Des musulmans américains fabriquent des masques en signe de solidarité nationale

10:33 - April 07, 2020
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Téhéran(IQNA)-Dans la petite ville pleine de charme de Prior Lake, au cœur d’une Amérique touchée de plein fouet par la pandémie de Covid-19 (plus de 321 000 malades et 9 648 décès), la communauté musulmane locale, pleine de ressources, réussit à faire d’une pierre deux coups.
Alors que l’heure n’est plus aux fanfaronnades de Donald Trump sur le perron de la Maison Blanche, mais à des prévisions très alarmistes, les fidèles de cette localité du Minnesota, qui se heurtent désormais aux portes closes de leur mosquée, oeuvrent en parfaite communion d’esprit à l’effort de solidarité nationale.
 
Si le terrible fléau qui sévit sur les vastes étendues américaines les empêche temporairement de se recueillir ensemble, dans la quiétude de la Maison de Dieu, la confection de masques faciaux non-médicaux les fédère à nouveau, tout en leur permettant de vivre pleinement leur foi. Une foi qui déplace les montagnes et dont ils ont à cœur de mettre en pratique la quintessence des valeurs humanistes.
 
Sous l’impulsion du Dr Ayesha Rashid et de l’imam de la Masjid Hamzah al-Mahmood, plus de 40 familles se sont portées volontaires pour fabriquer, chacune dans l’intimité de son foyer mais en connexion permanente grâce à la magie du Net, plus de 2 000 masques destinés aux patients contaminés ainsi qu’aux personnels non-soignants des hôpitaux du comté.
 
Des masques dont le besoin criant s’est fait très vite ressentir et sur lesquels l’estampille « fait maison » est apposée fièrement, avec le sentiment gratifiant du devoir accompli.
 
A Prior Lake, depuis plusieurs jours et sans discontinuer, les machines à coudre tournent à plein régime dans les maisonnées musulmanes ! Conformément au souhait de l’imam cheikh Muhammad Faraz, les membres de chaque famille s’investissent sans compter dans la réalisation de ce grand projet d’utilité publique, aux côtés des épouses et mères. Cette ardeur collective à la tâche dépasse même toutes ses espérances, et ce, pour sa plus grande joie.
 
« Sans mosquée pour communier ensemble, nous avons tous éprouvé le besoin impérieux de nous réunir autour de cette production de masques si nécessaire, en ces circonstances si difficiles », a confié cheikh Muhammad Faraz. « Je dirais même que ce qui nous rassemble aujourd’hui resserre nos liens comme jamais. C’est formidable et très inspirant de voir les familles travailler ensemble avec une telle énergie, les maris, les enfants et les épouses et mères ! », a-t-il ajouté non sans émotion.
 
« C’est rien de moins qu’un vrai petit miracle ! Tout a commencé avec une seule famille, et puis très vite 10 l’ont rejointe, puis 20, et maintenant nous en sommes à plus de 40 familles ! », s’est exclamée Ayesha Rachid, l’un des fers de lance de l’opération. Médecin de son état, elle ne cache pas son admiration devant les efforts déployés par ses coreligionnaires.
 
Si l’huile de coude ne constitue pas l’antidote au virus qui n’épargne aucune contrée, elle peut en tout cas contribuer à fabriquer l’un des boucliers protégeant de sa dangerosité. Et c’est peu dire que les musulmans de Prior Lake, plus soudés que jamais, ne lésinent pas dessus…
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