles humaines comme les nobles, les rois, les princes et les riches. En outre, l’homme croyait en toute sorte de superstitions. Celles-ci étaient basées sur une philosophie faible liée aux apparences de la nature. Il considérait comme néfaste la conjonction de la lune et du Scorpion et cessait de travailler. Il avait peur d’un mal envoyé par Dieu, parce que pendant cette période, à Dieu ne plaise, le Seigneur est troublé et exposé aux crises nerveuses. Il adorait également des idoles d’habitude et de tradition. Ces habitudes et traditions présentaient des chaînes lourdes qui ont joué le rôle le plus important dans le figement de l’homme et dans ses attardements. Sa nature présentait la plus grande idole, et il est possible qu’elle le reste encore. Il l’adorait et ne voyait rien que par son œil. La vérité était ce que sa nature disait, même s’il était faux, et le faux était ce qu’elle disait même s’il était vrai.
Voilà la situation de l’homme au cours des hauts et des bas de l’histoire et c’est ainsi que les sociétés ont été formées. A cette époque-là l’homme avait des vertus. L’une des vertus de l’homme c’était d’être conscient de ses expériences et de profiter d’elles. Petit à petit, il a fait des progrès en s’appuyant sur des lois évidentes, lois que nous appelons divines et les autres, matérielles. Après l’apparition de la philosophie de manière solide et sûre, les philosophes ont lancé le slogan de la liberté de l’homme de ses propres chaînes, appelant les hommes à briser leurs diverses idoles, mais les rétrogrades et les marchands d’idées les ont accusés d’athéisme et de mécréance, rendant ainsi inefficace leur appel en les isolant. Ce qui a contribué à l’isolement des philosophes, c’est qu’ils s’adressaient à la raison et non pas au cœur. Cette langue agit sur peu de gens et peu de gens y répondent.
C’est pourquoi, seule l’intervention du Seigneur Glorifié pouvait assurer le progrès social et la perfection de l’homme.
Au niveau de l’efficacité, la mission des prophètes était totalement différente de celle des philosophes. Parce que les prophètes s’adressaient à la raison de l’homme dans le cadre de sa conscience. La religion, d’après les spécialistes inspirés par le Prophète, est « une nature qui relie l’homme de son Créateur » et l’appel divin commence par cette même nature. Cette vision était l’élément le plus important dans le succès des prophètes dans leur mission juste. La relation innée entre l’homme et son Dieu facilitait la mission des prophètes, alors qu’elle ne jouait aucun rôle dans celle des philosophes.
Les philosophes étaient seuls et vulnérables, alors que les prophètes se trouvaient dans les profondeurs des sentiments sacrés et authentiques des hommes. A chaque fois que les gens leur témoignaient de l’injustice pour sauvegarder la tradition ou une chose héréditaire, l’appel trouvait son chemin vers leurs cœurs par la porte de la foi en Dieu.
Tous les prophètes ont une même mission et la différence qui les sépare vient de la période où ils vivaient, vu l’évolution. L’essence de la révolution des prophètes contre l’idolâtrie, reste la même au cours des différentes périodes, parce qu’ils sont des dirigeants libérateurs, dans la signification la plus exacte que nous retenons aujourd’hui de ces deux termes à savoir « dirigeant » et « libérateur ». Il n’est pas extravagant de dire que le Prophète Mohammad (SAWA) est le plus grand des prophètes et sa révolution, la plus grande des révolutions. C’est l’expression réelle de cette révolution et les résultats de cette révolution et l’histoire l’ont prouvé.
Dans ce texte, nous avons pour tâche de montrer la grandeur du Prophète en citant quelques-unes de ses œuvres héroïques visant à libérer l’homme des jougs et des idoles pour le conduire vers un monde meilleur.
