La France, l'islamophobie, les présidentielles !

11:05 - February 08, 2022
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Téhéran(IQNA)-L’approche anti-islamique du gouvernement d'Emmanuel Macron ces derniers mois, et l'imposition de restrictions et d'interdictions sur les activités des organisations islamiques en France, sous prétexte de lutter contre l'islamisme extrémiste, sont plus proche de l’islamophobie que de la lutte contre le terrorisme, et selon certains experts, ces restrictions couvriront progressivement d'autres domaines de la vie musulmane.

Jyhene Kebsi, experte en études du monde arabe et fondatrice du « Gendered Transnational Texts and Communities Network » qui traite des questions d'immigration et d'asile, d'extrémisme et de terrorisme, dans une note du Nawaat, aborde la question de l'islamophobie en France, à travers la restriction de la nourriture halal, dont la traduction est la suivante : « La viande halal sera interdite à partir de juillet 2021 ! Le message est venu des grandes mosquées de Paris, Lyon et Avery, qui ont critiqué le gouvernement français pour avoir interdit l’abattage islamique, comme le casher dans le judaïsme, qui interdit l'anesthésie avant l'abattage.L'annonce a été largement relayée dans les médias, et a eu un fort impact sur la minorité musulmane française. Quelques jours plus tard, cependant, le ministère français de l'Agriculture a publié une déclaration rejetant l'effrayante interdiction. Ainsi, un certain nombre d'articles ont nié les informations sur l'interdiction de la viande halal, et affirmé que le communiqué de presse de la mosquée contenait des informations erronées. Malgré ces nouvelles rassurantes, ces informations contradictoires soulèvent de nombreuses questions et signalent des problèmes plus profonds. Bien que les musulmans aient été assurés que la viande halal ne sera pas interdite, nous ne sommes pas sûrs que ce qui s'est passé ne se reproduira pas et devons réfléchir aux racines de ces messages contradictoires.

Les coutumes et la nourriture font depuis longtemps partie de la guerre française contre les musulmans. Le lien entre la nourriture et la « désislamisation » et la « désarabisation » peut être mieux vu dans le mouvement de droite « anti-kebab » français déterminé à interdire cette délicieuse cuisine de rue qui met en danger le pays !

En fait, la phobie du kebab, comme la phobie du halal, est le reflet de la méfiance que de nombreux suprématistes blancs ressentent à l'égard des immigrés arabes et musulmans en France, qui craignent un changement similaire à celui qui a eu lieu en Belgique, où la Cour européenne de justice a confirmé une décision flamande interdisant de tuer des animaux sans les anesthésier au préalable. A la suite de l'arrêt de la Cour suprême européenne, de nombreux musulmans vivant dans la région flamande sont désormais contraints de se rendre aux Pays-Bas pour acheter des viandes halal.

À cet égard, j'ai lu le communiqué de presse publié par trois mosquées, qui reflétait l'état psychologique de la communauté musulmane qualifiée de criminelle. Pour les partis de droite qui représentent les valeurs de la République française, la nourriture représente l'arène dans laquelle cette bataille pour la « France unie » (la France française) doit être menée. Lors des élections de 2017, la candidate d'extrême droite, Marine Le Pen, avait promis d'interdire la viande halal et s'était également plainte que des non-musulmans mangent par inadvertance de la viande halal car toutes les viandes sont halal en France. « Pour que les gens méritent la nationalité française, ils doivent parler français, manger français et vivre français », avait-elle tweeté.

Des responsables du Front national ont attaqué le kebab et en ont fait un objet de propagande lors des élections locales, ainsi que lors des élections au Parlement européen. Lors des élections locales dans la ville méridionale de Beaucaire, le candidat du Front national, Julien Sanchez, s'est plaint de l'existence de quatre barbecues dans le centre-ville historique, et s'est engagé à bloquer l'ouverture de nouvelles entreprises sociales.

Les propos de Robert Ménard, un maire français qui trouve qu'il y a trop d'immigrés et de grillades dans le pays, ont aggravé la situation. Menard a lancé le site Voltaire Boulevard qui déclare que « les kebabs remplaceront les baguettes traditionnelles, les bonbons turcs remplaceront les crêpes françaises et toutes les femmes seront voilées en 2047 ». Menard a annoncé qu'il n'autoriserait pas l'ouverture d'autres barbecues dans sa ville natale de Béziers, qui « menacent l'image historique et l'identité de la ville ». En septembre 2014, Menard s'est rendu dans un logement social pour réfugiés, pour leur dire que personne ne les accueillait, et a également déclaré que les réfugiés syriens volaient de l'eau et de l'électricité, et ne devaient pas occuper ces appartements.

از کباب زدایی تا ممنوعیت غذای حلال

Béziers n’est pas le seul endroit où cette discrimination basée sur l'alimentation a eu lieu. En 2017, la mairie de Marseille a pris des mesures pour rendre difficile l'obtention de baux commerciaux pour les snacks. Les propriétaires des magasins d'alimentation à majorité musulmane du quartier des affaires de Marseille ont qualifié ces actions de « racisme alimentaire ». Cette discrimination alimentaire et cette stigmatisation de la nourriture arabe et de ses consommateurs ont également été mises en lumière en 2013, lors de la conférence annuelle du Front national, lorsqu'un stand criait : « Pas de kebabs, pas de burgers, vive le sandwich porc-jambon beurre », un fast-food français populaire considéré comme un élément important par le Front national, dans la préservation des valeurs et de la culture françaises menacées par les immigrés musulmans vivant en France ! ».

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