Nécessité de profiter de la diplomatie de Nowruz pour un renforcement des liens internationaux
Mahmoud Sedghizadeh, attaché culturel iranien à Istanbul, a déclaré : « Depuis que Nowruz a été inclus en 2009 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, nous avons été témoins de la coopération des pays qui fêtent le Nowruz et de la mise en œuvre de programmes conjoints, chacun des pays de la région s'efforçant d'accroître les dimensions de cette fête ».
Mahmoud Sedghizadeh, dans une interview avec l’Agence iranienne de presse coranique (IQNA), a déclaré à propos des rituels de Nowruz en Turquie, que la région célébrait Nowruz comme un jour d'éveil et de renouveau, avec l'arrivée du printemps.
« À l'époque ottomane, Nowruz était considéré comme une fête et des célébrations avaient lieu ce jour-là. Selon des documents historiques, le roi ottoman organisait des fêtes et y participait parmi le peuple. Cette cérémonie s'appelait "Nowruz Soltani" et ce jour-là, des collations spéciales et des gâteaux de Nowruz étaient préparés et distribués à la population.
Plusieurs fatwas ont été émises par des religieux ottomans concernant l’absence de contradiction entre les célébrations de Nowruz et les normes de l'islam. Dans la littérature de cette période, il y a de nombreuses œuvres de poésie et de prose, déclamées en présence du sultan.
Après la période ottomane et dans les premières années de la république, des célébrations de Nowruz avaient aussi lieu en Turquie mais avec le rythme rapide d'occidentalisation et la tentative de promouvoir la culture occidentale, les coutumes et les traditions ont progressivement décliné et ont été mises en marge.
Ce fut aussi le cas de Nowruz malgré l’importance de cette fête dans la culture turque. En 1995, Nowruz revint à nouveau parmi les jours fériés officiels de la Turquie et depuis plusieurs années, des cérémonies de Nowruz ont lieu dans les villes kurdes de Turquie sous la forme de célébrations de rue parfois à tendances politiques.
Les célébrations de Nowruz en Turquie, sont différentes de celles qui sont de coutume en Iran et dans les pays d'Asie centrale et du Caucase. Les Turcs ne connaissent pas bien les coutumes de Nowruz, en particulier dans les grandes villes. Dans certaines villes du sud et du sud-est de la Turquie, plus proches de l'Iran et de l'Azerbaïdjan, certaines coutumes de Nowruz sont courantes.
Dans la ville de Gaziantep et ses environs, les gens disent que Nowruz est une belle jeune fille qui vient dans l’est le 21 mars, et d’autres, que Nowruz est un derviche qui vole sous la forme d'un oiseau. Autour de la ville de Kars, les jeunes jettent des aiguilles aux fils de couleur dans un récipient, disant qu'à l'avenir, les propriétaires des fils de la même couleur se marieront.
Dans la ville d'Edirne, à la frontière de la Bulgarie, il est de coutume d'allumer un feu et de sauter par-dessus. Ces dernières années, des cérémonies de Nowruz dans plusieurs villes, ont été organisées par les centres gouvernementaux et les municipalités, le 21 mars, dans les parcs et places de la ville, avec des musiques traditionnelles et des danses, et l’offre de bonbons et de collations.
Le ministère de la culture a signé un accord de coopération avec le ministère turc de l'Éducation nationale, pour familiariser les enfants et les jeunes avec la fête de Nowruz. Selon cet accord, des concours de peinture, de poésie et de théâtre seront organisés dans les écoles, et des festivals culturels et des conférences scientifiques auront lieu dans les universités.
La télévision d'État turque (TRT) présentera également des films et des documentaires liés à Nowruz et des programmes en direct. Nowruz en tant que patrimoine commun des pays de Nowruz, peut renforcer la solidarité des pays de la région et jouer un rôle efficace dans la préservation de l'identité culturelle des habitants de cette région », a-t-il ajouté.
