Les Musulmans vivent en harmonie en Suisse

9:46 - December 26, 2008
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Suisse(IQNA)- La Suisse toujours plus «islamophobe» un vaste état des lieux mené dans le canton de Zurich montre que les musulmans ne subissent pas de discriminations systématiques.
A l'échelle suisse, les relations sont également plus harmonieuses qu'on pourrait le croire. Mais tout n'est pas rose pour autant.
Voile, minarets, dispenses pour les cours de natation...: les sujets controversés liés à la place des musulmans en Suisse ne manquent pas. A force de lire les gros titres, l'impression naît que les tensions sont nombreuses.
Or il n'en est rien. Les chercheurs et spécialistes le rappellent souvent: les relations entre musulmans et non musulmans sont globalement harmonieuses. Un rapport zurichois de 200 pages vient encore étayer cette conclusion.
Confié à l'Institut de science politique de l'Université de Zurich, le rapport a cherché à analyser des situations concrètes mettant en lumière les relations entre les musulmans et des institutions de l'Etat.
Une des premières conclusions des chercheurs est que la Suisse manque cruellement de statistiques sur la communauté musulmane. Les dernières données utilisables datant du recensement de 2000.
«Oui, cela est problématique», confirme à swissinfo Mallory Schneuwly Purdie, chercheuse à l'Observatoire des religions en Suisse de l'Université de Lausanne, auteure de plusieurs publications sur les musulmans en Suisse.
Nous n'avons pas d'informations sur l'immigration qui a suivi le 11 septembre 2001 ni sur les retours dans les Balkans.» Intuitivement, la chercheuse prévoit qu'il y a eu une augmentation du nombre de musulmans en Suisse.
Le rapport zurichois et Mallory Schneuwly Purdie insistent sur le fait qu'il n'y a pas «une» communauté musulmane. Celle-ci est hétérogène, «comme les chrétiens», dit la chercheuse.
Selon le rapport zurichois, les musulmans ne subissent aucune discrimination systématique dans le canton. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a aucun problème.
Les difficultés relèvent «davantage d'une sous-estimation du rôle de l'appartenance religieuse pour certaines personnes que d'un problème spécifique entre l'Etat et la population musulmane», selon le rapport.
Hussein Kharbouch, délégué auprès de l'Association des organisations musulmanes de Zurich (VIOZ), n'est de loin pas aussi positif. «Il est clair qu'il y a de grands progrès par rapport à la situation qui prévalait il y a dix ans, mais nous devons quand même nous battre pour beaucoup de choses», explique-t-il.
Le voile vient en première liste des difficultés et, dans la bouche de Hussein Kharbouch, le mot «se battre pour se faire accepter» revient régulièrement. Idem avec les lieux de prière: «Nous ne trouvons que des locaux mal placés, dans des zones industrielles, ou alors à des tarifs prohibitifs.»
Hussein Kharbouch souligne encore que le succès de certaines revendications dépend du bon vouloir des autorités – un directeur d'hôpital qui accepte un imam ici, un maire qui trouve une salle de classe pour des cours de culture musulmane là – mais que ce bon vouloir est aléatoire. «Quand ces personnes partent, il faut parfois tout recommencer», soupire le délégué.
A l'école justement, le rapport zurichois ne dénote aucun problème particulier. Le canton a élaboré des directives sur les relations avec les familles musulmanes en 1989.
Source: swissinfo
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