Le marché des sukuk se développe en Egypte

14:36 - March 04, 2023
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Téhéran(IQNA)-La première émission de sukuk islamiques en Egypte a été une grande réussite. La souscription a rapporté 6,1 milliards de dollars, soit 4 fois la somme requise par le gouvernement.

Après une longue attente, l’Egypte est enfin entrée sur le marché de la finance islamique. La semaine dernière, le ministre des Finances, Mohamad Maeit, a annoncé la réussite de la première émission de sukuk islamiques souverains, d’une valeur de 1,5 milliard de dollars. « La souscription a rapporté environ 6,1 milliards de dollars, soit 4 fois le montant requis par le gouvernement », a déclaré le ministre dans un communiqué publié le 22 février sur le site du ministère des Finances. Et d’ajouter que cette réussite envoie un message de confiance aux marchés financiers mondiaux et aux investisseurs. Les sukuk sont des certificats d’investissement conformes à la charia islamique. Il s’agit en quelque sorte de l’équivalent, dans le domaine de la finance islamique, des obligations classiques. Le sakk est lié à un projet déterminé et les profits versés annuellement correspondent aux gains générés par ces projets.

Dans le communiqué de presse, le ministre a confirmé que cette émission avait connu une participation remarquable et que plus de 250 investisseurs de divers marchés financiers ont soumis des demandes d’achat. « Cette émission a attiré de nouveaux investisseurs dans les pays du Golfe et en Asie de l’Est, ainsi que dans les pays européens et les Etats-Unis », a-t-il affirmé.

Pour sa part, Hesham Hamdy, vice-président associé des recherches au sein de Naeem Holding, a révélé à l’Hebdo que l’émission de ces titres souverains intervenait dans des conditions économiques et politiques mondiales difficiles. « Le coût élevé du financement dans le monde en raison de la forte vague inflationniste et la sortie des investissements étrangers des marchés émergents vers les marchés américains ont entraîné la hausse des risques, et par conséquent, une hausse des prix des titres financiers au niveau international », note Hamdy. Et d’ajouter que cette émission est intervenue après que l’agence de notation Moody’s avait baissé la note des émissions du gouvernement égyptien en monnaie nationale et en devises étrangères de B2 à B3, ce qui signifie la hausse des risques et du coût du financement. Le ministre des Finances a souligné la difficulté du contexte mondial en raison notamment de la hausse des taux d’intérêt dans les banques. « On a commencé avec un rendement à 11,625 % au début de l’offre, mais en raison de la forte affluence, nous avons clôturé avec un rendement à 10,875 % », souligne Maeit.

Répondre aux besoins de financement
Le succès de la première émission des titres financiers islamiques intervient dans le cadre plus large de la diversification des méthodes d’emprunt, d’autant que les besoins de financement atteignent 1 523 milliards de L.E., selon le budget de l’exercice financier 2022-2023. « Selon les chiffres du Fonds Monétaire International (FMI), l’Egypte devrait verser entre 5 et 6 milliards de dollars au cours du mois prochain », note Hesham Hamdy. Mais Mohamed Hegazy, chef de l’unité de gestion de la dette publique au ministère des Finances, explique dans le communiqué de presse du ministère que l’importance des sukuk souverains est due au fait qu’ils constituent une alternative pour assurer le financement nécessaire aux projets d’investissement et de développement inclus dans le plan économique et le budget général de l’Etat. Hegazy note aussi que le ministère des Finances a réussi à établir un programme international d’émission de sukuk souverains pour les prochaines années, d’une valeur de 5 milliards de dollars.
hebdo.ahram

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