Imam 'Ali al-Ridhâ (a)

8:37 - November 30, 2016
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Imam 'Ali al-Ridhâ (a), (en arabe : الإمام الرضا عليه السلام), Abu al-Hasan 'Ali b. b. Mûsâ al-Ridhâ (Riza) (أبو الحسن علي بن موسى الرضا), est le huitième Imam des chiites duodécimains (148h.-203h.). Il est connu sous le nom de Abu al-Hasan, et son titre le plus connu est Ridhâ (Rizâ). La durée de son imamat fut 20 ans. Il est né à Médine et mort à Tûs. Il est envoyé de manière forcée par Ma'mûn Abassi à Khurasan; et devint malgré lui l'adjoint de ce dernier.
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Les réunions de débat que Ma'mûn organisait entre lui et les autres savants religieux sont très célèbres.

Le mausolée de l'Imam Ridhâ est à Mashhad où, chaque année, de très nombreux pèlerins des quatre coins du monde se redent pour effectuer des visites pieuses.

Ses titres et sa lignée
La lignée de l'Imam Ridhâ est ainsi : Ibn Mûsâ b. Ja'far b. Muhammad b. 'Ali b. Husayn b. 'Ali b. Abi Tâlib. Le shaykh Sadûq écrit à propos de la mère de l'Imam Ridhâ : " Sa mère fut une servante (esclave), nommée Tukâm, un nom que l'Imam Kâzim a mis sur elle quand il l'a acheté. Suite à la naissance de son enfant, 'Ali al-Ridha, l'Imam Kâzim la nomma "Tâhira"[1].

Il continue : "certains ont rapporté que la mère de l'Imam Ridhâ, s'appelait "Sakan Nubiya", "Najma" ou "Samâna". Le titre de cette dernière est Umm al-Banîn[2].

Il est également rapporté que la mère de l'Imam Ridha était une femme de Nûba[3].

Le titre de l'Imam Ridhâ est "Abul-Hasan", et d'après certaines sources, d'autres titres de lui sont "Sâbir" et "Razî". Son titre le plus connu est "Ridha"[4].

Sa naissance et sa mort
Il est né un vendredi, au 11 dhil-Hajja, de l'an 148h.l. (d'après la plupart des sources)[5].

Il est mort en martyr, à l'âge de 55 ans, vers la fin du mois de safar probablement (un vendredi parait-il) de l'an 203 d'après Kulayni [6].

Ses femmes et ses enfants
Son épouse la plus connue est Sabîka [7] de la lignée de Mârya une des épouse du Prophète Muhammad[8]. D'après certaines sources l'Imam Ridha avait épousé la fille de Ma'mun, nommée "Umm Habib", et cela suite à la proposition de ce dernier. Ce mariage eut lieu, d'après Tabari, autour de l'an 202 h[9].

Il y a des divergences à propos de nombre des enfants de l'Imam Ridha. Certains disent qu'il a eu cinq fils et une fille, appelés: Muhammad Qâni' (Imam Jawâd (a)), Hasan, Ja'far, Ibrâhim, Husayn et 'Aîsha[10]. Mais Shaykh Mûfid, Ibn Shahrâshîb et Tabarsi, reconnaissent un seul enfant pour lui, a savoir Muhammad b. 'Ali [11].

Son imamat
La durée de l'imamat de l'Imam Ridha fut 20 ans (du 183h. au 203h.); ce fut contemporain du califat de Hârun al-Rashid, Muhammad Amin (3 ans et 25 jours), Ibrâhim b. Mahdi connu sous le nom de Ibn Shikla (14 jours) et Ma'mûn qui régna 20 ans dont les cinq année de la fin de vie de l'Imam Ridha (du 198h. au 203h.)[12].

Les preuves de son imamat
Parmi les rapporteurs de hadiths de l'Imam Mûsâ b. J'afar concernant l'Imamat de son fils 'Ali, nous pouvons citer : Dawud b. Kathîr al-Raqî, Muhammad b. Is'hâq b. 'Ammâr, 'Ali b. Yaqtin, Na'im al-Qâbûsî, al-Husayn b. al-Mukhtâr, Zyâd b. Murwân, al-Makhzûmî, Dawud b. Sulaymân, Nasr b. Qâbûs, Dawud b. Zarbi, Yazid b. Salît et Muhhamad b. Sanân[13].

en voici quelques-uns :

Dawud al-Raqî rapporte avoir dit à l'Imam Mûsâ : [...] après toi, qui sera l'Imam? l'Imam mentionna le nom de son fils en réponse, et dit : " Lui sera votre Imam après moi"[14].

Muhammad b. Is'hâq b. 'Ammâr dit : " j'ai dit à l'Imam Mûsâ : me dirigeras tu pour que je sache de qui je devrait apprendre ma religion ? il répondit : " voilà mon fils 'Ali [...]"[15].

