Samar Abu Al-Auf, une photojournaliste palestinienne qui a remporté le Prix international de la liberté de la presse de 2024, décerné par des journalistes canadiens pour la liberté d'expression, est une personnalité médiatique dont les œuvres dénoncent les crimes de l'agression israélienne à Gaza, qui a fait jusqu'à aujourd'hui, plus de 42800 martyrs, 100000 blessés, des milliers de personnes portées disparues, une destruction massive de bâtiments résidentiels et d'infrastructures, et une famine mortelle qui ravage la vie des enfants et des personnes âgées.
Son dernier travail, qui a remporté le prix « Anya Niedringhaus Courage 2024 » de photojournalisme, a également documenté la guerre à Gaza à partir du 7 octobre 2023.
Samar Abul Auf lors d’une cérémonie, a raconté ses sentiments ainsi : « J'étais complètement bouleversée, je pleurais à cause de la gravité de la famine à Gaza et à cause de la peur qui secoue le cœur des enfants, à chaque instant. J'ai beaucoup pleuré en enregistrant les événements de Gaza, mon cœur hurlait et personne ne pouvait entendre ma voix, mais aujourd'hui, je considère les rapports sur Gaza, comme mon devoir et j'essaierai de remplir ce devoir tant que je serai en vie ».
Samer Abu al-Auf (40 ans) vivait dans la bande de Gaza aux premiers mois de la guerre, et travaillait comme photographe indépendante pour le New York Times, le New Yorker, Reuters et d'autres médias. Elle a travaillé sur des projets documentant les conditions de vie des femmes et des enfants à Gaza, entourée du son des sirènes et des bombardements.
Samer Abul Auf a déclaré au journal canadien « Gloop and Mail » : « Mon âme est à Gaza. Ma famille est là. J'y vis toujours. Mon objectif était de rester et de photographier ce qui se passe. J'ai sacrifié ma vie et mes enfants. J'ai dû les quitter parce que je travaillais avec un groupe de journalistes qui étaient toujours visés. Tout ce que j'avais à Gaza a été détruit. Dans ce quartier, j'ai vu des martyrs, des gens, des bébés et des enfants que j’avais avant photographiés sur la plage, en train de manger dans des restaurants. Gaza ne sera plus jamais le même. Prendre des photos de cadavres me fait plus mal qu'autre chose. J'ai vu des sacs de chair, de sang et d'os qui étaient autrefois des êtres humains vivants. Ces personnes avaient des projets et des rêves pour leur avenir et leur vie, et espéraient survivre à la guerre. Je travaille 19 heures par jour. Ces photos sont destinées aux générations futures. Ce sont des documents visuels que la postérité pourra voir ».
Depuis l’année dernière, Samar Abul Auf a pris près de 350 000 photos, mais elle n’est pas la seule, de nombreux autres photographes, dont beaucoup ont perdu la vie, enregistrent chaque jour des images de la brutalité sauvage de ce régime génocidaire.