Mohammad Abdul Halim, de la recherche littéraire à la traduction du Coran

9:09 - January 24, 2025
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IQNA-Faisant référence aux défis de la traduction du Saint Coran en anglais, le professeur de l'Université de Londres a déclaré que son amour profond pour le Livre de Dieu depuis son enfance était la raison pour laquelle il a consacré sa vie à la traduction du Coran et aux études coraniques.

Mohammad Abdul Halim, de la recherche littéraire à la traduction du CoranLe spécialiste égyptien du Coran, Muhammad Abdel Halim, est l'un des principaux traducteurs et chercheurs en études coraniques. Il est né en Égypte en 1930 et a mémorisé le Coran pendant son enfance. Son grand talent pour mémoriser et comprendre le Coran, l'a conduit à entrer à Al-Azhar à l'âge de 11 ans, et après avoir étudié à l'Université Al-Azhar, il a obtenu une bourse pour l'Université de Cambridge.

Abdul Halim est titulaire de la chaire King Fahd d'études islamiques à l'École d'études orientales et africaines de la SOAS, Université de Londres, depuis 1971.                                 

Il est aussi rédacteur en chef du Journal of Qur'anic Studies, publié par Edinburgh University Press.

Abdul Halim a reçu l’Ordre de l’Empire britannique (OBE) en 2008, pour ses services à la culture et à la littérature arabes, et à la coexistence interreligieuse. Dans une récente interview, il a expliqué pourquoi il a décidé de traduire le Coran en anglais et quelles étaient ses priorités et ses méthodes dans ce travail, et a déclaré : « J'ai rejoint la SOAS en 1971 pour enseigner la littérature arabe. C’est là que j’ai réalisé que certaines traductions du Coran, faites par mes collègues, étaient incorrectes. J’étudiais le Coran tous les jours depuis des décennies et je sentais que j’avais un avantage sur les autres pour comprendre le texte en profondeur, j’ai donc décidé de consacrer tous mes efforts à l’enseignement du Coran et dans les années 1980, j’ai concentré mes efforts académiques sur la recherche coranique. Dans le département où j’étudiais, il y avait un professeur influent qui croyait que le Coran actuel avait été écrit au troisième siècle de l’Hégire, et qu’il avait été complété par les humains avant cela. Alors je me suis battu avec acharnement et j'ai décidé de concentrer mes efforts sur le Coran parce que je pensais qu'il serait inutile pour moi, de passer le reste de ma vie en Angleterre, à étudier et à faire des recherches sur la littérature, et que des gens comme lui, manquent de respect au Coran.    J'ai donc commencé à faire des recherches sur le Coran dans la seconde moitié des années 1980, jusqu'à ce que, dans les années 1990, je concentre tous mes projets académiques sur la recherche coranique.

J'ai fondé Rani en 1995. J’ai ensuite lancé la Revue d’études coraniques et j’en suis le directeur éditorial depuis sa création en 1999. En 1980, Oxford University Press m'a demandé si je pouvais faire une traduction mise à jour. La version la plus largement utilisée jusqu'alors, était celle du professeur Arthur Arbury de Cambridge, publiée pour la première fois en 1955. Al Hamdulillah, je suis très content d'avoir pu traduire ce livre aux côtés de ma famille et d'avoir enseigné pendant que je travaillais à l'époque, à la création du nouveau Centre d'études islamiques à la SOAS. En 1997 j'ai demandé à un groupe d'étudiants de la SOAS quelle était la meilleure traduction du Coran qu'ils avaient lue. Étonnamment, ces derniers, dont la plupart étaient musulmans, ont déclaré qu’ils ne lisaient pas les traductions parce qu’ils avaient toujours étudié le Coran en arabe. J'ai donc commencé à traduire une page que je leur ai donnée à lire et je suis revenu la semaine suivante, pour en discuter. La première fois, ils ont dit qu’ils pensaient que la traduction anglaise avait besoin d’être améliorée. J'ai donc révisé le texte et finalement, la troisième fois, ils ont dit que la traduction était complète et faite dans un style précis et dans un langage qu'ils comprenaient. La langue moderne et ma compréhension du Coran ont été les facteurs les plus importants dans la rédaction de cette traduction. Certains pensent qu’il s’agit d’une traduction littérale de l’arabe, alors qu’il s’agit d’une traduction littéraire de l’arabe en anglais. Quand je lis des mots, je les traduis d'une manière qui me semble être la bonne façon de les dire en anglais. Au lieu de traduire mot à mot, j’ai traduit le sens du texte.

Avant de commencer à écrire une traduction, je prête attention au contexte et à l’espace du texte, qui déterminent la façon dont je traduis. Si vous ne le faites pas, vous risquez de traduire d’une manière incompréhensible, non pertinente et pas forcément appropriée. Par exemple, dans le verset 38 de la sourate An-Nour, l’expression « sans compte » a au moins trois significations différentes, le mot « infidèle » dans le Coran, désigne à la fois une personne celui qui ne croit pas en Dieu et une personne qui « croit en Dieu, mais n’est pas reconnaissante envers Dieu pour les bénédictions qui lui ont été accordées ».

Cette traduction n'est pas seulement une traduction littérale, mais une tentative pour saisir les caractéristiques et la rhétorique de la langue source. Un autre point important dans la traduction, est l’attention à l'éloquence du Coran. En arabe, il faut être concis et bref, et exprimer le sens en quelques mots. Cependant, en anglais, les mêmes concepts doivent souvent être développés, sans modifier le message original. Le Coran est le texte principal de l'Islam, et de nombreuses traductions existantes contiennent des inexactitudes et un langage incompréhensible ».

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En 2004, Oxford University Press a publié la traduction du Coran en anglais d’Halim, intitulée « Le Coran : une nouvelle traduction », qui est reconnue comme l'une des traductions du Coran les plus fiables dans cette langue.

Le projet, qui a nécessité sept ans de travail, a été salué pour avoir mis l’accent sur la beauté et la profondeur littéraire du Coran, tout en restant compréhensible pour les lecteurs contemporains, musulmans et non musulmans.

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