Né en Thrace occidentale, une région à majorité turque en Grèce, il a poursuivi ses études en Turquie avant d’intégrer l’IRCICA, où il a dirigé de nombreux projets culturels et académiques.
Sous sa direction entre 2005 et 2020, l’IRCICA a organisé plusieurs conférences internationales sur l’histoire et la civilisation islamiques. Il a également joué un rôle clé dans la préservation des manuscrits anciens et la promotion de l’art de la calligraphie. L'un de ses projets majeurs fut l’organisation d’un concours international de calligraphie tous les trois ans, attirant des artistes de renom.
En parallèle, Eran a dirigé des initiatives en faveur des migrants turcs de Thrace et a été rédacteur en chef du magazine La Voix de la Thrace occidentale pendant une décennie. Aujourd’hui, il enseigne l’histoire à l’université Tekirdağ d’Istanbul. Son engagement lui a valu plusieurs distinctions honorifiques à travers le monde pour son travail dans le dialogue interculturel et la préservation du patrimoine islamique.
Les recherches coraniques de Khalid Eran
Khalid Eran, chercheur et ancien directeur du Centre de recherches sur l’histoire, l’art et la culture islamiques (IRCICA), a consacré une grande partie de sa carrière à l’étude des manuscrits anciens du Coran. Depuis 2005, il mène un projet d’analyse des plus vieux exemplaires coraniques conservés dans des institutions prestigieuses comme le musée Topkapi à Istanbul, la mosquée Al-Hussein au Caire et la bibliothèque des manuscrits de Zaynabiyah.
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Selon Eran, ces études confirment que toutes les versions du Coran sont identiques, toute variation étant attribuable aux erreurs des scribes et non à des différences de contenu. Il rappelle que les premiers musulmans ont fidèlement conservé le texte révélé, et que sous le califat d’Othman ibn Affan, des copies officielles ont été diffusées dans plusieurs villes islamiques comme Koufa, Bassorah, Médine et La Mecque.
Travaillant avec des experts comme le professeur Tayyar Altıkulaç, Eran a également examiné des manuscrits en Europe, notamment à la British Library, à Paris et en Allemagne. Il annonce la publication prochaine de ses recherches sur le Coran de Tachkent. Il souligne enfin l'importance de la traduction pour rapprocher les cultures et approfondir la compréhension des civilisations islamiques.
Khalid Eran et l’influence du persan sur le vocabulaire religieux turc
En novembre 2016, lors d’une rencontre au Centre de recherches sur l’histoire, l’art et la culture islamiques (IRCICA) à Istanbul, Khalid Eran a souligné l’influence profonde de la langue persane sur le vocabulaire religieux turc. Selon lui, dès l’adoption de l’islam par les Iraniens, leur culture et leur langue ont joué un rôle essentiel dans la diffusion des enseignements islamiques. Il a affirmé que la majorité des termes liés à la prière et aux pratiques religieuses en turc proviennent du persan, témoignant des liens historiques entre les deux civilisations islamiques.