Pour lui, ce conflit court mais intense reflète une bascule dangereuse du droit international vers la loi du plus fort — ou du mieux armé.
Zhok estime que l’Iran, avec sa population nombreuse, jeune et instruite, saura se relever. Il considère que le système politique iranien sort paradoxalement renforcé de cet épisode : plus cohérent, débarrassé de certains infiltrés, et désormais reconnu pour sa capacité à agir avec retenue ou puissance, selon les circonstances.
L’universitaire critique sévèrement les États-Unis, qu’il accuse d’avoir transformé les normes globales : aujourd’hui, seul un État doté d’une force de dissuasion nucléaire peut prétendre à une souveraineté authentique. Selon lui, l’éthique des relations internationales a été remplacée par une logique cynique, dans laquelle les traités de non-prolifération ne sont plus que des outils de contrôle à sens unique. « L’erreur de l’Iran n’a pas été d’être immoral, mais de ne pas apparaître suffisamment menaçant », écrit-il.
Zhok souligne aussi les failles internes : si l’Iran était réellement un État policier impitoyable, comme certains le prétendent, les assassinats ciblés de ses scientifiques ou officiers dans des lieux privés n’auraient pas été possibles.
Concernant le cessez-le-feu, il rappelle qu’il n’a pas été négocié, mais annoncé unilatéralement par Donald Trump, deux minutes avant l’ouverture des marchés boursiers. Le Nasdaq a aussitôt bondi, le prix du pétrole a chuté, et quelques investisseurs bien informés ont profité de cette décision soudaine. Israël a immédiatement prétendu que ses objectifs militaires avaient été atteints, tandis que l’Iran, sans reconnaître formellement une trêve, a suspendu ses frappes, en l’absence de nouvelles attaques.
Le philosophe note aussi la posture nuancée de l’Iran face aux États-Unis : une frappe téléphonée contre la base américaine d’al-Udeid au Qatar a servi de message — puissant mais évitant l’escalade directe.
En conclusion, Zhok affirme que cette « guerre de douze jours » n’a rien changé au rapport de force régional. Le programme nucléaire iranien se poursuit, avec le soutien explicite de la Russie. Malgré les pertes, l’Iran reste debout, plus méfiant, mais aussi plus résilient. Israël, quant à lui, aurait atteint les limites de sa stratégie militaire classique, tandis que l’idée d’impunité semble, enfin, avoir été sérieusement ébranlée.
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