Un : Le Prophète a lancé son appel à l’unicité de Dieu, dans un monde où il existait différentes sectes et tendances. Dans ce monde on avait fait des dieux ignorants qui étaient des gouffres de divergences, de scandales et d’ignorance. Au cours de sa mission libératrice, le Prophète de l’Islam, dévoué et patient, s’est heurté à des difficultés à propos desquels il a dit : « Aucun des prophètes n’a subi autant de difficultés que moi. »
En rejetant le polythéisme et en dénonçant l’idolâtrie, il a lancé son appel, pour approfondir ce large principe de sa mission qu’est le monothéisme. Jusqu’à ce qu’au jour de la conquête, sa victoire glorieuse a atteint son apogée et il a élevé Ali, l’honnête homme de l’Islam sur ses épaules. Par cette victoire, le Seigneur l’a privilégié. Ce jour-là, Ali (as) a placé ses mains au-dessous de la plus grande idole, Hobal ravaudée à un œil, pour la déraciner. Il a également éliminé les petites idoles pour mettre ainsi un terme à l’associationnisme.
Dans sa lutte contre l’associationnisme, le Prophète ne s’est pas contenté d’éliminer ses exemples, mais il l’a combattu dans ses principales bases à savoir les cœurs, et a essayé de les purifier des soucis et des tentations. Le Prophète dit : « L’associationnisme est plus voilé que le mouvement d’un fourmi noir sur une pierre dans la nuit obscure. »
Quel motif plus fort que le sentiment du danger de suivre l’associationnisme et de le combattre sur les chemins obscurs et dans les nids cachés et quel meilleur sentiment que celui du danger qui s’est caché dans les cœurs ?
Au 9e an après l’hégire, le Prophète a envoyé au Yémen, une mission composée d’Ali (as) et d’Abi Bakr, avec quelques versets de la sourate « Bara’at ». De la part du Prophète, l’honorable Ali a annoncé à la cour du Yémen, le déclenchement d’un combat contre l’hérésie, combat où la clémence et l’indulgence n’auraient pas lieu. Ils ont baissé le soleil et la lune, de la Trône divine à la servitude pour Dieu. Il a dit : « Le soleil et la lune et les autres créatures obéissent à l’ordre divin et si Dieu veut leur accorder un profit, l’homme en bénéficiera davantage. »
Au cours de sa mission, le Prophète n’a témoigné de faiblesse, ni de souplesse, devant les tromperies et les menaces, et a résisté devant elles, en disant :
« Je jure que si vous placez le soleil dans ma main droite et la lune dans ma main gauche, pour que j’interrompe ma mission, je ne l’accepterai pas jusqu’à ce que ma mort arrive. »
Ce qu’ont raconté Tabari et Ibn Hajar sous le titre du mythe Qaraniq, est bien extraordinaire. Pour démontrer qu’il est infondé, il suffit de le comparer avec la mission et la tradition du Prophète. Ils ont raconté qu’en l’an 5 de l’hégire, se multiplièrent les pressions exercées sur les musulmans. Le Prophète a finalement ordonné à un groupe de musulmans d’émigrer en Egypte. Le Prophète espérait la révélation d’un verset qui lui permettrait de traiter avec bonté les oppresseurs et leurs idoles. Puis la sourate « Etoile » a été révélée. Le Prophète l’a lue pour le peuple. En arrivant à ces deux versets :
أَفَرَأَیْتُمُ اللاتَ وَالْعُزَّىوَمَنَاةَ الثَّالِثَةَ الأخْرَى Et bien, les voyez-vous ? Lât et Uzza, ainsi que Manât, cette troisième autre.
Il lui a été insufflé et il a dit : تلك الغرانيق العلی و منهن الشفاعه ترتجی
Ils sont des êtres élevés et on attend leur intercession.
Les polythéistes étaient contents, parce qu’ils se sont aperçus que le Prophète témoignait du respect envers leurs dieux et les associait au Seigneur dans l’accomplissement des affaires. Ils ont relaté qu’après la révélation, pendant la nuit où le Prophète était seul, il s’est repenti et a eu du remords, estimant que ce qu’il avait prononcé était méprisable, alors il retourna les choses dans l’état initial.
