L’épreuve de Gaza pour tester notre sens moral et notre humanité
Ahmad Amara, défenseur des droits humains et diplômé d’un doctorat conjoint en histoire et études hébraïques et juives, à l'Université de New York, dans une note qu'il a publiée, faisant référence aux problèmes moraux dans la guerre de Gaza, a déclaré : « Gaza n'est pas seulement la plus grande prison à ciel ouvert, mais est aussi un laboratoire pour tester nos valeurs humaines. Cet article est une déclaration claire et une tentative de légitimer et d’entendre des voix qui ne sont pas souvent entendues ».
75 ans de « Nakba »
Près de 70 % des habitants de la bande de Gaza sont des réfugiés palestiniens qui ont perdu leur foyer et leur patrie, il y a non pas 2 000 ans, mais il y a 75 ans. Vivant à quelques kilomètres de là, ils ont grandi en surveillant leur maison. Lors des funérailles d'un Israélien tué en 1956 dans un kibboutz (ferme communale) de la région de Nahal Oz, près de Gaza, Moshe Dayan, alors chef d'état-major de l'armée israélienne, a exprimé l'une des raisons de la colère et de la haine des Palestiniens, et déclaré : « Pourquoi nous détestent-ils ? Depuis huit ans, ils sont dans les camps de réfugiés à Gaza, et nous avons fait des terres et des villages où eux et leurs pères vivaient, notre propriété, sous leurs yeux. Nous devons chercher chez nous, la raison de l’assassinat de cet Israélien ».
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C’est le projet colonial et la poursuite de la Nakba qui ont créé la violence actuelle. Les réfugiés palestiniens se sont vu refuser toute possibilité de reconstruire une nouvelle vie. Cette situation désespérée s’est aggravée après 2006, lorsqu’Israël a renforcé le blocus de Gaza, au point de limiter le nombre de calories que les habitants de Gaza pouvaient consommer, ainsi que leur capacité à se déplacer, travailler ou rêver.
Cette situation à Gaza, à la veille du 7 octobre, jour du début de l'opération Tempête Al-Aqsa, n’est pas une situation pacifique que le Hamas a violée. Cette situation peut paraître plus ou moins pacifique du côté d'Israël, mais pas du côté de Gaza.
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L’épreuve de Gaza pour tester notre moralité et notre humanité
Le 7 octobre, le Hamas a traversé la frontière, contrôlé et assiégé les maisons et les colonies israéliennes. Le Hamas a semé la terreur parmi les Israéliens pendant une journée, un sentiment que les Palestiniens de Gaza connaissent mieux que personne. Ces combattants palestiniens âgés d’une vingtaine d’années, avaient cinq à dix ans, lorsque le siège israélien a commencé, ils ont survécu à quatre guerres majeures à Gaza (2008, 2012, 2014, 2021) et ont été témoins de ces destructions massives et de ces assassinats.
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Une moralité perdue avec l'aide des médias
Je ne pense pas que nous puissions même imaginer une telle vie et les conditions qu'elle a créées, ni ses conséquences morales. Que dire de la prochaine génération de Palestiniens qui a connu la guerre et les destructions actuelles à Gaza ? Quel choix auront-ils ? Doivent-ils se soumettre à la volonté politique d’Israël ou y résister ? Devraient-ils accepter l’humiliation et la dépossession continue, et regarder Israël envahir leurs terres, leurs maisons et leur vie ?
Presque tous les Israéliens veulent détruire le Hamas et Gaza, et les grands médias internationaux ont accepté le récit israélien accusant le Hamas d’un terrorisme de type ISIS, consistant à décapiter des enfants, puis ils ont déclaré que c’était un mensonge.
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Nous pouvons voir des dizaines de vidéos où les militants palestiniens assurent aux otages, qu'ils ne seront pas blessés et que les femmes, les enfants, les personnes âgées et les handicapés ne seront pas tués. Bien sûr, cela ne signifie pas qu’il n’y a pas eu de victimes civiles, mais cela dresse certainement un tableau moral et de guerre, plus complexe que l’image dominante des médias israéliens ou les propos de Biden selon lesquels les Palestiniens sont assoiffés de sang et veulent tuer les Juifs.
Le soutien à Israël est la fin de la moralité
L'Organisation de libération de la Palestine a adopté un programme de résistance populaire non violente, et a appelé la communauté internationale à forcer Israël à s'asseoir à la table des négociations, mais Israël continue à étendre activement ses colonies et à dominer les terres et le peuple palestiniens.
Une épreuve appelée Gaza pour tester la moralité humaine
Cette semaine, les dirigeants, sionistes et internationaux, ont annoncé à plusieurs reprises, que le Hamas avait commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, et que cette attaque (L’Opération Al-Aqsa) constituait une violation du droit international. Or, en réalité, le fait de prendre délibérément pour cible des civils constitue une violation flagrante du droit international et est un crime de guerre.
La Commission Goldstone de l'ONU, lors de son enquête sur la guerre de 2008-2009 à Gaza, a trouvé des preuves solides de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, et a appelé à ce que les auteurs soient punis. Cependant, ni les Nations Unies ni la Cour pénale internationale n’ont réussi à apporter leur soutien aux Palestiniens, ni à répondre à leurs revendications politiques.
Les résolutions de l'ONU sur la création de l'État palestinien en 1947, sur le droit au retour en 1948, ou sur le retrait d'Israël des territoires palestiniens occupés, n'ont pas été mises en œuvre.
Nous avons vu la semaine dernière, comment soutenir les Palestiniens ou exiger la fin de l’occupation peut conduire à des accusations d’antisémitisme et même à des poursuites.
Notre position envers Gaza est un test pour évaluer nos valeurs et notre supériorité morale ».
