Bien que l’islam ait des racines profondes au Moyen-Orient, il s’est étendu à travers les continents, adoptant des influences culturelles locales tout en préservant son essence spirituelle. Une des expériences les plus marquantes de ce mois sacré fut pour moi un iftar dans une mosquée chinoise, où j’ai découvert une fusion unique entre les traditions islamiques et la culture chinoise.
Dès mon arrivée, j’ai été frappé par l’architecture de la mosquée. Contrairement aux dômes majestueux et aux minarets élancés des mosquées du Moyen-Orient, cet édifice ressemblait davantage à un temple traditionnel chinois. Son toit en pagode, ses ornements en bois finement sculptés et son jardin paisible offraient une atmosphère empreinte de sérénité. Sur la porte d’entrée, une inscription en arabe et en chinois affichait la formule sacrée « Bismillah ».
En Chine, les mosquées portent l’empreinte de siècles de coexistence entre l’islam et la culture locale. L’islam y fut introduit il y a plus de mille ans, à l’époque de la dynastie Tang, grâce aux marchands arabes voyageant sur la Route de la Soie. Aujourd’hui, environ 25 millions de musulmans chinois, principalement des Hui et des Ouïghours, perpétuent cette tradition avec une forte identité culturelle.
Dans la cour de la mosquée, des fidèles étaient assis en petits groupes, lisant le Coran en attendant l’heure de la rupture du jeûne. L’ambiance était paisible, imprégnée d’une spiritualité profonde. Quelques instants avant l’appel à la prière du Maghreb, chacun formulait des invocations dans un recueillement total.
Lorsque l’adhan retentit, nous avons rompu le jeûne avec des dattes sucrées, accompagnées de thé au jasmin aux arômes délicats et de pains traditionnels. Puis, nous avons dégusté un repas où se mêlaient saveurs chinoises et influences islamiques : des soupes épicées, du riz sauté et des viandes préparées selon les règles halal. Ce mélange de traditions gastronomiques témoignait de l’adaptation de l’islam à la culture chinoise tout en respectant ses préceptes.
Après le repas, nous avons rejoint la salle de prière pour accomplir la prière du Maghreb, suivie de la prière du Tarawih. La diversité des fidèles, qu’ils soient chinois ou étrangers, illustrait la fraternité universelle des musulmans, unis par la foi malgré leurs différences culturelles.
Ce moment de partage m’a profondément marqué. Il a illustré la manière dont l’islam s’intègre harmonieusement aux traditions locales sans perdre son essence. Ramadan, au-delà des frontières, est un symbole d’unité, de foi et d’hospitalité qui relie les musulmans du monde entier.