La religion musulmane serait introduite dans l’espace nigérien par l’Egyptien Ben Abi Artah entre les années 666-667, plus précisément dans les oasis du Kawar(nord-est), dont Bilma est la plus grande.
L’Islam aurait donc frappé aux portes du Niger d’abord par le Kawar (nord-est), avant de se répandre dans le Soudan central (ouest) longtemps plus tard par le Nigeria au sud.
Deux grandes familles confrériques se partagent les adeptes de l’Islam au Niger, à savoir la voie quadrite et la Tijania, la première, la plus ancienne se caractérisant par son aspect mystique qui prône la charité pieuse, alors que la seconde se révèle comme la plus importante en terme d’adeptes.
Toutefois, l’Islam au Niger est peu enclin à la confrérie, les rassemblements s’affirmant plutôt sous l’angle associatif, car une seule organisation a dominé de 1976 à 1991, l’espace islamique au Niger, à savoir l’association islamique du Niger (AIN), crée par le régime militaire du général Seyni Kountché (1974-1987) et jugée très proche de l’autorité politique.
A la faveur du vent démocratique, au début des années 9O, le pluralisme associatif aidant, plusieurs organisations islamiques ont vu le jour dont certaines prônent la rupture la pratique «pure et dure » de la religion du Prophète Mohamed(SAWA).
Parmi celles-ci, on peut citer la « Izalatu-l-bid’a wa iqamatu-s-sunna (communément appelé izala), une doctrine théologique qui prône la suppression de l’innovation et qui est pour la restauration de la tradition prophétique à l’exclusion de toute autre pratique ancestrale.
Ce courant serait d’origine saoudienne et introduit au Niger à partir de deux sources : le Nigeria voisin et ceux qui vont en Arabie Saoudite dans le cadre du hadj et de la Oumra.
A l’opposé de ce courant taxé plutôt « d’intégriste », la Tijaniya au Niger est considérée comme une confrérie bien organisée et plus réaliste avec le contexte mondial, car laissant une grande place à la socialisation, à l’organisation économique et donc au développement.
L’Islam au Niger demeure tolérant car, généralement ce n’est pas sur le fond des pratiques de l’Islam que les deux tendances s’opposent, mais plutôt sur un certain nombre de rites ou de pratiques religieuses.
Depuis février 2006 , devant la floraison des associations islamiques, l’Etat nigérien a mis en place un Conseil islamique, regroupant toutes les sensibilités musulmanes du pays, en vue de créer un cadre légal de concertation sur les questions liées à l’Islam.
Diverses actions d’implication des acteurs religieux sont initiées aussi bien par l’Etat nigérien que par la société civile à travers l’implication des religieux dans les réflexions pour la consolidation de la démocratie et de la citoyenneté, la lutte contre le Sida, les campagnes de vaccination.
Source: APA