Contribution des musulmans au développement social et économique du Yorubaland

11:31 - October 25, 2024
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IQNA-Le Yorubaland est l'une des régions culturelles et ethniques importantes du Nigeria, qui appartient au peuple Yoruba.

Cette région est principalement située au sud-ouest du Nigeria et comprend le Lagos, l’Oyo, l’Ibadan, l’Ilorin et le Kwara.

Les Yorubas ont une histoire, une langue et une culture particulièrement riches. La langue yoruba est l'une des langues officielles du Nigeria et occupe une place particulière dans la littérature, la musique et les arts visuels de cette nation. La culture yoruba comprend des traditions religieuses et des cérémonies spéciales liées à la culture africaine et aux rituels autochtones.

L'Islam au pays Yoruba

La présence de l'Islam en terre Yoruba, est un témoignage de l'histoire riche et vibrante de cette partie du territoire nigérian, qui remonte à plusieurs siècles et s'est formée sous la profonde influence du commerce, de la migration et des efforts désintéressés des premiers érudits et prédicateurs islamiques. Les chercheurs attribuent l’émergence de l’Islam dans le pays Yoruba au 14ème siècle après JC.

L’émergence de l’Islam dans cette région, n’a pas seulement été l’introduction d’une nouvelle religion, mais aussi le début d’une période de transformation qui a modifié le paysage intellectuel, social et culturel de la société yoruba.

Les enseignements islamiques étaient accompagnés de connaissances dans divers domaines, notamment la science, la philosophie et la gouvernance, selon le Coran et les Hadiths.

Dans des villes comme Lagos, Ibadan, Ilorin et Oyo, l’islam a créé des centres d’apprentissage et culturels. L'influence de l'Islam a été bien accueillie par les rois Yorubas qui ont sollicité les conseils et l'orientation des religieux dans le domaine de la gouvernance. Ces villes sont devenues des centres vitaux pour la propagation de l'Islam, avec la création de mosquées, dont la première à Oyo en 1550, Iwo (1665), Isin (1760), Lagos (1774), Saki (1790) et Oshogbo (1899).

Lagos, une ville portuaire animée, illustre le rôle vital des dirigeants musulmans dans le développement de la région. Les marchands et les érudits musulmans ont été à l'avant-garde du façonnage du paysage économique et social de Lagos, créant les réseaux commerciaux et les systèmes fiscaux qui ont contribué à sa prospérité. Les dirigeants musulmans de Lagos ont également joué un rôle déterminant dans la création d’établissements d’enseignement religieux et scientifique.

Ibadan a joué un rôle important dans la consolidation de l'Islam en terre Yoruba. Cette ville est devenue un centre d’éducation islamique grâce à ses érudits et ses institutions qui offraient non seulement un enseignement religieux, mais incluaient également des matières telles que les mathématiques, les sciences et la littérature, reflétant l'approche prônée par l'Islam. Le mouvement intellectuel d'Ibadan a attiré des universitaires de toute l'Afrique de l'Ouest, et a créé une culture d'érudition et de pensée critique, qui continue aujourd'hui.

Ilorin et Iwo sont deux autres villes avec une riche histoire de connaissances islamiques et culturelle. Ilorin est connue pour ses contributions à la jurisprudence islamique et à la pensée intellectuelle. Ses érudits ont joué un rôle important dans le développement de la pensée islamique en Afrique de l’Ouest, et ont produit des ouvrages importants dans les domaines de la théologie, de la jurisprudence et de la philosophie. Iwo a formé des érudits qui ont été à l’avant-garde de la promotion de l’éducation et des valeurs islamiques, dans tout le pays et au-delà.

L'Assemblée des imams et des érudits « Robitatu-l-Aimmah wal Ulamoh fi Bilaadi Yoruba » a joué un rôle important dans l'unification de l’Oumma islamique. Historiquement, l’assemblée a été un organe de coordination qui rassemble des imams, des universitaires et des dirigeants communautaires, pour relever les défis et promouvoir les valeurs islamiques. En fournissant une plateforme de dialogue et de recherche de consensus, elle a contribué à empêcher les divisions qui peuvent miner une communauté, et à favoriser un sentiment d'unité, vital pour le progrès social.

