Hafiz appelle les électeurs de ne pas voter pour la haine

9:22 - June 29, 2024
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IQNA-« Ne laissons pas les démons de la haine irrationnelle nous diviser », a exhorté vendredi le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, à deux jours du premier tour des législatives anticipées pour lesquelles, selon les sondages, le RN est donné en tête.

« En tant que recteur de la Grande Mosquée de Paris, lieu de sauvetage de nombreux juifs durant la Seconde Guerre mondiale, je m’adresse à mes compatriotes juifs, à mes amis, mes voisins et au-delà : l’ennemi n’est pas le musulman », écrit le recteur dans un communiqué publié sur le site internet de la Grande mosquée.

 « L’islam n’est pas votre ennemi »

« L’islam n’est pas votre ennemi. L’histoire témoigne que, pendant des siècles, les gens du Livre ont trouvé refuge et considération dans les empires musulmans », poursuit-il, alors que plusieurs sondages prédisent une avance confortable au Rassemblement national.

« Réveillez-vous. Si l’antisémitisme est une réalité, il n’est pas l’apanage des musulmans, tout comme l’islamophobie n’est pas l’apanage des juifs. Ce n’est pas parce que des discours haineux persistent que cela devient une vérité », insiste Chems-eddine Hafiz.

L’antisémitisme « n’est pas davantage présent chez les musulmans que dans le reste de notre société », souligne le recteur qui appuie ses propos sur le rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) rendu jeudi.

« L‘avenir de la France ne doit pas se jouer au Proche-Orient »

Selon ce rapport annuel, « l’année 2023 a été marquée par un nombre d’actes antisémites très élevé » et « en nette recrudescence » après les attaques du Hamas en Israël le 7 octobre. Mais, pour les chercheurs cités par la CNCDH, « il existe de l’antisémitisme à gauche, tout particulièrement à la gauche de la gauche, chez les proches des Insoumis et d’EELV notamment », mais à un niveau « sans comparaison avec celui observé à l’extrême droite et chez les proches du Rassemblement national ».

 « Le conflit israélo-palestinien fausse le débat, mais je vous le dis, l’avenir de la France ne doit pas se jouer au Proche-Orient. Cette France, qui nous a réunis sous son emblème, mérite que nous placions son intérêt au-dessus de nos divergences », souligne encore le recteur.

« Souvenons-nous que ce qui distingue notre société, c’est son universalisme et les valeurs de la République qui nous protègent tous, tels que nous sommes. Ne livrons pas ces valeurs à des desseins obscurs », s’inquiète-t-il.

Deux jours après la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron, Chems-eddine Hafiz avait appelé les musulmans à voter le 30 juin pour contrer « la montée inquiétante de l’extrême droite ». « Pour l’amour de la France et de ses idéaux, ALLEZ VOTER. Dites NON à la haine », réitère-t-il vendredi.

AFP

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