Bien que la condition concernant la transmission de l'Imamat à la fin de la vie de l'Imam Mûsâ b. Ja'far fut très compliquée, mais la plupart des compagnons et disciples de l'Imam Mûsâ Kâzim ont admit la succession de l'Imamat à l'Imam Ridha.

Son voyage à Khurasan
Il est rapporté que l'immigration de l'Imam Ridha de Médine à Marw eut lieu en l'an 200h[16].

Ya'qubi écrit que ce fut Ma'mûn qui a fait venir l'Imam Ridha de Médine à Khorâsân, et que son envoyé chargé de cette mission fut Rijâ' b. Abu Zahhâk, un des parents de Fadhl b. Sahl. Il est rapporté que de l'Imam a traversé la ville de Basra pour arriver à Marw, une voie choisie exprès par M'maûn, pour que l'Imam ne passe pas des villes habitées par les chiites, par peur et anxiété des conséquences imprévues. il est rapporté que Ma'mun insista que l'Imam ne passe surtout pas de Kûfa, mais de Basra, Khuzistan et Fars pour arriver à Neyshabur.

Le trajet de son voyage, d'après l'atlas de shi'a fut ainsi : Médine, Naqra, Husja, Nyâj, Hafr Abu-Mûsâ, Basra, Ahwaz, Behbahan, Estakhr, Abarqû, Deh-Shir, Yazd, Kharâniq, Rubât, Neyshabur, Qadamgah, Deh-surkh, Tûs, Sarakhs, Marw.

Dans ce trajet, un événement célèbre eut lieu à Neyshabur, au cours duquel l'Imam récita le célébre hadith de Silsila al-Zahab (سلسلة الذهب).

le Shaykh Mufîd écrit : Ma'mun invita un groupe de la lignée de Abu Tâlib de Médine à Marw, dont l'Imam Ridha. D'après Mufîd, l'agent de M'amun chargé de cette mission fut Julûdî. Il précise que M'amûn plaça l'Imam Ridha dans une maison indépendante et le honora avec beaucoup de respect.

L'Imam Ridhâ et M'amûn Abassi
Il est rapporté que suite à l'installation de l'Imam Ridha à Marw, Ma'mun lui envoya ce message : " Je voudrais démissionner et te confier le califat, qu'en penses tu?".

L'Imam lui montra strictement son désaccord. Ma'mun lui proposa alors sa succession. L'Imam le refusa strictement aussi. Ma'mun l'invita ensuite chez lui à une petite réunion de trois personnes dont l'Imam, Ma'mun et Fadhl b. Sahl et lui dit : " Je voudrais te confier les affaires des musulmans, et me liberer de cette responsabilité".

L'Imam lui répondit : " Ô l'émir des croyants! je te jure devant Dieu: moi, je n'ai ni envie, ni la capacité d'assurer cette responsabilité".

Ma'mun lui dit: " je te confie alors le vice-califat et ma succession pour que tu me remplace après moi"

L'Imam lui répondit : " exonère moi de cette affaire".

Ensuite, Ma'mun lui dit avec amertume : " 'Umar b. Khattab a effectué une réunion de six personnes dont ton ancêtre, 'Ali b. Abi Tâlib; il y a conclu des conditions à respecter, et a dit celui qui désobéit, se fera décapiter. Tu n'as donc qu'accepter ce que je te demande!"

L'Imam lui répondit : "J'accepte alors! mais à la condition de ne pas être obligé ni de donner des ordres, ni d'empêcher, ni juger, ni nommer, ni retirer, ni changer la place de quoi que ce soit!".

Ma'mun accepta cette condition[17].

Il est rapporté qu'ainsi, un lundi, le sept ramadan de l'an 201h., Ma'mun nomma l'Imam Ridhâ comme son vice-calife, et que ce fut un grand jour où Ma'mun demanda aux chiites, qui se vêtaient jusqu'au là en noir (d'après la tradition de Abu Muslim Khurâsâni ou en signe de deuil pour les martyres d'Ahl al-Bayt), de se mettre en vert. Tous les musulmans se mirent en vert sauf Ismaïl b. Ja'far b. Sulayman b. 'Ali Hâshimî[18].

Ma'mun envoya ensuite la bonne nouvelle à la Mecque. Ibrahim b. Mûsâ b. Ja'far, le gouverneur de cette ville, la bien reçut, les mecquois firent allégeance avec l'Imam Ridha et se vêtirent en vert aussi. [19]Le pouvoir que Ma'mun a voulu confier à l'Imam Ridha avait une importance stratégique pour lui. Il régnait à Marw et Hasan b. Sahl gouvernait l'Iraq. Alors qu'un groupe des Alides y tentait une révolte, et puisque les gens de l'Iraq n'étaient pas contents du gouvernement de Hasan b. Sahl, ils joignaient les Alides. Cette situation inquiétait beaucoup Ma'mun. Il parait que la raison de sa persévérance auprès de l'Imam Ridha afin de lui

L'analyse du rapport entre l'Imam Ridhâ et Ma'mûn
confier le pouvoir, était d'empêcher la révolte, et d'avoir l'allégeance des Sâdât (les descendants des Imams). Le rôle politique de l'Imam Ridha est un des plus important événement durant sa vie. Cet événement demande une analyse profonde des événements politiques dès le début de l'Islam, les califats des Umayyades, et la manière dont les Abbassides ont pris le pouvoir, et surtout le rapport très complexe entre les Abbassides et les Alides.

