La vie dans une grotte, un autre aspect de la vie des Palestiniens déplacés

8:51 - October 09, 2022
Code de l'info: 3482280
Téhéran(IQNA)-Les sionistes ont fait pression sur les habitants de Masafar Yata pour qu'ils quittent cette zone sous prétexte de créer une zone militaire. Cela a créé une situation difficile pour les Palestiniens qui ont été obligés de se déplacer pour survivre dans ces conditions de plus en plus difficiles.

À Kharibat al-Fakhit, un village isolé au cœur de la Cisjordanie occupée, les habitants utilisent une poulie artisanale montée sur un camion pour nettoyer une grotte où sont gardés des moutons et des chèvres. Des seaux vides sont descendus de l'entrée de la grotte et un trou dans le plafond de la grotte fait ressortir le seau plein de paille et de fumier. L'intérieur poussiéreux et chaud, est éclairé par des lampes alimentées par un générateur. La famille dont la maison a été détruite par les soldats du régime sioniste, se prépare à déménager dans la grotte avant l'arrivée de l'hiver.

Mohammad Ayoub, chef d'une famille nombreuse de 17 personnes, déclare : « Nous n'avons pas le choix. Nous dormons dans la clinique du village depuis que notre maison a été détruite, mais nous devons trouver une alternative ».

Le Guardian a rencontré la famille en mai, juste après que la décision de la Cour suprême israélienne a bouleversé la vie d'environ 1 000 Palestiniens vivant dans la colonie de Yatta. La maison d'Ayoub a été démolie par des bulldozers quelques semaines après le verdict, sous la supervision des forces israéliennes, et ils ont passé tout l'été sous une tente.

مادر و کودک فلسطینی خسته از درد بی‌پناهی و آوارگی

Israël a choisi cette zone de 3 000 hectares de collines arides au sud d'Hébron comme zone d'entraînement militaire – zone de tir 918 – dans les années 1980. Après des décennies de batailles juridiques, il y a quatre mois, la Cour suprême a finalement accepté l'argument du régime israélien prétendant que les habitants de Masafer Yatta n'ont pas pu prouver qu'ils vivaient dans cette zone avant création de la zone de tir.

Depuis l'expiration du délai en mai 2022, la situation s'est rapidement détériorée. La démolition s'est accélérée et 80 habitants ont perdu leur maison à l'arrivée des bulldozers. L'armée israélienne mène également des entraînements militaires avec des balles réelles, qui endommagent parfois les bâtiments palestiniens et font craindre des explosions aux habitants.

مخالفت چوپان فلسطینی با تخریب خانه و کوچ اجباری

En réponse à une demande d’explications sur cette situation, l'armée sioniste a déclaré : « La zone 918 est une zone militaire fermée. Toute entrée non autorisée dans la région, est un crime et met en danger des vies humaines. En conséquence, des soldats israéliens sont postés aux entrées de la zone de tir, pour empêcher toute entrée non autorisée dans la zone, et « protéger » les civils de la région.

Devant leur maison à Mirkaz, un village du plateau de Badkhiz, Mina et Mohammad Abu Aram ont raconté la dernière fois où ils ont essayé d'emmener leur fils de trois ans, Ammar, à l'hôpital d'Hébron : « Ammar est né avec une maladie cardiaque, il a besoin de médicaments et doit souvent aller à l'hôpital. La semaine dernière, les militaires nous ont arrêtés. Ils ont confisqué la voiture et ont emmené [Mohammed] à leur base et nous ont laissés, Ammar et moi, sur le bord de la route. Nous avons dit qu'Ammar avait un rendez-vous chez le médecin, mais ils n’ont pas écouté. Il a fallu deux heures à mon mari pour revenir ».

Nidal Younes, chef du conseil du village de Masafar Yata, a déclaré : « Nous subissons les pressions des forces militaires à l'ouest, et des colons sionistes à l'est ».

Les élèves sont retardés d'une heure en moyenne chaque matin, pour franchir les nouveaux points de contrôle. L'armée israélienne a déclaré avoir donné des instructions afin d'éviter tout retard, mais les habitants de la région disent que cela se produit presque tous les jours. Les parents d'une vingtaine d'enfants ont décidé de les transférer dans une école à Yata, où ils resteront chez des proches pendant la semaine.

Alors que les avocats des droits de l'homme demandent une ordonnance provisoire pour mettre fin aux exercices de tir direct et suspendre les ordres d'évacuation, les voies légales dans les territoires occupés, pour sauver les habitants de Yata semblent désormais inexistantes.

L'Union européenne a adopté une position ferme contre la décision de la Cour suprême : Sven Kühn von Burgsdorff, l'envoyé de l'UE auprès des Palestiniens, a accusé les juges de ne pas respecter le droit international et de prendre des « décisions plus politiques que juridiques ». Il a également demandé à la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il assume ses responsabilités envers le peuple palestinien.

4088898

captcha