Historiquement, les commerçants musulmans étaient d’importants moteurs des réseaux commerciaux reliant les terres yorubas à l’économie ouest-africaine dans son ensemble. Dans la gestion des économies locales, en particulier dans des villes comme Ibadan et Lagos, les musulmans ont joué un rôle important dans l'établissement de systèmes fiscaux équitables qui ont fourni une source de revenus stable pour le développement des infrastructures et des services sociaux. Ces systèmes étaient ancrés dans les principes islamiques de justice et d’équité, et reflétaient la philosophie de gouvernance qui mettait l’accent sur la responsabilité et la transparence.

Les dirigeants musulmans, utilisant leur expertise religieuse et administrative, ont contribué à façonner ces cadres fiscaux pour garantir qu’ils soient non seulement efficaces pour générer des revenus, mais également largement acceptés par la population.

Par exemple, l’imposition de tarifs et de taxes sur l’eau dans des villes comme Ibadan et Lagos, pendant les périodes coloniales et postcoloniales, a nécessité d’importantes contributions de la part des communautés musulmanes qui ont veillé à ce que la gestion de ces ressources publiques respecte les enseignements islamiques, sur la répartition équitable et le bien-être collectif. Ces taxes, en particulier dans les centres urbains, ont financé le développement d’infrastructures essentielles, notamment des routes, des marchés et des installations sanitaires, qui ont amélioré la qualité de vie de tous les habitants, quelle que soit leur appartenance religieuse.

La contribution des communautés musulmanes à la gestion des économies locales, est également évidente dans l’émergence de marchés islamiques dans les villes. Récemment, à Iwo, une organisation islamique appelée « Jamaat Tarbiat Muslim » a lancé un marché islamique pour répondre à l'inflation, à l'insécurité alimentaire et aux problèmes économiques, au Nigeria.

Les organisations et les dirigeants musulmans ont également joué un rôle important en fournissant des services sociaux, notamment l’éducation et les soins de santé, dans les villes. À Lagos, par exemple, des groupes musulmans ont été les premiers à créer des écoles primaires et secondaires, et des hôpitaux. La création d'établissements d'enseignement islamiques et d’écoles coraniques et publiques, a permis de créer un système d’enseignement mêlant les connaissances islamiques et occidentales.

نقش مسلمانان در پیشرفت جنوب غرب نیجریه

Le rôle des musulmans dans le développement du sud-ouest du Nigéria

La contribution des communautés musulmanes à la croissance de l’enseignement supérieur au Nigeria, est également importante. Diverses organisations islamiques telles que les associations « Ansar al-Din » et « Anjuman Nasrallah Fateh Nigeria » ont contribué de manière significative, à changer la situation de l'enseignement supérieur au Nigeria. Aujourd’hui, au Nigeria, l’augmentation du nombre d’institutions religieuses islamiques et leur contribution à l’éducation, à la recherche et au développement des ressources humaines, sont significatives. Parmi ces établissements d’enseignement supérieur, on peut citer « Crescent University » (2005), « Al-Hikma University » (2005), « Al-Qalam Katsina University » (2005), « Fountain University » (2007), « Summit University » (2015) et « Muhammad Kamaluddin University, dans l’État de Kwara.

La contribution des communautés musulmanes aux services de santé, est tout aussi importante. Les initiatives menées par les musulmans à Lagos et à Ibadan, ont contribué à la création de cliniques et d'hôpitaux fournissant des soins médicaux à une population plus large, en particulier au XXe siècle, lorsque les services de santé publique étaient souvent inadéquats.

Dans les villes yorubas, les communautés musulmanes ont pris la responsabilité de garantir l’accès de tous aux ressources en eau, qui est une obligation collective fondamentale. Ce sens des responsabilités, profondément ancré dans les enseignements islamiques, a conduit à la création et à l’entretien de puits, de réservoirs et d’autres sources d’eau dont bénéficie l’ensemble de la population.

L’histoire de la Société des étudiants musulmans du Nigeria (MSSN) montre comment les communautés musulmanes ont utilisé l’espace politique pour promouvoir les intérêts de l’Oumma et renforcer l’unité.

En conclusion, les organisations musulmanes ont contribué de manière significative aux efforts de construction de la nation et d’unité nationale au Nigeria. Les organisations islamiques telles que le Conseil suprême nigérian des affaires islamiques (NSCIA) et la Fédération des associations de femmes musulmanes du Nigéria (FOMWAN) se concentrent sur la coordination des affaires de l’Oumma islamique.

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