Une courte réponse à ce mythe :
1. Dans le document de ce récit, il y a le nom d’un Mohammad ibn Kaab qui n’était pas encore né au moment où la sourate « Etoile » a été descendue. Il est né deux ans avant le décès du Prophète. De même parmi les transmetteurs, il y a un qui était émigré en Abyssinie. Mohammad ibn Qeys est l’un d’eux. Il n’existe un seul transmetteur qui soit présent au moment de cet événement.
2. Boukhari et Derami et les autres spécialistes du hadith et biographes ont parlé des prosternations du Prophète au moment de la lecture de la sourate « Etoile », sans faire allusion au récit Qaraniq.
3. Qazi Ayaz a précisé que le récit Qaraniq était forgé par les athées, et les juristes musulmans et un groupe de spécialistes de hadith ont admis son point de vue.
4. Même si on renonce à ce qui vient d’être dit, le Coran affirme que l’histoire était fausse. Les versets de la sourate « Etoile » se moque clairement de Lât et de Manât. Le Coran dit :
إِنْ هِیَ إِلا أَسْمَاءٌ سَمَّیْتُمُوهَا أَنْتُمْ وَآبَاؤُكُمْ مَا أَنْزَلَ اللَّهُ بِهَا مِنْ سُلْطَانٍ إِنْ یَتَّبِعُونَ إِلا الظَّنَّ وَمَا تَهْوَى الأنْفُسُ وَلَقَدْ جَاءَهُمْ مِنْ رَبِّهِمُ الْهُدَى
Ce ne sont que des noms, que vous avez nommés, vous et vos ancêtres, sans que Dieu ait fait descendre d’autorité à leur sujet. Ils ne suivent que la conjecture ainsi que ce qui passionne les âmes ! cependant que de leur Seigneur leur est venue, très certainement, une guidée. (53 : 23)
Comment ce verset peut être en accord avec ce récit ? Le Seigneur dit au début de la sourate :
وَالنَّجْمِ إِذَا هَوَىمَا ضَلَّ صَاحِبُكُمْ وَمَا غَوَى وَمَا یَنْطِقُ عَنِ الْهَوَى إِنْ هُوَ إِلا وَحْیٌ یُوحَى عَلَّمَهُ شَدِيدُ الْقُوَى
Par l’étoile quant elle tombe ! Votre camarade ne s’égare ni n’erre ; et il ne parle pas non plus d’impulsion : ce n’est là que révélation révélée. Un fort en fait de puissance l’a enseigné. (53 : 1-5)
Deux : Le Prophète a débarrassé les gens d’une Divinité imaginaire. Pour la première fois dans l’histoire, il a libéré la pensée d’une meilleure façon et a ouvert, des ruines des idoles, un chemin vers la science. Les mers, les montagnes et les étoiles n’étaient plus des domaines auxquels la pensée ne pouvait s’approcher que par de lourdes chaînes de sacre. Le Prophète a appelé les musulmans à acquérir les sciences pour en profiter dans l’intérêt des hommes. Il les a invité à ouvrir les portes de la nature à l’aide de la réflexion et de l’expérience. Il leur a ordonné d’acquérir les sciences même si elles se trouvent en Chine. Il a ordonné de chercher à apprendre les sciences du berceau jusqu’à la tombe. Le Prophète a fermé le chemin aux charlatans et superstitieux, ne permettant aux hommes simples d’accepter les idées ambiguës dans une couverture de sacré et de peur, comme il était le cas en Europe. Pendant le Moyen Age, les savants et les hommes libres ont subi les plus durs châtiments. L’histoire de Galilée, de Copernic et de Descartes et des centaines d’autres savants n’est pas encore éliminée des mémoires.