Les débats
Ma'mun organisait de nombreux séances de débats entre les autorités scientifiques. Lors de ces séances, de nombreux débats sont effectués entre l'Imam Ridha et les autres, notamment autour des questions doctrinales et juridiques. Une partie de ces débats est rapportée par Tabarsi dans son célèbre livre Ihtijâj. certains de ces débats sont les suivants à propos de [20]:

Débat à propos de : Towhid et 'Adl (l'unicité divine et la justice)
Débat à propos de : Imamat
Débat avec Marvazî
Débat avec Abi Qara
Débat avec les Gens Du Livre Jâthliq (ahl al-Kitâb, en arabe :جاثلیق )
Débat avec les Gens Du Livre Ra's al-Jâlût (ahl al-Kitâb, en arabe : رأس الجالوت)
Débat avec les Zoroastrien
Débat avec les Sâbi'în
La question de sa mort en martyre

Les œuvres attribuées à l'Imam Ridhâ
Il existe un très riche corpus de hadiths et récits attribués à l'Imam Ridha, ou des réponses à des questions précises qui avaient été posées à L'Imam Ridha. Ces propos sont réunis dans des livres comme par exemple : 'Uyûn Akhbâr al-Ridha.

En plus de ce corpus, certains auteurs ont attribués des livres à l'Imam Ridha, mais l'authenticité de ces attributions n'est pas approuvée. Parmi ces livres nous pouvons mentionner : al-Fiqh al-Radhawï, mais les savants chiites n'ont pas admit qu'il soi écrit par l'Imam Ridha[21].

Un autre livre de ce genre est : Risala al-Dhahabiya à propos de la médecine, de nombreux savants ont écrit des commentaires sur ce livre[22].

Un autre livre attribué à l'Imam Ridha est Sahifa al-Ridhâ à propos de Fiqh, dont l'attribution n'est pas tout à approuvée par les savants chiites[23].

Mentionnons également le livre intitulé Mahz al-Islâm wa Sharâyi' al-Din. A propos de l'attribution de ce livre à l'Imam Ridha, non plus, les savants chiites ne sont unanimes[24]. .

Ses compagnons et ses disciples initiés
Certains auteurs ont compté 367 compagnons et disciples pour l'Imam Ridha. Parmi ses gens nous pouvons mentionner :

Yûnus b. 'Abd al-Rahman
Muwaffaq (Khâdim de l'Imam)
'Ali b. Mahzyâr
Safwân b. Yahyâ
Muhammad b. Sanân
Zakariyâ b. Âdam
Ryan b. Salat
Da'bal b. 'Ali

notes

↑ Shaykh Sadûq, vol.1, 1373h.s., p.27
↑ Shaykh Sadûq, vol.1, 1373h.s., p.30-31
↑ Ja'fariyân, 1381h.s., p. 425
↑ al-Amîn, al-Sayed Muhsin, 'Ayân al-Shi'a, vol.2, p.545, 1998, Bayreuth
↑ voir par exemple: Kulayni, 1363h., vol.1, p.486
↑ Kulayni, 1363h., vol.1, p.486
↑ Tabarsî,1417, p.91
↑ Kulayni, al-Kâfî, Musahih: Muhammad Âkhundî, vol. 492
↑ al-Tabarî, Muhammad b. Jarîr, al-Târikh, vol. 7, p. 149., Bayreuth
↑ Fadhl-Allah, Muhammad Jawad, ibid. p.44
↑ Mufîd, Ibid. , p.464; voir aussi : Fadhl-Allah, ibid. p. 44
↑ Tabarsî 1417 h.l., vol. 2, pp. 41-42
↑ al-Mufîd, ibid. p. 448
↑ al-Mufîd, ibid. p. 448
↑ al-Mufîd, ibid. p. 448
↑ Erfân-Manish, 1374, p.18
↑ Mufid, Ibid. p. 455-456
↑ Ya'qubi, Ibid. p. 465
↑ Ya'qubi, Ibid. p. 466
↑ Tabarsi, 1403, vol.2, p. 369 et les suivantes
↑ Fadhl Allah, 1377, p.187
↑ Fadhl Allah, 1377, p.191-196
↑ Fadhl Allah, 1377, p.191-196
↑ Fadhl Allah, 1377, p.197-198
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