Abbas Khamehyar :

Maitre Mahmoud Farshchian, gardien de la culture, de la morale, de la gloire et de la foi d'un peuple

7:05 - August 11, 2025
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IQNA-La disparition de Maître Mahmoud Farshchian a laissé un vide immense dans le ciel de la culture et de l’art iranien.

Plus qu’un maître inégalé du miniaturisme, il fut l’incarnation de la culture, de l’éthique, de la grandeur et de la foi d’un peuple. Son œuvre, empreinte d’amour et de spiritualité, demeure un flambeau éclairant la voie de la culture et de la croyance.

Abbas Khamehyar, ancien conseiller culturel de l’Iran au Liban, rappelle ses souvenirs avec émotion : de leurs années communes au sein de la Fondation des Martyrs et des Affaires des anciens combattants, à ses missions à l’étranger où le nom de Farshchian brillait comme un joyau dans les cercles intellectuels. Dans le monde chiite, son œuvre bénéficiait d’un attachement exceptionnel ; ses tableaux ornaient maisons, husseiniyas et cœurs.

Parmi eux, L’Après-midi d’Achoura occupe une place centrale : plus qu’une scène historique, c’est un pont entre la culture iranienne et la philosophie de Karbala. L’absence volontaire de l’imam Hussein au centre de l’image rend le deuil plus intense. Farshchian expliquait que ce tableau avait jailli de sa main sans préméditation, dans un élan guidé par l’émotion.

Son art, ancré dans les cœurs, dépassait les cadres : il orna le mausolée de l’imam Hussein et créa le tableau Le Garant de la gazelle ainsi que la conception du sanctuaire de l’imam Reza, nés d’expériences spirituelles profondes et de songes répétés liés à cet imam.

Humilité et fidélité caractérisaient l’homme. Malgré des invitations à organiser une grande cérémonie en son honneur dans un pays du Golfe, il refusa par modestie. Khamehyar se souvient de gardes-frontières libanais demandant avec enthousiasme des reproductions de ses œuvres.

Sa proximité avec les anciens combattants donna lieu à des moments émouvants, comme lors de la présentation du tableau Le vétéran aveugle, en juin 2011, où il déclara : « Je vous baise les mains ; l’indépendance de ce pays vous est redevable. » L’image représentait un jeune ayant perdu la vue pour Dieu, rayonnant de lumière divine.

Même absent physiquement, comme lors du premier Congrès national des anciens combattants en 2005, sa présence se ressentait par l’émotion qu’il transmettait. Aujourd’hui, Farshchian n’est plus, mais son œuvre reste gravée dans l’éternité, portant la mémoire d’un homme qui peignait non seulement sur la toile, mais aussi sur l’âme des peuples.

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