Trois : Pour instaurer un monde uni et la meilleure communauté, le Prophète a éliminé toutes les limites dans une étendue sans précédente et exceptionnelle. Il a d’abord annoncé qu’un système corrompu est le résultat direct du comportement humain. Si l’homme veut un système meilleur, il l’obtiendra. Il a dit :
إِنَّ اللَّهَ لا یُغَیِّرُ مَا بِقَوْمٍ حَتَّى یُغَیِّرُوا مَا بِأَنْفُسِهِمْ
« En vérité, Dieu ne change rien, en un peuple, tant qu’ils n’ont rien changé en eux-mêmes. »(13 : 11)
De même il a dit :
ظَهَرَ الْفَسَادُ فِی الْبَرِّ وَالْبَحْرِ بِمَا كَسَبَتْ أَیْدِی النَّاسِ لِیُذِيقَهُمْ بَعْضَ الَّذِی عَمِلُوا لَعَلَّهُمْ یَرْجِعُونَ
« Le désordre est apparu sur la terre et dans la mer à cause de ce que les mains des gens se sont acquis, afin que Dieu leur fasse goûter partie de ce qu’ils ont œuvré. Peut-être reviendraient-ils ? » (30 : 41)
Il a précisé que là où on remarque l’injustice, il faut révolter contre elle et appeler les gens à faire face aux injustes et aux oppresseurs. Et il a indiqué :
وَلا تَرْكَنُوا إِلَى الَّذِينَ ظَلَمُوا فَتَمَسَّكُمُ النَّارُ وَمَا لَكُمْ مِنْ دُونِ اللَّهِ مِنْ أَوْلِیَاءَ ثُمَّ لا تُنْصَرُونَ
« Et ne vous appuyez pas sur ceux qui prévariquent : le Feu, alors, vous atteindrait. Il n’y aura cependant pas de patrons pour vous contre Dieu. Puis vous ne serez pas secourus. » (11 : 113)
Il a de même établi l’égalité entre les droits et les obligations. Il n’existe alors pas de différences entre les hommes, sauf au niveau de la science, de l’action et de la vertu. Dans l’hiérarchie des hommes, la race et la richesse n’a aucune place, ni valeur. Les rois et les dirigeants, comme les autres, n’ont aucun pouvoir devant Dieu.
قُلِ اللَّهُمَّ مَالِكَ الْمُلْكِ تُؤْتِی الْمُلْكَ مَنْ تَشَاءُ وَتَنْزِعُ الْمُلْكَ مِمَّنْ تَشَاءُ وَتُعِزُّ مَنْ تَشَاءُ وَتُذِلُّ مَنْ تَشَاءُ
« Dis : O Dieu, maître de royauté, Tu donnes la royauté à qui Tu veux, et Tu arraches la royauté de qui Tu veux ; et Tu donnes puissance à qui Tu veux et Tu humilies qui Tu veux. » (3 : 26)

Moerry (que Dieu lui accorde ses Miséricordes) dit : « Je déteste les chefs, parce que moi et eux, nous sommes les serviteurs de notre Créateur. »
Il convient de faire allusion à l’accent mis sur la nécessité pour les riches de briser l’idole de la richesse, parce que les passionnés de la richesse espéraient que la révélation descendrait à l’arabe Qaroun, à Valid ibn Moqayrah ou à son ami Oumrat ibn Massoud Saqafi. Le Coran dit :
وَقَالُوا لَوْلا نُزِّلَ هَذَا الْقُرْآنُ عَلَى رَجُلٍ مِنَ الْقَرْیَتَیْنِ عَظِيمٍ أَهُمْ یَقْسِمُونَ رَحْمَةَ رَبِّكَ نَحْنُ قَسَمْنَا بَیْنَهُمْ مَعِيشَتَهُمْ
“Et ils disent : Pourquoi n’a-t-on pas fait descendre ce Coran sur un haut personnage de l’une de ces deux cités ? Quoi ! Est-ce eux qui distribuent la miséricorde de ton Seigneur ? C’est Nous qui distribuons chez eux leurs vivres. » (43 : 31)
Quatre : Le Prophète (SAWA) s’oppose avec insistance aux dieux associationnistes, qu’ils soient des pierres ou des êtres humains ; il en montre l’entité et démontre qu’ils sont dépourvus de fondement et il les vainc en les dévalorisant.

