"Les précédentes instances présentaient des limites que j'ai déjà eu l'occasion de nommer. Il y avait un dialogue qui a existé, il y a eu des vraies avancées. Je ne veux pas sous-estimer ce qui avait été fait, par exemple, avec le CFCM", a précisé le chef de l'Etat.
"Mais l'Etat discutait bien souvent aussi avec d'autres Etats, dans le cadre d'une forme de rémanence, pas simplement diplomatique mais qui embarquait aussi toute une histoire dont il fallait progressivement sortir", a-t-il poursuivi, concluant : "C'est pourquoi nous avons décidé de mettre fin au CFCM. De manière très claire. Et à son activité".
Composé de fédérations rattachées aux différents pays d'origine (Algérie, Turquie, Maroc, etc), le CFCM a été ébranlé par de puissants différends internes. En décembre 2021, l'exécutif a fait le choix de lui préférer le Forif - instance rassemblant des acteurs de terrains désignés par les préfets - comme interlocuteur. C'est ce même Forif qui s'est réuni jeudi, après un an d'existence, afin de présenter ses premiers travaux.
Plusieurs fédérations de mosquées avaient fait scission du CFCM en mars 2021. Début janvier 2023, le Conseil français du culte musulman avait, lui, décidé de continuer son existence. Il doit tenir dimanche 19 février une assemblée générale, avec à l'ordre du jour une potentielle modification de ses statuts : à la clé, une représentation renforcée des départements et un moindre poids des fédérations le constituant.
Le co-président du CFCM par intérim, Ibrahim Alci, a réagi dans la presse aux propos du chef de l'Etat : "un CFCM ça ne se dissout pas comme ça". Le conseil d'administration "va se réunir" et "s'il veut dissoudre, ça se dissoudra", a-t-il ajouté, précisant qu'il s'agirait alors d'un processus "démocratique". Le CFCM pourrait-il changer de nom ? A cette question, le co-président du CFCM a répondu de façon vague : "On pourrait, avec le conseil d'administration, acter la fin, oui". Il a émis la possibilité d'une "renaissance du CFCM, différemment", via "une autre association, une autre organisation", sans pour autant donner de détails supplémentaires. D'après lui, "le Forif, n'est pas le remplacement du CFCM". L'autre co-président du CFCM Mohammed Moussaoui, contacté par l'Agence France-Presse, n'était pas joignable.
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