S’exprimant, ce mercredi, lors du Forum algérien de la finance islamique qui s’est tenue à Alger, le directeur général d’Al Salam Bank Algeria, Nacer Hideur, a confirmé la tendance. Selon lui, il faut agir de manière à proposer plus de solutions digitales dans les transactions pour s’inscrire dans l’évolution du monde où il n’est pas toujours nécessaire d’avoir une agence bancaire pour proposer ses produits alors qu’en peut le faire à distance. «Nous concernant, nous le ferons à travers le e-paiement, le crédit digital, les services bancaires numériques tels que le A-banking, M-banking, M-paiement», a-t-il déclaré.
Aussi, il a évoqué la signature électronique des contrats de financement qui vise la réduction des charges administratives sur les employés, et la facilitation des transactions avec les clients à distance, la réduction de la marge d’erreur, notamment le risque de non-conformité à la charia, et enfin l’augmentation de l’efficacité commerciale et marketing des produits.
«La finance islamique en Algérie a démontré son impact social très important. Nous avons noté un engouement chez les citoyens. Il n’y a pas si longtemps, les gens hésitaient à recourir aux services bancaires à cause de facteurs psychologiques et de la problématique des taux d’intérêt», a-t-il dit. Le responsable a estimé qu’avec l’intégration de la finance islamique dans les stratégies des banques publiques qui totalise 87% des parts de marché, celle-ci finira par gagner plus des parts de marché». Pour y arriver, il a mis l’accent sur l’importance de multiplier les acteurs et étoffer le réseau d’exploitation. Comme il a insisté sur la promotion de la culture bancaire en mettant en avant les avantages de la bancarisation et l’épargne.
Evoquant la finance islamique et l’inclusion financière, Nacer Hideur a souligné que la finance islamique permet une répartition juste et équitable des revenus et de la richesse. «Elle est très connectée à l’économie réelle. Elle repose sur le partage des risques. Cette formule de financement peut contribuer à l’amélioration de la stabilité du secteur financier. Elle peut permettre d’intégrer au système financier formel ceux qui sont actuellement exclus pour des motifs culturels ou religieux», a-t-il affirmé.
Marché prometteur
Chef de la division finance islamique au Crédit populaire d’Algérie (CPA), Sofiane Mazari a indiqué que son établissement a fait le choix de s’adresser d’abord aux particuliers, puis aux professionnels et bientôt aux entreprises. Il a fait savoir que le CPA a mis en place une plateforme de vente en ligne où il est proposé des produits de financement pour l’acquisition d’équipements électroménagers pour les particuliers et les professionnels. Il a indiqué que le CPA s’est doté d’un comité de contrôle charaïque composé de grands spécialistes de la charia islamique jouissant d’une grande maîtrise des sciences islamiques, économiques, juridiques et bancaires. Il a relevé que les Algériens sont très demandeurs et le marché est prometteur. Pour preuve, il a indiqué qu’ un montant de 16 milliards de dinars exclusivement dédiés à la finance islamique principalement des produits d’épargne a été levé. Il a annoncé, également que de plus de 26.000 clients ont ouvert des comptes selon les principes de la Charia au sein de la banque publique.
Directeur de la finance islamique à ABC Bank Algérie, Samir Rezak ne cache pas l’ambition de la banque. «Nous souhaitons, à travers nos produits conformes aux préceptes de la charia islamique, offrir des services de qualité présentés par une équipe de professionnels dédiée et formée à cet effet», a-t-il déclaré, soutenant que les produits commercialisés doivent être présentés de la meilleure façon et être compétitifs en termes de prix et de services.
Zoubir Ben Terdeyet, directeur d’Isla-Invest, organisateur de l’événement, a estimé que la finance islamique fait partie, aujourd’hui, de l’ADN du paysage bancaire des pays qui l’ont interdite. Selon lui, il faut entamer une autre étape, celle de l’innovation et du lancement de nouvelles prestations de services bancaires modernes et novateurs. Il a estimé judicieux d’y impliquer la diaspora.
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