Palestine occupée : l’une des plus anciennes mosquées du monde découverte à Tibériade

9:27 - January 26, 2021
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Téhéran(IQNA)-Les fondations de l'édifice, qui datent du 7e siècle de l'ère commune, ont été trouvées sous une autre mosquée du 8e siècle, construite au début de la période islamique.

Selon Thé Times of Israel, les archéologues ont déterminé que des fondations découvertes sous une ancienne mosquée de Tibériade étaient issues d’une mosquée encore plus antique. Il s’agit, en fait, de l’un des lieux de culte musulmans les plus anciens dans le monde jamais étudié par les chercheurs, a noté l’université Hébraïque.
 
C’est le mode de construction inhabituel de cette structure ancienne qui a permis à Katia Cytryn-Silverman, archéologue, de conclure qu’elle avait probablement été construite pendant le septième siècle.
 
Cytryn-Silverman, de l’université Hébraïque, a dit que c’était la première fois dans le monde que des fouilles pourraient être faites dans une mosquée aussi ancienne. D’autres lieux de culte construits pendant la même période sont encore utilisés ou des mosquées ont pu être édifiées sur leurs fondations, ce qui empêche toute recherche.
 
Il a été difficile de savoir exactement à quoi ressemblaient les bâtiments d’origine, a indiqué Cytryn-Silverman dans un communiqué de presse de l’université.
 
La découverte d’un bâtiment aussi ancien offre une opportunité rare d’examiner ses fondations originales.
 
Cytryn-Silverman a estimé que la mosquée faisait 22 mètres sur 49 mètres, avec une cour – ce qui la rend plus petite que la mosquée légèrement plus récente qui a été construite par dessus, et qui faisait 78 mètres sur 90 mètres. Elle avait été construite cent ans plus tard, entre l’an 720 et l’an 740 de l’ère commune.
 
Un indice permettant de déterminer la date de la construction de la mosquée la plus ancienne a été trouvé dans la terre utilisée pour les fondations, qui avait été amenée d’un autre site. En consultant un archéologue au Yémen, Cytryn-Silverman a été encore davantage convaincue que « la technique de construction employée pour l’ancienne mosquée qui se distingue par un style simple et pragmatique, tout à fait atypique dans la région, était apparemment arrivée en Palestine au début de la conquête arabe, au septième siècle ».
 
Elle a expliqué que la technique elle-même provenait très certainement de la péninsule arabe.
 
Cytryn-Silverman a présenté ses conclusions au début du mois lors d’une conférence conjointement organisée par l’université Hébraïque et l’institut Ben-Zvi pour célébrer le 2000e anniversaire de la fondation de Tibériade. Le lieu de culte est dorénavant connu sous le nom de mosquée Al-Juma (vendredi), tirant son nom des sermons du vendredi qui avaient pu être prononcés lorsqu’elle était encore utilisée.
 
Il ne reste aujourd’hui que les fondations les plus basses de l’ancien bâtiment, et il a fallu des années d’études avant de comprendre la signification du site et pour que les archéologues puissent déterminer les années d’activité de la mosquée à partir des pièces et des morceaux de poterie découverts sur les lieux.
 
La présence de ces vestiges – la mosquée se trouve dans le sud de Tibériade, à proximité du mont Bérénice – était connue depuis 1952, même si les spécialistes avaient initialement pensé qu’ils provenaient d’un marché de l’ère byzantine.
 
Cytryn-Silverman a commencé à fouiller le site en 2009 et elle a pu déterminer ainsi que la structure qui se trouvait en son centre était une mosquée du 8e siècle. D’autres études ont ensuite établi que, sous le lieu de culte, se trouvaient les fondations d’une mosquée encore plus ancienne.
 
Au 7e siècle, suite aux conquête arabes dans la région, la ville de Tibériade était devenue la capitale de Jund al-Urdun, district militaire jordanien, et elle s’était transformée en centre politique et économique.
 
Le site est proche des vestiges d’une église byzantine qui avait été utilisée du 5e au 10e siècle et qui, selon les archéologues, était la plus grande de toute la Galilée. Ils pensent qu’une grande synagogue avait pu se tenir à ses côtés.
 
« C’était un secteur où se côtoyaient de multiples confessions et c’est un symbole très émouvant de coexistence régionale », dit Cytryn-Silverman dans le communiqué. « Il est important de se souvenir qu’on considère que c’est à l’époque où ces structures monumentales se dressaient dans le centre de la ville, à l’époque où ces lieux de culte étaient en activité, que la ville a été à son apogée. La période avait été marquée, ici, par une activité juive restée célèbre et impressionnante … avec notamment l’écriture du Codex d’Alep au 10e siècle », ajoute-t-elle.
 
Les fouilles vont reprendre très vite sur le site de la mosquée lors de travaux menés en collaboration par l’université Hébraïque et l’Institut protestant d’archéologie allemand, sur le mont des Oliviers.
 
La mosquée la plus ancienne à avoir fait l’objet de fouilles, jusqu’à présent, avait été découverte en Irak, à Wasit, et elle avait été construite en l’an 703, a noté Cytryn-Silverman. Mais la mosquée de Tibériade est plus vieille de plusieurs décennies.
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