Nous sommes tous les mêmes, et à la fois, nous sommes différents », pense Ihsane Haouach, 30 ans, qui a décidé d’aller à la rencontre des Bruxelloises qui ont fait le choix de porter le foulard et de les écouter raconter leurs parcours. Pour cela, elle s’est associée à Mohamed Ouachen, réalisateur et comédien de profession. « Ce qu’on souhaite est de déconstruire les préjugés à travers la culture, c’est-à-dire ce que nous avons tous en commun », explique le quadragénaire qui capture ces moments. Tous les mois, une vidéo d’une minute et demie présentant une Bruxelloise voilée est publiée sur la page. Elles sont architectes, chefs d’entreprise, avocates, sociologues, mères au foyer, étudiantes, humanistes… La page a rapidement suscité l’intérêt d’un large public. Elle compte désormais pas moins de 1.500 mentions « j’aime ».
« Pendant longtemps, la femme voilée était associée à l’image de l’épouse soumise qui reste enfermée chez elle. Aujourd’hui, la femme voilée est, pour certains, synonyme d’immigration », regrette Mohamed qui estime que les médias ont une part de responsabilité dans cette problématique. Ihsane complète en disant qu’à l’époque, les femmes faisaient profil bas et supportaient les discriminations pensant qu’elles rentreraient dans leur pays d’origine. « On parle actuellement de femmes voilées nées en Belgique qui n’ont qu’une seule envie : être regardées comme tout autre Bruxellois. Voilà leur revendication. »
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