Le tribunal judiciaire de Meaux, en région parisienne, où Abdourahmane Ridouane avait passé 90 jours dans un centre de rétention administrative l'an dernier, l'a également condamné à deux ans d'interdiction de territoire français, avec inscription au fichier des auteurs d'infractions « terroristes ». Les autorités accusaient cet homme de 60 ans, arrivé en France en 1991 à l'âge de 26 ans et président de la mosquée de Pessac près de Bordeaux, d'avoir « justifié des actes terroristes » et « provoqué à la discrimination ou à la haine envers les pays occidentaux, l'État d'Israël ainsi que l'ensemble des personnes de religion juive ».
En cause, des messages « légitimant » l'attaque perpétrée le 7 octobre 2023 par le Hamas contre Israël, ou saluant la mémoire de son ex-chef, Ismaïl Haniyeh, après son assassinat le 31 juillet 2024 à Téhéran. L'administration lui reprochait également d'avoir tenu ou relayé des propos accusant la France de pratiquer une « islamophobie d'État ».
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Dans le cadre d'une procédure administrative parallèle, depuis la fin de sa durée légale de rétention en novembre, M. Ridouane est également assigné à résidence en Gironde, avec obligation de pointer trois fois par jour au commissariat. Ce dispositif a été mis en place faute de délivrance d'un laissez-passer consulaire par son pays d'origine, avait expliqué la préfecture de Gironde.
Son avocat Me Sefen Guez Guez, qui n'a pas pu être joint dans l'immédiat, avait dénoncé un « acharnement » de l'État après la mise en place de ces conditions de surveillance.
L'Orient le Jour