Le siège de Gaza et la disparition des traditions du Ramadan

11:31 - April 11, 2022
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Téhéran(IQNA)-Après quatre guerres dévastatrices récentes, la structure de la vie à Gaza a complètement changé. Avec plus de la moitié de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté, la vie à Gaza a changé au cours des 15 dernières années, tout comme la façon dont les Palestiniens observent les traditions du Ramadan. 

A Gaza, l'atmosphère et les traditions du mois sacré du Ramadan ravivent les relations sociales entre les communautés et les voisins, et pour les pauvres de Gaza, ce mois apporte avec lui, la promesse de subsistance, car ils reçoivent plus d'aumônes et d'aides au cours de ce mois. 

Alors que beaucoup de gens sont heureux ce mois-ci, le Ramadan à Gaza, est souvent difficile et amer, à cause des effets du siège israélien qui se font inévitablement sentir tous les jours, même pendant le Ramadan.

Depuis 2007, Israël impose un blocus terrestre, aérien et maritime, sur la bande de Gaza, et interdit le commerce, les exportations, les importations et la circulation de plus de 2 millions de Palestiniens. 

2022 sera la 15ème année du siège imposé par le régime sioniste. Lorsqu'on demande aux habitants de Gaza pourquoi les traditions du Ramadan ont tant changé au fil des ans, la plupart des habitants de Gaza font inévitablement référence au siège.

« La plupart des vieilles habitudes disparaissent à cause de notre situation économique », a déclaré Fadi Saleh, 79 ans, à Mondoweiss, « Les habitants de Gaza offraient des repas pendant le Ramadan, et soutenaient les nécessiteux, mais maintenant tout le monde à Gaza, est dans le besoin. Chaque année, j'invitais mes fils et leurs familles pour l'iftar, mes filles et leurs familles, ainsi que mes frères et sœurs, j’invitais plus de 40 personnes pour l’iftar mais ce n'est plus possible.  Je ne peux rien faire d'autre qu'attendre que les prix reviennent à la normale. Nous attendons ce mois toute l'année, mais nous nous sentons impuissants car nous ne pouvons pas acheter les choses nécessaires ».

محاصره غزه و سنت‌های رمضانی که از بین می‌روند

Osama Sabah, 44 ans, ancien commerçant de tissus qui a perdu son emploi à cause du siège, a déclaré que ces dernières années, il avait cessé de rendre visite à ses proches pendant le Ramadan : « C'est inacceptable pour moi d'y aller les mains vides. J'avais l'habitude de rendre visite à chacune de mes sept sœurs, d'apporter de la nourriture et des cadeaux pour leurs enfants. Nous gagnions notre vie à Gaza, avec dignité et honneur, mais le siège nous a enlevé notre réputation et nous a fait perdre nos emplois. Je ne peux même pas me permettre le voyage pour voir mes sœurs. Si je veux voir mes sept sœurs, j'ai besoin d'au moins 100 shekels (monnaie israélienne) pour chaque visite. 700 shekels dépassent mon revenu mensuel. Ce sont toutes des coutumes qui s'estompent progressivement à Gaza, en raison du siège. La plupart des habitants de Gaza n’ont pas de quoi se nourrir convenablement.  Avant le siège, nous profitions de la vie et pratiquions toutes les traditions de notre culture. Nous allions nous-mêmes, aider les nécessiteux. Il y a environ 15 ou 20 ans, il n'y avait pas autant de pauvres à Gaza. Le siège nous a mis dans cette situation, comme la plupart des habitants de Gaza. Nous étions des gens importants à Gaza, nous faisions du commerce et des exportations dans le monde entier. Le siège a fait de nous des personnes qui peuvent à peine subvenir aux besoins de leurs familles ».

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