Jean-Pierre Chevènement: «L’islam est une religion susceptible»

7:55 - January 13, 2021
Code de l'info: 3475432
Téhéran(IQNA)-Invité du «Talk Le Figaro», l’ancien ministre de l’Éducation nationale rappelle que l’État est responsable de la sécurité publique, de la cohésion sociale et de la santé publique.

« Dans un pays qui a subi des attaques terroristes avec plus de 300 tués depuis quelques années, on ne peut pas faire comme si ça n’existait pas», a martelé Jean-Pierre Chevènement, lundi, sur le plateau du «Talk Le Figaro».

Il y a trois mois, Samuel Paty, professeur de collège, a fait les frais de la barbarie islamiste pour avoir montré les caricatures de Mahomet dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression. Selon un sondage réalisé par l’Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès, un enseignant sur deux s’autocensurerait. «L’islam est présent en France métropolitaine. Il ne l’était pas au temps de Jules Ferry. C’est une religion susceptible, ce qui implique des efforts sur l’enseignement de la liberté d’expression», fait valoir l’ancien ministre de l’Éducation nationale. «Je ne critique pas la politique de M. Blanquer, je considère qu’il fait le maximum, c’est un travail délicat.»

Il rappelle toutefois que l’État est responsable de la sécurité publique, de la cohésion sociale et de la santé publique et, «à ces différents titres, il est fondé à intervenir», juge-t-il. Dans le projet de loi sur le renforcement des principes républicains, le mot islam n’est pas prononcé: «Il faut distinguer l’islamisme radical, qui est clairement notre adversaire, qu’il faut éradiquer, et puis l’islam en tant que religion pratiquée par 1,8 milliard d’êtres humains qui, en général, la pratiquent de façon tranquille», insiste l’ancien ministre de François Mitterrand. Convaincu qu’il faut compléter la loi de 1905 car à l’époque «l’islam n’était pas présent sur le sol métropolitain», Chevènement rappelle que la laïcité n’est pas tournée contre les religions, mais permet leur libre expression dès lors que l’on admet qu’il y a un espace commun, «l’espace républicain».

Soulignant une certaine crise de l’islam à l’échelle mondiale, il plaide pour que le Conseil français du culte musulman (CFCM) se réforme: «Si l’on n’obtient pas de ce dernier qu’il mette sur pied un Conseil national des imams, on aura fait chou blanc », met en garde l’ancien ministre de l’Intérieur.

lefigaro

captcha