یَا أَیُّهَا النَّاسُ ضُرِبَ مَثَلٌ فَاسْتَمِعُوا لَهُ إِنَّ الَّذِينَ تَدْعُونَ مِنْ دُونِ اللَّهِ لَنْ یَخْلُقُوا ذُبَابًا وَلَوِ اجْتَمَعُوا لَهُ وَإِنْ یَسْلُبْهُمُ الذُّبَابُ شَیْئًا لا یَسْتَنْقِذُوهُ مِنْهُ ضَعُفَ الطَّالِبُ وَالْمَطْلُوبُ
« Ho les gens! Voici frappe une parabole: écoutez-la: Non, ceux que vous invoquez en dehors de Dieu ne créeront jamais une mouche, quand même ils s’uniraient pour cela. Et si la mouche les dépouillait de quelque chose, ils ne sauraient pas le lui reprendre. Que faibles, le chercheur et le cherché ! » (22 : 73)
Il se peut que le récit d’un arabe bédouin soit la chose la plus signifiante, récit relaté du Prophète pour éliminer la peur des gens et briser la grandeur du faux chez eux. Un nomade a ajouté foi en la grandeur du Prophète par l’étonnement et par la peur, comme les serviteurs devant les rois. Le Prophète lui a dit tendrement : « Je suis l’enfant d’une femme qorayshite qui mangeait de la viande de mauvaise qualité. »
Cinq : La position prise par le Prophète vis-à-vis de l’ornithomancie, le présage et l’astrologie n’était pas moins dure que sa lutte contre les autres illusions et superstitions. Dans certaines guerres, on empêchait le Prophète de partir pour le combat sous prétexte de mauvais augure, mais le Prophète partait en guerre et transformait le mauvais augure en le bon, en disant : « Il n’existe ni le mauvais augure, ni l’hostilité. » Il indiquait : « Ne témoignez pas d’hostilité envers les jours, sinon ils seront contre vous. » Il a dit encore :
« Celui qui ajoute foi en une pierre, le Seigneur la lui optera comme compagnon. »
Six : Le Prophète avait la même attitude face aux coutumes et aux traditions. Il présentait la tradition des gens du passé sous l’ombre des évolutions de l’époque. Alors il ne faut pas faire des traditions une idole ou un Dieu pour les sacraliser. Dans l’affaire de Zeyd, son fils adoptif, et de Zeynab, fille de Jahch, sa cousine, il a communiqué facilement une loi islamique pour nier l’une des traditions les plus dangereuses et les plus difficiles. Il convient de se référer à ce sujet à l’exégèse de l’Imam Cheikh Mohammad Abdoh et les autres pour s’informer en détail de la sagesse de la législation contre l’idole de la coutume en cette affaire.
Sept : Seul reste une idole plus grande à savoir l’orgueil. Il est dit qu’il a qualifié la libération de ce défaut, du « Plus grand djihad ». Dans le Saint Coran il est dit :
أَفَرَأَیْتَ مَنِ اتَّخَذَ إِلَهَهُ هَوَاهُ وَأَضَلَّهُ اللَّهُ عَلَى عِلْمٍ وَخَتَمَ عَلَى سَمْعِهِ وَقَلْبِهِ وَجَعَلَ عَلَى بَصَرِهِ غِشَاوَةً فَمَنْ یَهْدِيهِ مِنْ بَعْدِ اللَّهِ أَفَلا تَذَكَّرُونَ
« Et bien, le vois-tu celui qui prend sa possession pour son dieu? Si Dieu l’égare sciemment et scelle son ouïe e son cœur et étend un voile sur sa vue, qui donc peut le guider, après Dieu ? Eh bien, ne vous rappellerez-vous pas ? »
captcha